Info

Nouvelle adresse Seriatim
@seriatimfr
jeanvin22@gmail.com



jeudi 31 mars 2022

Macron face à un premier tour Gilets jaunes ?N°5842 16e année

 Il est bien évident que la campagne présidentielle reprendrait tout son intérêt si les candidats pour le second tour étaient Mélenchon/Le Pen, Zemmour/LePen, Mélenchon/Zemmour…etc

A deux semaines du premier tour de la présidentielle, les affaires montent en puissance contre Emmanuel Macron : Mackinsey, rémunération offshore chez Rothschild, Alsthom..etc. Ces dossiers peuvent-ils faire trébucher le président sortant alors que sa créature, le procureur général de Paris est en place ? Même si la presse étrangère largement plus professionnelle que la nôtre faisait monter la sauce, les barrages médiatiques français et l’électorat présidentiel assez sourd tant par l’âge que par l’aveuglement, constitueraient des contre-feux.

L’élimination d’Emmanuel Macron laisserait un espace superbe. Mais voilà son électorat est, semble-t-il, toujours décidé (autour de 24/25%), les "EPHAD cities" (La Baule, Neuilly, Biarritz, Cannes…etc.)  assurant la caisse de résonance sans omettre la sociologie urbaine (les trottinettes) face à des Gilets jaunes ruraux et pour partie des périphéries …S’y ajoutent aussi les différentes parties de la gauche et du centre qui sans être des fanatiques macroniens ne regardent plus que leur aisance respective pour faire leur choix. D’ailleurs Hidalgo, Jadot et Roussel appelleront à voter Macron (ou utile, ou contre l’extrême-droite) en écho à l’appel de Valérie Pécresse 

Les réseaux sociaux relaient abondamment toutes les affaires actuelles, pour quel impact ? Cette élection d’une parfaite tristesse d’un bout à l’autre de l’échiquier politique nourrit une abstention conséquente qui si elle se modifiait, pèserait sur les résultats tandis que circulent, à la fois, les sondages officiels qui donnent Emmanuel Macron largement vainqueur et ceux officieux qui le donnent perdant dès le premier tour…

Une fois encore, les abstentionnistes pourraient tout chambouler au premier tour s’ils se levaient : mais voilà quel serait le candidat capable de les motiver ? Tout repose sur la détestation et la haine envers Emmanuel Macron et sur une lassitude mélangée à une rancœur profonde pour aller dans l’isoloir balayer l’édifice, un édifice bien vermoulu, corrompu, fangeux si l’on lit l’opuscule de Juan Branco, Lestreize pillards qui synthétise l’accaparement par les oligarques français sur fond de proxénétisme, d’affairisme, de combine, de corruption en tout genre…Jamais la France n’aurait atteint un tel degré d’avilissement dans son histoire et qu’en plus se retrouve dans cette oligarchie un mépris total pour la France hormis le lait qu’elle en retire…

Tout le quinquennat d’Emmanuel Macron est marqué par les lois liberticides, les surveillances, les mépris, les morgues, jamais les 1% ne furent plus gras et les 99% plus rétrécis, plus compressés, matraqués. Mais voilà, jamais non plus les banques centrales n’émirent autant d’argent, permettant à un pouvoir d’acheter chaque grogne sociale : c’est l’effet second pervers de cette abondance qui a permis heureusement aussi à bien des entreprises de continuer leurs activités en dépit du COVID…

Sur le plan extérieur, les échecs sont patents dans l’indifférence générale, le sort de l’Ukraine se fera sans l’Europe hormis Berlin, Emmanuel Macron (Président de l’Europe !!!) étant simple téléphoniste avec Vladimir Poutine pour donner le change à son électorat.

Comme je l’écrivais en première ligne, si les candidats pour le second tour étaient Mélenchon/Le Pen, Zemmour/LePen, Mélenchon/Zemmour…nous aurions un premier tour « Gilets jaunes », une victoire certes qui augurerait aussi des lendemains rugueux, redoutables car toute cette oligarchie et leurs intérêts internationaux divers seraient implacables louant nervis et sicaires : le peuple français serait-il prêt à endurer ? Cette oligarchie ferait tout pour annuler le second tour de l’élection présidentielle, mettant la France dans une situation d’abord insurrectionnelle puis éventuellement révolutionnaire. Les Français sont-ils comme les Anglais, les Russes, les Ukrainiens qui peuvent subir , supporter sans problème et se battre ? Nous le fûmes, mais désormais entre le caddy et la liberté, le supermarché n’apparait-il pas supérieur à l’isoloir ?

Ce quinquennat aurait tout pour se terminer comme la campagne des banquets (1847-1848) qui balaya en une nuit Louis Philippe si traitre à son Roi, si sanglant contre les Français. Il a suffi d’un coup de fusil boulevard des Capucines en février 1848 devant le ministère des affaires étrangères pour que s’écroule un régime vérolé…..

