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mercredi 27 novembre 2019

Paris 2020 : les clivants compatibles N°4739 13e année


Aucun candidat n’est fédérateur chacun est clivant.
Selon les médias, les municipales parisiennes ne passionneraient pas beaucoup. A la décharge des Parisiens, convenons que les candidats dans leur immense majorité se ressemblent les uns des autres. Ainsi par exemple, Anne Hidalgo, Benjamin Griveaux, Cédric Villani, Gaspard Gantzer viennent du PS, sauf le mathématicien qui présida le comité de soutien de la future maire de Paris en 2014. Les Verts divisés entre pro et anti-hidalgo, le Parti de Gauche/LFI (Danielle Simonnet) et le parti communiste gravitent autour.
Du côté de l’opposition, aujourd’hui, faute d’avoir su bâtir une ligne alternative, elle est dans un grand désordre et sans audibilité. Ni Rachida Dati, ni Pierre-Yves Bournazel ne se distinguent véritablement de l’actuelle équipe municipale. Le RN, n’osant pas faire campagne, s’entend avec Serge Federbusch pour l’appuyer discrètement faisant de lui le seul candidat hors système, Marcel Campion roulant vraisemblablement pour l’Elysée.
Pour résumer, nous nous trouvons devant des candidats à la fois clivants et, pour la majorité, compatibles entre eux, c’est là le paradoxe. A l’exception de Danielle Simonnet et de Serge Federbusch, leurs concurrents sont ou macron-compatibles ou hidalgo-compatibles ou les deux.
Anne Hidalgo donne le change en reculant le plus tard possible son entrée sur la scène, s’occupant, fort logiquement à séduire untel et untel quand ses adversaires étalent leurs divisions et laissent à penser qu’ils n’auront d’équipes constituées qu’après avoir démoli celle de l’autre.
Au regard de ce théâtre politicien, les Parisiens se rappellent très exactement qu’on leur refusa, la majorité comme l’opposition, le référendum sur les JO de 2024, qu’on leur imposa la succession infernale des travaux aujourd’hui en retrait mais prêt à recommencer dès mars 2020 avec sans doute une intensification en prévision de 2024, que les camps de migrants qui désolèrent des arrondissements de Paris ont été, bien évidemment, évacués avant la campagne municipale, que la verdure, les petits oiseaux et autres douceurs champêtres loin d’apaiser la ville font leurs habitants plus irritables et même plus s’ensauvagés mettant en avant l’insécurité, le bruit et la saleté des rues.
La similitude entre les candidats n’est-elle, pas le reflet de l’évolution sociologique parisienne : des Parisiens aux bobos sur trottinettes imperméables aux précarités françaises et plus que perméables aux flux mondialisés ? Paris ville des opulents ? Sous Jacques Chirac, présenté comme un homme de droite ce qu’il n’était pas, la ville comptait encore des classes, populaires, moyennes, ses successeurs à la mairie depuis 2001 les mirent hors la ville, gaspillant aussi le trésor laissé pour dépenser sans compter et faire une dette considérable qu’on nous présente comme bonne. Depuis 20 ans, l’idée est bien de transformer Paris capitale en une simple ville mondialiste, touristique, ludique débarrassée à jamais de toute son histoire politique dans laquelle plus personne ne respecte rien des feux rouges aux sens interdits en passant par les trottoirs quand le palais de l’Elysée, les ministères et les chambres se réduisent. Les enlaidissements architecturaux (Tour triangle et autres similaires qui bardent la cité, un palais de justice ou gibet de Montfaucon en 3D…etc.), et le désintérêt pour l’entretien des édifices, religieux, historiques vont de pair avec le détricotage de Paris. Tout est divisé à escient. Ces chantiers faramineux n’ont pas de lien avec ceux de Napoléon III et du  baron Haussmann qui ouvrirent Paris, sans perte identitaire, la société de la capitale restait parisienne et tout étranger ou visiteur tenait plus que tout à parler le Français. En 2019 Paris Babel ! Paris ne fait plus l’Histoire, Paris subit le monde.
L’état de Paris ne se sépare pas non plus de ce qui se produit dans les villes métropolitaines (Lyon, Lille, Bordeaux…etc.) où sous couvert d’une communication habile, perverse, on distrait l’habitant tout en métamorphosant son lieu de vie. Les embarras de Paris chers à La Bruyère gardaient quelque chose de profondément parisien par son caractère, parfois truculent et un franc-parler sans correspondance avec les embouteillages de 2019.
Sans boule de cristal, il est malaisé de prévoir le résultat d’une élection où vainqueur et vaincu s’entremêleront sociologiquement. Demain sera une fuite en avant presque hystérique qu’une seule communication travestira en charge heureuse….
A bien des égards, Paris brûla autant que Notre-Dame, sa nef étant atteinte.

Jean Vinatier
Seriatim 2019

Mali : treize soldats français tombés N°4738 13e année


Le député de La France Insoumise, Bastien Lachaud n’a pas du tout rompu l’unité nationale lors de son intervention à l’Assemblée : il a simplement demandé des explications, pourquoi a-t-il été le seul ?

