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mercredi 15 juillet 2020

Macron jouer au souverainiste N°4956 14e année


Le discours de politique générale du successeur d’Edouard Philippe a notamment mis l’accent sur la nécessaire souveraineté industrielle de la France à quelques jours de la résurrection du commissariat au Plan où œuvrerait François Bayrou.
Depuis quelques temps sonne une musique de souveraineté ici et là au fur et à mesure que s’installe la présidence allemande qui se donne également pour horizon de caler aussi la souveraineté c’est-à-dire se garantir une puissance quoi qu’il advienne, le manteau européen étant une cuirasse tout à fait germanisée. Si Berlin a conservé tous les instruments de l’industrie, la France arrive, elle, en ordre beaucoup plus dispersé à l’image de l’entretien présidentiel du 14 juillet où Emmanuel Macron oublia jusqu’à la souveraineté dont il se targuait de brandir l’étendard en rappelant que la France disposait du plus vaste espace maritime au monde et qu’il venait de recréer un ministère de la Mer qui apparait déjà un navire en cale sèche !
La France et la mer sont une longue histoire faite d’inconstance et d’impatience. Les Anglais n’eurent jamais besoin d’un ministère de la Mer : la Navy et la constance politique suffirent à les lancer très longtemps sur les flots et gardent encore par Commonwealth interposé une grande habitude du  planisphère…La preuve encore avec Hong-Kong  où Boris Johnson promet des visas sans limite, la preuve également avec la future indépendance de la Nouvelle-Calédonie que la France pousse comme elle peut à coup de referenda…une terre française située justement en Pacifique, un océan qu’Emmanuel Macron plaçait au centre sa nouvelle réflexion ! Et bien Londres via Canberra et Auckland, se frotte les mains d’y poser ses jalons…
Si l’on comprend bien de quelle souveraineté parle Berlin, celle lancée à travers les salons élyséens est plus proche d’un puzzle que d’une architecture. Emmanuel Macron se gargarise de souveraineté : c’est précisément qu’il croit le manteau allemand suffisamment vaste pour s’y glisser entre deux hermines et qu’ayant une presse complaisante il en abrutisse les Français.
La carte souveraineté n’est-elle pas la seule encore entre ses mains ? De la coupe aux lèvres, il y a un long chemin….que le Président cherchera tel un nouveau Soubise avec une lanterne car d’ici 2022 les secousses géopolitiques seront puissantes et certaines pourquoi pas inédites….
A l’Elysée mesure-t-on bien les enjeux, nous ne sommes pas au Puy du Fou… ? Il ne suffit pas de regarder 2022 et son heureux écueil Le Pen pour que d’un coup s’évanouissent les ambitions autour de nous : Washington, Moscou, Pékin, Ankara, Berlin, Londres…


Jean Vinatier
Seriatim 2020