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mardi 26 juin 2018

« Macron au Pape François : conjurons la lèpre » N°4519 12e année


Le jour même de son arrivée au Vatican pour recevoir son chanonicat honorifique de Saint Jean de Latran où il pense avoir dans le Souverain Pontife une écoute mondialiste des choses, la Reine du Royaume-Uni promulguait la loi sur le Brexit et la Cour suprême des Etats-Unis donnait raison au dispositif législatif sur l’immigration de Donald Trump1. Quand bien même, le Président français n’entendait pas regarder l’Atlantique lui tourner casaque, les craquelures et les crevasses du sol européen  suffisaient à prier qu’à Rome chez les successeurs de Saint Pierre, il y entendrait une petite musique de nuit. Sur l’accueil, le Pape François n’épargna ni le compliment, ni le sourire répété au point qu’Emmanuel Macron se permit de poser sa main sur son épaule avant de le baiser sur la joue : aurait-il trouvé son père ?
Cette parenthèse romaine entre un Pape qui succéda dans des conditions tout de même étranges à Benoit XVI et un Président français toujours en quête de posture et de séduction sans distinguer le pourquoi du comment et que seule sa vanité lui aveugle la réalité du paysage, restera, sans doute, une parenthèse quand l’Union européenne entrée dans une crise majeure dans son organisation et identitaire pour sa pérennité, arrive exsangue au sommet des 28-29 juin. Dès à présent, la chancelière allemande annonce que la réunion de cette semaine n’aura pas d’effet. Le seul élément intéressant sera de lire la réaction du ministre  CSU de l’Intérieur : s’il quitte le gouvernement, la coalition ne sera plus que balnéaire et ce sera la clef de voute de Bruxelles qui manquera de tomber avec fracas.
Dès lors, quand Emmanuel Macron se plaisait depuis un port breton à dire sa détestation de la « lèpre », c’est-à-dire de la popularité grandissante des mouvements populistes, il clouait au pilori bien des peuples européens, leur contestant de craindre pour leur identité nationale propre mais flattait et protégeait, par contre, le souci identitaire des migrants. Certains diront qu’Emmanuel Macron rêverait d’une Europe souveraine, à cela il conviendra de répondre : Qui l’a fait roi ? Celles et ceux qui prônent un monde sans frontières dont le premier modèle serait l’Union européenne, un laboratoire d’une jungle en devenir gérée par une oligarchie absolument pas bienveillante, ce serait l’Elysium  rêvé par les Illuminati de Bavière2.
Entre un Pape qui a une vue forcément mondiale de la chrétienté et qui ne considère plus l’Europe comme une terre en devenir avec ses populations actuelles et un Président français lié  officiellement aux idéaux du libéralisme, de start-nation, du no-borders, le tout sur fond de sympathie réelle pour les clans Obam/Clinton, il y avait un terrain où se rencontrer et se confier à cette différence près que le successeur de Saint-Pierre a deux mille ans derrière lui et n’agit que pour continuer l’Histoire quand Emmanuel Macron n’y croit pas, sauf en dehors d’une séquence émotion ou en prévision d’un sondage….Deux mondialistes oui mais le premier est jésuite, le second est pédant.

Jean Vinatier
Seriatim 2018

Notes:
1-Le congrès doit voter le projet de loi proposé par la Maison Blanche
2-Voir le film Elysium avec Jodie Foster et Matt Damon 2013

http://www.elysium-lefilm.fr/

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