Emmanuel Macron a pensé qu’en
se faisant chanoine, il envelopperait toute l’Union européenne réunie ce 28
juin pour traiter de la question migratoire. Au petit matin, Donald Tusk s’époumona
sur Twitter : victoire, victoire…Giuseppe Conte et le groupe de Visegrad
répondirent en écho. La chancelière se montrait plus raisonnable quoique
soulagée de sauver sa coalition déjà fragile. Emmanuel Macron se targue d’avoir
promu une solution européenne pour l’accueil des migrants en acceptant le volontariat de chaque membre comme principe !
Comme solution européenne, c’est étrange. Un observateur même peu avisé,
regarderait cela comme un sablier renversé. Viktor Orban brandit son étendard
du Non quand l’Italie de Giuseppe Conte
répétait que son pays n’était plus seul. Un peu plus tard, le Président
français annonçait qu’il ne créerait pas le moindre camp d’accueil. Rome et La
Valette (Malte) avertissaient de la fermeture immédiate de leurs ports. De l’autre
côté de la Méditerranée, le Maghreb regardé par les Européens comme des alliés
pour accepter des « hotspots » ou plateforme, fit entendre un Non
général, la Libye, elle-même, sans Etat véritable est plus que frileuse. Au fil
des heures, cet accord européen se détricotait à grande vitesse. Pourquoi
diable, dans de telles conditions, l’Italie a-t-elle signé ? C’était d’elle
qu’on attendait le grand coup. Il ne vint point. Les médias se flattaient de
voir Rome et Paris parler, peine perdue, les propos présidentiels sur l’obligation
des pays riverains à recevoir les migrants a généré une verte réponse du
Président du Conseil. Vraiment, si c’est cela une solution européenne, il est
plus urgent encore de se défaire de cette Union devenue à un chacun pour soi…..
« la lèpre » se repait, les populismes ont le vent en poupe, Macron
se « pantinise », Merkel se replie sur elle-même. La campagne pour
les Européennes promet.
Jean Vinatier
Seriatim 2018