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vendredi 29 juillet 2016

« La République s’assombrit par Jean-Pierre Alonzo » N°4224 10e année

Crédits photo: JPNEWPHOTOGRAPHER



Jean Vinatier
Seriatim 2016

« Ces cygnes noirs sur l’Occident par Hélène Nouaille » N°4223 10e année



« Que faut-il donc attendre de 2016 ? écrivions-nous le 6 janvier dernier. Pas d’illusions, dans un monde en charivari, juste la suite de 2015 – avec ses difficultés prévisibles et ses volées de cygnes noirs (1). Et les cygnes noirs sont là, ils volent en escadrilles. Ils ne viennent pas de nulle part. Et ils sont, mais pas seulement, en France, même si le monde entier est interpelé par les vies fauchées un soir de fête à Nice – conséquence inattendue mais logique de lacs, d’entrelacements de forces nouées au cœur d’un monde musulman en fusion. Forces qui pénètrent une Europe affaiblie par l’échec encore inavoué par ses dirigeants d’une utopie européiste, née après l’hécatombe de deux guerres qui ont ensanglanté le monde – Forces qui génèrent aussi des tensions au sein même de l’empire imprudent qui a contribué à les attiser, les Etats-Unis d’Amérique en utilisant, en Afghanistan d’abord contre les Soviétiques (ben Laden) puis en Irak après 2003 (opposition chiites-sunnites), certains de leurs éléments pour servir d’appui à leur politique – un jeu qui, selon le général Flynn, l’ancien patron de la Defense Intelligence Agency (DIA) américaine (2012-2014), s’est poursuivi en Syrie : laisser monter en puissance, en l’armant, l’opposition au président Bachar el Assad, serait une « décision délibérée » de l’administration américaine, affirmait-il en août dernier en s’appuyant sur un rapport déclassifié de l’agence datant de 2012 (2). 

Regardons une image large du paysage : ce monde occidental amoindri, privé d’une partie de sa vitalité dès avant les perturbations de 2008 par ses propres pratiques en matière financière et économique se retrouve donc impliqué dans les déchirures de la communauté musulmane (l’oumma), où chiites et sunnites s’affrontent pour des raisons religieuses immémoriales et géopolitiques très concrètes – rivalités de puissances ordinaires. 

Regardons les faits et d’abord l’Union européenne, qui n’est pas l’ensemble de l’Europe. Elle ne parvient plus à maîtriser les crises qui la secouent et l’écartèlent. Le choc fulgurant est bien sûr celui du Brexit, le choix, par l’un de ses membres éminents, de quitter cet arrangement juridique pour reprendre le contrôle politique de ses affaires et le fil de sa propre histoire. S’il ouvre une longue période d’incertitudes, il conforte aussi les doutes exprimés ailleurs sur la finalité de l’aventure. Parlons clair. Qui veut encore d’une fédération imposant la disparition des nations dans un ensemble de 28 Etats, parlant 24 langues différentes, chacun assis sur une histoire propre, un imaginaire du monde dissemblable pour hier et pour demain ? Où est l’élément fédérateur une fois la promesse de prospérité, de sécurité, envolée ? Lequel des dirigeants se pose la question ? Le contexte est de plus brouillé, nul ne l’ignore, par une immigration continue de masses venues de pays en guerre ou en déshérence économique (Afrique, Proche-Orient, Asie centrale), immigration que l’UE, qui n’a jamais voulu se donner de frontières, ne parvient pas à gérer. L’annonce d’un coup d’Etat manqué en Turquie pendant la nuit du 15 au 16 juillet, quelle que soit son origine que nous ne connaissons pas à cette heure, met de plus à mal l’accord, léonin, laborieusement passé par la chancelière allemande pour endiguer un flot de migrants qu’elle avait invités il y a quelques mois. Afflux qui provoque un malaise en Allemagne (et au-delà), après la nuit barbare de Cologne en début d’année. Comment sera accueilli par la population l’agression à la hache perpétrée dans un train par un Afghan ce 18 juillet (3), attentat revendiqué par l’organisation de l’Etat islamique ? 
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Jean Vinatier
Seriatim 2016

“The new Byzantine Alliance par John Helmer” N°4222 10e année



« Nous empruntons à John Helmer, sur le site de John Helmer Dance with the Bears, à Moscou, une analyse particulièrement ambitieuse de la perspective des nouveaux rapports entre Moscou et Ankara à la suite du putsch avorté d’Ankara. Composé à partir de sources russes essentiellement, le texte offre une perspective particulièrement large et une interprétation des événements de très grande ampleur géopolitique.
On trouve notamment des appréciations sur John Helmer dans notre texte du 5 juin 2016 : « Helmer est un citoyen américain vivant depuis très longtemps à Moscou, à la fois dans le monde des affaires mais aussi dans celui de la communication, soit comme correspondant, soit comme éditeur indépendant. Il est en général considéré comme une source disons “originale”, à l’image d’un Israël Shamir, avec des contacts inédits dans divers milieux de direction, en Russie et avec des connexions US. Il fait en général clairement partie des commentateurs US de type “dissident” par rapport au Système, sinon clairement antiSystème (selon les sujets). »
Le texte original, sur le Dance with the Bears, a été publié le 26 juillet 2016 sous le titre complet de The new Byzantine Alliance — The Kremlin and the Porte Revolutionize the Centre of the Old World.
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Jean Vinatier
Seriatim 2016

