On sait
depuis toujours que les fins de règne sont peu propices au peuple et aux
institutions. Le quinquennat de François Hollande ne manqua aucun de ses
objectifs : de démentir les espoirs des uns et des autres, d’étonner
celles et ceux qui le marquaient en ennemi avant de l’applaudir.
Le défilé
militaire du 14 juillet comptera une
cinquantaine de surveillants de prison. Le corps pénitentiaire est un Etat dans
l’Etat qui supporte très peu les regards, redoute les publicités sauf quand les
syndicats veulent obtenir des crédits et des moyens avec cette singularité que
jamais au grand jamais ils ne voudront dénoncer les conditions de détention à
moins de servir de rampe de lancement revendicative. Ainsi s’étonnera-t-on qu’un
gouvernement estime normal de glisser dans un 14 juillet, jour d’union entre la
nation et son armée, un corps pénitentiaire dont on chercherait en vain ce qu’il
symbolise soit en rappel de la Bastille, soit en souvenir de la fête de la Fédération !
Il y a là
un dévoiement très net de l’actuel exécutif qui grandit la brèche dans la
narration symbolique, le roman national. Pourquoi ne pas inclure en 2017,
professions estimables et utiles, les postiers, les égoutiers, les éboueurs,
les gardiens de phare et les géomètres assermentés et ainsi de suite ?
La
nation, l’armée : un catalogue à la Prévert ?
Jean Vinatier
Seriatim 2016
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