Nous sommes dans une situation singulière où nous avons majoritairement l’envie de reprendre la main mais nous cherchons cette main qui se partage entre plusieurs personnages politiques…

Jean Vinatier

Seriatim 2022

 

Les treize pillards de Juan Branco:

https://audiable.com/boutique/cat_document/treize-pillards-petit-precis-de-la-macronie/

 

mercredi 30 mars 2022

Le vieux projet d’union du Sahara, source de méfiance entre le Mali et la France par Simon Pierre N°5841 16e année

 

Effectivement, le Général de Gaulle a tenté via « l’Organisation commune des régions sahariennes (OCRS) de positionner la France en Afrique, l’Algérie se détachant. C’est un épisode peu connu qui illustre bien la qualité visionnaire du Général qui buta face aux circonstances autant de la guerre d’Algérie que de l’échec de l’Union française.

Article :

« Depuis que le torchon brûle entre Paris et Bamako, le pouvoir militaro-civil malien accuse la France de jouer un double jeu dans le nord du pays. Une suspicion fantasmée, mais qui se nourrit (entre autres) d’un épisode bien réel : le projet français, à la fin des années 1950, de conserver le Sahara et d’en faire un territoire d’outre-mer à part entière. Retour sur l’éphémère existence de l’Organisation commune des régions sahariennes (OCRS).

La crise de confiance entre les autorités françaises et le pouvoir militaro-civil au Mali a atteint son paroxysme en ce début d’année. Depuis le coup d’État d’août 2020, des politiciens et des activistes proches de la junte diffusent des interprétations particulières au sujet d’une éventuelle collusion des militaires de l’opération Barkhane avec l’ennemi djihadiste. Cette stratégie vise à transformer les échecs patents à écraser l’insurrection djihadiste en une accusation de complicité. Elle s’appuie sur les tentatives maladroites, à Paris, de ménager la chèvre et le chou entre les indépendantistes touaregs des régions de Kidal et de Ménaka et l’État malien, qui les considère comme des terroristes au même titre que les salafistes avec qui, il est vrai, ils ont collaboré en 2012. Dès lors, par une fausse transitivité, l’ancienne puissance coloniale ne serait pas seulement faible ou inefficace, elle collaborerait ouvertement avec les djihadistes dans le but, selon les versions, de détruire le Mali ou d’y justifier son occupation afin de s’accaparer les richesses naturelles du Nord.

Cette théorie peut paraître séduisante mais elle est infondée. Le pourrissement de la crise et les massacres aveugles et terrifiants qui en découlent concernent aujourd’hui davantage le delta intérieur du fleuve Niger. Or cette région ressortit pour l’essentiel de la zone sous contrôle direct de l’État malien, hors des objectifs initiaux de Barkhane qui concernaient la boucle du fleuve et que les indépendantistes appellent « l’Azawad ». Étendre le conflit plus au sud ne présente aucun intérêt ni tactique ni stratégique pour contrôler le Sahara.

Cela étant dit, la suspicion à l’égard d’objectifs secrets fomentés depuis Paris et d’un soutien à la rébellion ou aux djihadistes qui sous-tend la propagande du pouvoir malien n’est pas le produit que d’un fantasme. Elle repose sur des choix stratégiques récents de la France, comme lorsque l’armée française a empêché l’armée malienne de reprendre le contrôle de Kidal en 2013. Mais elle s’appuie également sur une méfiance communément partagée au sein de certaines élites maliennes depuis trois générations - méfiance qui sert de liant au ciment nationaliste que les putschistes tentent de (re)créer pour se maintenir au pouvoir1.

Pour un certain nombre de Maliens, cette histoire ressemble à un éternel recommencement : celui d’une succession de tentatives françaises visant à leur arracher « leur » Sahara. Ces tentatives ont parfois pris la forme de rébellions touarègues que l’on pense, à Bamako, téléguidées par Paris. Mais avant cela, elles avaient surtout pris, au moment primordial de la fondation du Mali moderne sous Modibo Keita, la forme bien tangible d’une agence gaullienne en charge de conserver le Sahara en tant que Territoire d’outre-mer français au détriment des États nouvellement « indépendants » : l’Organisation commune des régions sahariennes (OCRS). Par une coïncidence qui n’est pas fortuite, l’intérêt particulier pour ce territoire tient au contraste entre la richesse de ses potentialités minières (fer, hydrocarbures et uranium) comparée à une densité de population extrêmement faible (0,2 hab/km²). En d’autres termes, contrôler les ressources du Sahara constituait, comme pour la Calédonie ou la Guyane, un gain bien plus important que le coût d’octroyer à sa population quelques droits politiques et sociaux.

« Susciter l’installation d’industries extractives »

La suite ci-dessous:

https://afriquexxi.info/article4952.html

 

Jean Vinatier

Seriatim 2022