« ETATS-UNIS : ET SI L'ON ÉCOUTAIT POUR UNE FOIS LES SERVICES par Alain Rodier » N°4221 10e année



« James Clapper, le Directeur du renseignement national (DNI) américain, a accordé le 20 juillet, une très intéressante interview à David Ignatius, du Washington Post[1]. Celle-ci a été peu remarquée peut-être parce son contenu ne convenait pas parfaitement aux dirigeants politiques américains actuellement en pleine campagne électorale. Aujourd'hui âgé de 75 ans, cet ancien général de l'US Air Force ayant passé plus de 53 ans dans le renseignement, ce qui ne laisse que peu de doutes sur ses compétences professionnelles même s'il a reconnu avoir parfois commis des erreurs d'appréciations. Mais reconnaître ses erreurs est la marque d'un vrai professionnel.
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Jean Vinatier
Seriatim 2016

Trump : Hillary longtemps…. N°4220 10e année



A la convention républicaine Ted Cruz en refusant de soutenir Donald Trump subit les noms d’oiseaux par l’ensemble de l’assistance; à la convention démocrate, les pro-Sanders ne supportèrent pas le soutien de leur leader Bernie en faveur de Dame Clinton. Au sein des deux partis les colères sont présentes, ne se cachent plus avec cette différence que The Donald parait bien avoir avec lui la base de son électorat quand The Clinton ne semble avoir que le soutien des nantis démocrates. Dès aujourd’hui débute les «grandes « narratives » pro-Clinton et les pétitions de tous les cousus d’or des Etats-Unis : Sillicon Valley, Hollywood, les autres se mettent en place et bien évidemment en Europe où tous les salonards se mobilisent déjà contre l’affreux Donald, encensent la douce Hillary. Le gouvernement français, Anne Hidalgo campant en première ligne contre le mauvais homme.
Les élections d’Outre-Atlantique ne devraient pas nous retenir et cela avait été le cas, pratiquement, jusqu’à l’élection de Barack Obama. L’américanisation de nos concitoyens, l’envahissement de l’anglais dans les publicités et les titres de périodiques, l’enrôlement des écoles de commerce dans la propagande marketing, l’idée imposée que l’unique horizon est l’indépassable univers anglo-américain, les partis politiques français se singeant qui en démocrates, qui en républicains, l’Atlantisme du tandem Hollande-Sarkozy, l’adoration par Anne Hidalgo de Londres version maire musulman, les louanges des communautarismes (le vivre-ensemble) tous ces faits et actes font que s’en même nous en apercevoir (pas sûr) nous croyons que l’élection américaine est nôtre.
Il est nécessaire de lire et relire le discours d’Hillary Clinton sur les minorités prononcé à Genève quelques années plus tôt dans lequel elle établissait une liste interminable des toutes les minorités à séduire afin de couper en tranche napolitaine les états-nations : les minorités, première étape vers le Chaos, les cités-monde jouant, ensuite, le rôle de Babel.
Pour l’heure, le candidat républicain a de la mesure en ce sens qu’il parle de l’Amérique des Américains, qu’il trace une action extérieure pragmatique et plaide pour un retour aux fondamentaux nationaux quand la candidate démocrate enfourche des chevaux plus emballés les uns que les autres. Cependant, on tâchera de convaincre les électeurs américains que les enjeux politiques sont secondaires comparés au degré de sentiment, d’émotion, de compassion que nécessairement une Hillary Clinton susciterait : n’est-elle pas une femme ? Après le Noir, la femme et demain l’homosexuel, après demain l’aveugle ou le sourd ? Hillary Clinton symbolise bien cette tendance qui tend à considérer une candidature en comparaison du principal degré de victimisation dans le passé, le présent. Jusqu’à l’époque contemporaine un candidat portait des valeurs qui le dépassaient, aujourd’hui, il doit être d’abord le porte-étendard d’un tort subis : serait-ce la vengeance des faux-maudits, des faux-blâmés ?
Lors du BREXIT, la concurrence entre les métropoles et les terres profondes a montré que les dernières avaient suffisamment de racines pour l’emporter, dans le début de la campagne américaine, verrons-nous se répéter le même schéma qu’au Royaume-Uni ? Y aura-t-il un effet BREXIT aux Etats-Unis ? Donald Trump le croit et assène ses arguments dans ce sens : la reprise en main du destin national. Hillary Clinton mise sur les minorités, celle des hispaniques et, surtout, des noirs  qui ne furent pas épargnés pendant la présidence Obama, et le cosmopolitisme d’où régnerait une seule Rome. Wait and see… 


Jean Vinatier
Seriatim 2016