Dans le vaste espace sahélo-saharien, au Mali, les treize officiers et sous-officiers décédés lors du choc de leurs hélicoptères alors qu’ils poursuivaient un ennemi rappellent tragiquement que la France dans le cadre de l’opération Barkhane est, à la fois seule1 et sous le regard attentif de l’armée américaine. Depuis 2014, avec une force de plus de 4000 hommes, la France sécuriserait au Sahel (et aussi un peu au Sahara) une aire de plus de 3000 kilomètres, affronterait des ennemis djihadistes (Etat islamique, AQMI, Al-Mourabitoune) qui conduisent des opérations de guérilla à la fois hors les villes et dans les agglomérations. La France ne dispose pas de beaucoup d’aide militaire des pays africains concernés dont au premier chef le Mali à la politique ambiguë notamment vis-à-vis des Touaregs. Rendre hommage ou saluer l’exploit de nos soldats, de leur parfaite connaissance  historique du terrain historique ne suffit plus d’autant plus qu’un second front tout aussi dangereux se développe celui où Boko Aram sévit : Tchad, Niger, Nigéria, nord-Cameroun.
Le grand danger serait, à terme, que la France et les soldats africains surtout tchadiens se retrouvassent pris en étau entre les djihadistes du nord et ceux de Boko Aram.

Je publie une analyse de Bernard Lugan, Sahel et maintenant que faire ? en date du 7 novembre qui met bien tout en perspective :

« Au Sahel, dans la même semaine, un militaire français a été tué, les armées du Mali et du Burkina Faso ont subi plusieurs graves défaites, perdant plus d’une centaine de morts, cependant que cinquante travailleurs civils employés d’une mine canadienne ont été massacrés au Burkina Faso, un pays en phase de désintégration. Même si la France annonce avoir tué un important chef jihadiste, la situation échappe donc peu à peu à tout contrôle.

La réalité est que les Etats africains faillis étant incapables d’assurer leur propre défense, le G5 Sahel étant une coquille vide et les forces internationales déployées au Mali utilisant l’essentiel de leurs moyens à leur autoprotection, sur le terrain, tout repose donc sur les 4500 hommes de la force Barkhane.

Or :
1) Avons-nous des intérêts vitaux dans la région qui justifient notre implication militaire ? La réponse est non.
2) Comment mener une véritable guerre quand, par idéologie, nous refusons de nommer l’ennemi ? Comment combattre ce dernier alors-que nous faisons comme s’il était surgi de nulle part, qu’il n’appartenait pas à des ethnies, à des tribus et à des clans pourtant parfaitement identifiés par nos services?
3) Quels sont les buts de notre intervention ? Le moins que l’on puisse en dire est qu’ils sont « fumeux » : combattre le terrorisme par le développement, la démocratie et la bonne gouvernance, tout en nous obstinant, toujours par idéologie, à minorer, ou parfois même, à refuser de prendre en compte l’histoire régionale et le déterminant ethnique qui en constituent pourtant les soubassements ?
4) Les Etats africains impliqués ont-ils les mêmes buts que la France ? Il est permis d’en douter…

L’échec est-il donc inéluctable ? Oui si nous ne changeons pas rapidement de paradigme. D’autant plus que le but prioritaire de l’ennemi est de nous causer des pertes qui seront ressenties comme intolérables par l’opinion française.
Dans ces conditions, comment éviter la catastrophe qui s’annonce ? »
La suite ci-dessous :


Jean Vinatier
Seriatim 2019

Note :
1-Il y aurait 50 soldats estoniens et une force d’appoint britannique : 3 hélicoptères et 90 hommes de la RAF.

mardi 26 novembre 2019

Qatar : PSG contre Nexter ? 2 milliards en jeu !N°4737 13e année


« En raison de la mise en examen du président du Paris Saint-Germain Nasser Al-Khelaïfi, l'émir du Qatar est tout près de renoncer au contrat VBCI fabriqué par Nexter. Une commande évaluée à deux milliards d'euros. »

Article ci-dessous:


Jean Vinatier
Seriatim 2019

Québec : fin du français ? N°4736 13e année




Cette triste évolution ne surprend pas  et ce n’est pas la France s’en alarmera : par exemple, le collège de France en se flatte-t-il pas de donner des conférences en anglais ? La langue française est gênante.

« La fonction publique au Québec, une institution de moins en moins francophone? Malgré le programme nationaliste du Premier ministre Legault, l’anglais et d’autres langues y seraient de plus en plus utilisés. Une situation inquiétante? Entrevue avec Line Lamarre, présidente du Syndicat des professionnels du gouvernement québécois. »


« Provinces séparatistes de l’Ouest canadien: «le Québec sert de bouc émissaire à la crise»

« Au Canada, le mouvement séparatiste de l’Ouest a le vent en poupe depuis la réélection de Trudeau. Un résultat perçu comme défavorable à l’Alberta et à la Saskatchewan. Pour le politologue Christian Dufour, si les chances de ces provinces pétrolières de se séparer sont faibles, l’unité canadienne n’est pas moins ébranlée. Entrevue. »


Jean Vinatier
Seriatim 2019