Sans surprise, Christiane Taubira emporte la
primaire populaire sans que cela ne bouleverse le désordre au sein de la gauche.
Stricto sensu, la primaire populaire est une réussite avec prés de 500000
inscrits mais interroge sur le choix unilatéral fait par ses promoteurs d’inscrire
contre leur gré Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot, Anne Hidalgo affichant des
positions contradictoires. On peut regarder cette primaire populaire comme une
tentative d’imposer à des partis existants le passage contraint sous un portail
populaire trans-partisan. A l’inverse d’Emmanuel Macron qui a regroupé au-delà de
la gauche et du centre, la primaire populaire tient à rester bornée à gauche. D’où
la question, une primaire populaire, pour quelle gauche nouvelle ? Jusqu’à
présent nul n’y a répondu. Les adversaires de cette initiative diront que cette
création servait dès le départ Christiane Taubira qui est une version « colorée »
de Jean-Luc Mélenchon en plus globaliste et plus africaniste (esclavage). Pour
l’heure les sondages tant officiels que off la hissent à 3%. Christiane Taubira
aura-t-elle les 500 signatures ? Durera-t-elle au-delà de la
présidentielle si la défaite de Macron laisse la place à une candidate de
droite ? Dans ce cas, la gauche se reconstituerait mais comment ?
S’il n’y avait eu la dispute familiale des Le Pen,
la droite poursuivrait sa route pépère, tout juste perturbée par des petits
départs ici et là, avec une Valérie Pécresse regardée par des gens comme Alain
Minc et Jacques Attali comme la prochaine élue. Le bruit court que Jacques
Attali aurait dit à Emmanuel Macron qu’il fallait passer le relai à « la
petite sœur ». Vrai ou faux, peu importe, les gens d’en haut sont à la manœuvre.
De son côté, Emmanuel Macron qui escomptait une présidence européenne plus
avenante ne sait plus très bien s’il est bon de mettre l’Europe en France pendant
la campagne électorale car du Sahel à l’Ukraine, les tempêtes annoncées sont réelles
et incertaines quand à leur développement respectif.
Sur le plan intérieur, les manifestations
reprennent de leur ardeur bien que le gouvernement continue le « quoi qu’il
en coûte » avec d’autres mots. Le déplacement de Jean Castex est un
exemple des colères qui ne demandent qu’une occasion pour surgir. Il y a un bouillonnement
sur fond de lassitude des masques et des passes vaccinaux. Le « convoi de
la liberté » des camionneurs canadiens avec le soutient d’Elon Musk et de
Trump jr a contraint Trudeau et sa famille de foutre le camp dans un lieu
sécurisé. Si les médias français turent le départ de la famille Trudeau et
reprirent le côté « local » et « minoritaire » de cette
action, il n’empêche que par sa fulgurance, ce convoi là a réussi son raid sur
Ottawa. Les médias français s’imaginent que les Français ne lisent pas la
presse américaine et taisent les montées colériques contre le passe vaccinal,
les déboires de Joe Biden, le retour en force de Donald Trump : une crise
majeure semble de constituer aux États-Unis et qui sait même au Canada.
Il n’est pas inconcevable que le vent d’Amérique ne
débarque sur nos côtes européennes où la France a choisi « d’emmerder »
les non-vaccinés quand plusieurs pays voisins lèvent les restrictions. Macron
embastille les Français !
Jusqu’à présent, nous connûmes une période pré-électorale
relativement atone s’il n’y avait eu les déboires d’Anne Hidalgo qui n’a
toujours pas compris (le PS inclus) que sa campagne désastreuse était la conséquence
de sa mandature parisienne. Elle va bille en tête, annonçant plus de 250
chantiers pour que le péplum olympique de juillet 2024 soit son apothéose quand
bien même Paris disparaitrait sous les panneaux publicitaires et autres « embellissements ».
D’une façon générale, il se pourrait bien que
février soit un mois enclenchant …..
Jean Vinatier
Seriatim 2022