Info

Nouvelle adresse Seriatim
@seriatimfr
jeanvin22@gmail.com



mercredi 16 mars 2022

Cinq points pour comprendre le pivot géopolitique de Scholz en Allemagne par Pierre Mennerat N°5832 16e année

« Le dicton allemand Aller Anfang ist schwer (chaque début est difficile) résume particulièrement bien les trois premiers mois du gouvernement Scholz. Les débuts de la coalition en feu tricolore (SPD, Bündnis 90/Die Grünen, FDP) ont sans doute été les plus périlleux de l’histoire de la république fédérale d’Allemagne depuis la réunification, dans un contexte de guerre de haute intensité sur le sol européen, de recrudescence pandémique et de changement climatique. 

L’accord de coalition négocié et conclu en novembre dernier, dont nous avions traduit et commenté de larges extraits, montrait déjà une conscience de ces trois grands défis. La lutte contre le changement climatique, la sortie de la pandémie et la fermeté face aux régimes autocratiques y figuraient en effet en bonne place. 

Si dès les premiers jours de décembre, la nouvelle coalition est apparue plus « géopolitique » que la précédente, la politique sociale ou économique n’a pas pour autant cessé d’occuper le gouvernement. Dans ces domaines, plusieurs mesures symboliques du programme ont été mises en place, et les ministres de cette coalition inédite au plan fédéral, ont pris leurs marques au pouvoir avec l’annonce de grands plans, et ont dû confronter, parfois durement, leurs principes et positions antérieures à la réalité de la gestion de leurs portefeuilles respectifs. Mais ces cent jours ont été dès le début profondément marqués par la guerre aux frontières de l’Union. L’invasion russe de l’Ukraine le 24 février a définitivement rebattu les cartes et refermé la période de grâce d’un gouvernement allemand parvenu en accéléré à «  l’âge de raison ».

1 — La première expérience du pouvoir et la lutte contre la pandémie

La pandémie avait déjà durablement bouleversé la tradition des comptes publics allemands à l’équilibre qu’incarnait la doctrine de la «  Schwarze Null ».  Le vote d’un budget correctionnel (Nachtragshaushalt) de 60 milliards d’euros le 16 décembre, soit huit jours après l’entrée en fonction du gouvernement, porté par le nouveau ministre des finances libéral Christian Lindner, a remis en question les préceptes financiers de rigueur prônés par le FDP1

De son côté, le nouveau ministre de la santé – et médecin épidémiologiste de profession – Karl Lauterbach (SPD), devenu célèbre pour ses critiques des politiques sanitaires de son prédécesseur Jens Spahn, a dû lutter avec les Länder dans un contexte épidémique instable dû à la vague de Covid-19 du variant Omicron. Fin décembre, l’objectif d’atteindre 80 % de la population vaccinée le 7 janvier avait été repoussé à la fin du mois2. Le 14 mars 2022, 76,4 % de la population a reçu au moins une dose, 75,7 % deux doses, et 57,8 % a reçu un rappel. Lothar Wieler, le directeur du Robert-Koch-Institut (RKI), l’institut de santé publique allemand, est entré en janvier en conflit avec les ministres-présidents en raccourcissant de sa propre initiative le délai de guérison. À la suite de cette petite crise de communication, Karl Lauterbach reprend la main personnellement sur ces dossiers.

2 — Des réformes phares du programme de gouvernement pour la justice sociale »

La suite ci-dessous :

https://legrandcontinent.eu/fr/2022/03/16/cinq-points-pour-comprendre-le-pivot-geopolitique-de-scholz-en-allemagne/?mc_cid=00e46adad5&mc_eid=9385cf1978

 

Jean Vinatier

Seriatim 2022

 

Aucun commentaire: