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mercredi 29 mai 2019

Les Verts ou le Macronisme bio ? N°4589 13e année


D’un seul coup d’un seul, les Verts sont le parti clef du paysage politique français et davantage à Paris.
Les Verts nés à gauche (ceux de droite ne durèrent pas) peuvent-ils seulement rester de gauche ? Les thématiques dont les Verts se veulent l’étendard autour des questions climatiques, démographiques et écologiques sont par nature transversales, elles atteignent l’ensemble de la société. Par conséquent ce parti-là est-il contraint de se placer d’un seul côté de l’échiquier politique? En toute logique il faudrait que les Verts cessassent de se raisonner à gauche, qu’ils se débarrassent de leurs courants bien sectaires sources de troubles internes fréquents.
Emmanuel Macron, lui-aussi venu de la gauche sans être un adhérent, a bien opéré un rassemblement des celles et ceux unis par l’adhésion au libéralisme économique, à l’Union européenne présente, à la monnaie unique, à l’OTAN, aux flux migratoires, à considérer comme seul cadre à penser admissible et indépassable celui des anglo-américains. Ces venus arrivent de la gauche socialiste, des centres, de la droite des Républicains.
Pourquoi les Verts ne pourraient-ils pas être en quelque sorte un Macron bio autour des questions précitées ?
En étant transversaux les Verts placeraient Emmanuel Macron dans une position délicate lui qui n’a rien fait d’écologique en deux années ? Jusqu’alors le successeur de François Hollande ne voyait comme symbole du « mal, que le Rassemblement National, il ne pourrait pas recommencer la même diabolisation avec Yannick Jadot. Ce dernier a entre les mains des cartes dont beaucoup pourraient être des atouts à la condition de réussir une « révolution copernicienne » interne aux Verts : est-ce possible ? Cela l’est car à bien des égards les ponts entre les Verts et les libéraux existent : en matière migratoire, de réduction de la frontière, de la post-identité des nations, de la non-hostilité à la démocratie de marché…etc.
Cela étant dit, imaginer que le paysage politique français se résumerait aux Verts et la République en Marche avec la France insoumise et le Rassemblement National en épouvantail ne réjouit pas. C’est un paysage lunaire qui nous attend. En effet ni les Verts, ni La République en marche, ayant des passerelles communes, ne montrent la moindre tolérance envers ceux qui ne se disposent pas derrière une ligne forcément rouge.
Demain : un Macron ou un Macron bio ?

Jean Vinatier
Seriatim 2019

«Si la crise de 2008 recommençait… (intégrale) par Christophe Nijdam » N°4588 13e année

Conférence 2016

Quelle(s) puissance(s) dans un monde semi-chaotique ? par Hubert Vedrine N°4587 13e année

La conférence date de novembre 1917

lundi 27 mai 2019

« Pour une lecture profane des conflits » N°4586 13e année

La conférence date de novembre 2015. 
 

Macron ou perdu gagnant N°4585 13e année



Il advient parfois qu’au soir d’une bataille le vainqueur soit dans un état moindre que le battu. Si le Rassemblement national a pu garder la première place comme en 2014, c’est en perdant un point  quand Emmanuel Macron qui, certes, a raté le coche à 200 000 voix près, évite tout recul.
A droite, l’effondrement des Républicains et de Debout la France le sert ; à gauche la nette défaite de La France insoumise, le sauvetage in extremis du parti socialiste uni à Place publique et le succès des Verts ne sont pas, a priori, pour lui déplaire.  
La République en marche s’étoffe en récupérant des pans entiers des Républicains. C’est sur sa gauche que surgissent des Verts, qui catalysent la lassitude d’un grand nombre d’électeurs de gauche voire au-delà, et des jeunes préoccupés par le devenir de la planète. Les Verts, à l’instar de ceux d’Allemagne, sont-ils une alternative possible à des partis traditionnels dépassés ? Les Verts manquent d’une ligne écologique claire, d’une certaine correspondance avec les partis écologistes d’Europe. Jusqu’à présent, le parti des Verts  s’est surtout illustré par des divisions et des mouvements brusques. Le score est bon mais les troupes fragiles.
Se dessine à traits épais une représentation politique où La République en Marche serait, à la fois, le regroupement en son centre de différents courants et d’une catégorie sociale d’aisée à très riche, le possédant mondialiste et araserait les antiques partis, gardant de chaque côté des partis épouvantails.
Rassuré sur sa droite nouvelle, pour le moment sur les Verts, il ne doit pas occulter la faiblesse de sa base électorale, de la fragilité du pragmatisme qui lui attire nombre de citoyens-possédants, de la permanence de la crise sociale « Gilets Jaunes, le bon chiffre du RN le lui rappelle. Pendant deux ans, il a réussi à faire illusion sur des résultats bien peu visibles. Le magicien continuera-t-il ou pas à illusionner ?
En Europe, la tendance générale demeure favorable aux européens pro-Bruxelles tandis que les eurosceptiques sont éloignés de toute nuisance au sein du parlement et doivent travailler à se rapprocher les uns des autres. Quid de la fameuse Renaissance dessinée par le Président ? Il n’est pas certain que le choix de Michel Barnier pour la présidence du Parlement soit heureux : n’est-il pas membre d’un parti défait qui se targuait d’être son opposant…. ?
Cependant, ces élections ont déjà quelques petites conséquences périphériques : en Grèce, la défaite de Syrisa (Tsipras) entraînera des élections législatives anticipées qui devraient sonner le glas de leur période gouvernementale. En Allemagne, la chancelière encaisse le plus mauvais score de la CDU/CSU depuis 1949, de même que le SPD : la grosse coalition tiendra-t-elle jusqu’en 2021 ? Au Royaume-Uni, le triomphe du Brexit Party  déplacera le débat sur le Brexit depuis Londres jusqu’au cœur de l’Union européenne : Nigel Farrage et le successeur de Theresa May donneront des sueurs froides à Bruxelles !


Emmanuel Macron est-il dans un moment d’accalmie de courte durée ou de reprise en main véritable de l’échéancier politique, économique et social ?




Jean Vinatier
Seriatim 2019

Paris 2020 vers un affrontement Macron/Verts ? N°4584 13e année

A Paris, les résultats des élections européennes montrent une évolution et même une tendance depuis 2017 à savoir l’installation de la République en Marche et des Verts.
Pour l’ensemble des arrondissements, La République en Marche totalise 32,92% des suffrages, les Verts 19,89%, les Républicains 10,19%, La France insoumise 5,17%,  les socialistes Place publique 8,16%, Hamon 4,33%, les communistes 3,17%.
Les scores obtenus par les Verts, sont impressionnants : en première position dans le 10, 18, 19 et 20 e arrondissement, en seconde position dans les 1,2, 3, 4, 5, 6,9, 11, 12, 13, 14, 15, 17 arrondissements. Le parti présidentiel, souvent à la première place, devance partout Les Républicains et les Centristes.
Les socialistes, déjà défaits lors des législatives de 2017, sont, dans la quasi-totalité des arrondissements, entre la 3e et la 5e place. A lire brutalement les chiffres, Anne Hidalgo est largement battue : elle ne dispose plus d’un socle électoral conséquent. La maire de Paris, qui ne fait pas mystère de choisir Paris Centre (les quatre premiers arrondissements regroupés), ne réaliserait pas du tout un score honorable. S’il faut tenir compte de la spécificité de l’élection européenne et considérer que lors des municipales les tendances varient quelque peu, il n’en reste pas moins que les progressions continues des En marche et des Verts sont un fait. L’élection municipale parisienne en 2020 réservera des surprises et sans doute marquera-t-elle le terme d’anciens partis très marqués idéologiquement tels les socialistes, les Républicains qui remontent au gaullisme (pas en ligne directe). La sociologie parisienne, profondément modifiée sous les mandatures de Delanoë et Hidalgo depuis 2001, se retournerait donc contre ses auteurs.
Anne Hidalgo est la maire sortante, à la tête d’une coalition où les Verts apportaient leur pierre particulière. En 2019 ces derniers escompteraient entre 4 et 6 mairies d’arrondissement quand l’édile, en regroupant les voix d’Hamon et des communistes atteindrait péniblement 16,66%.
En toute logique, les Verts tenteront de conquérir Paris. Les querelles qui ne manqueront pas d’intervenir entre les Verts et Anne Hidalgo feront le jeu des En Marche, à moins d’un écroulement élyséen. Paris en 2020 aurait donc un paysage politique complétement bouleversé à l’image de ce qui s’opère en France.
In fine, notons simplement le score très élevé du Rassemblement National dans le 1er arrondissement : 13,65%


Jean Vinatier
Seriatim 2019