Jean Vinatier
Seriatim 2016
"Si vous ne lisez pas les journaux, vous n'êtes pas informés; si vous lisez les journaux, vous êtes mal informés" Mark Twain
mardi 31 mai 2016
« La pluie tombe : l’Elysée arrose » N°4152 10e année
Les Echos ont titré « La
pluie tombe, l’Elysée arrose »1 : le
gouvernement entame une course contre la montre pour défaire toutes les
manifestations prévues avant et pendant l’Euro. L’Elysée annule des
restrictions budgétaires (Recherche), augmente les traitements du corps
professoral, bloque la réforme de la SNCF, essaie de jouer la division
syndicale et ainsi de suite ! Maintenir l’article 2 de la loi el Khomri et
l’Euro. Des taux négatifs, un marché toujours conciliant : autant d’atouts
dont profitent le pouvoir actuel. Jamais l’expression du pain et des jeux n’a
été aussi actuelle !
Concernant l’Euro, le
gouvernement américain tire la sonnette d’alarme et prévient ses concitoyens du
risque à s’y rendre. Matignon assure que tout est paré, il est dit que les
forces de l’ordre recevront leur dose d’amphétamines pour tenir…et courir d’un
bout à l’autre de la France si le climat social ne rentrait pas dans son lit.
Hollande, Valls, Hidalgo serrent
les fesses…….
Source :
Jean Vinatier
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Brexit : in/out ? N°4151 10e année
Il suffit de deux sondages demandés
par The Guardian pour que les bourses virent au rouge : pour la première
fois les partisans du Brexit l’emportaient….A quelques semaines du référendum,
le climat politique est très confus au Royaume-Uni : du côté travailliste,
en grande majorité favorable au maintien du royaume dans l’Union européenne,
c’est son président Corbyn qui fait tâche : son passé d’eurosceptique sème
le trouble, pendant ce temps, leur nouveau maire de Londres, Sadiq Khan fait
hisser le drapeau étoilé à côté de celui de l’Union Jack et accompagne le
Premier ministre Cameron dans les meetings ; du côté conservateur, dont une
bonne majorité est favorable à la sortie du pays de l’Union, c’est David
Cameron qui ne parvient pas à entraîner ses troupes, de même qu’une partie du
gouvernement. Les anti-Brexit présentent
une unité transversale via les partis et disposent d’une force de frappe
considérable en comptant sur des puissances étrangères (États-Unis, Chine) et
la City pour rejouer le coup qu’ils réussirent lors du référendum en Ecosse.
Les pro-Brexit ont pour eux de
compter sur une dynamique populaire réelle qui s’opposera frontalement à celle
issue des villes toujours tentées par les ouvertures sans cesse agrandies. Sans
nul doute, la question migratoire sera-t-elle
le point névralgique dont dépendra l’issue du référendum aidée par la presse
populaire, par réflexe, évidemment anti-européenne qui
garde une influence réelle en dépit de la baisse de son influence ?
L’identité britannique s’avance
donc sur le terrain identitaire : il se pourrait que l’élection d’un maire
de confession musulmane à Londres se révèle une illusion d’optique. David
Cameron a eu beau égrener la liste des plaies d’Égypte qui s’abattraient sur le
royaume en cas de sortie de l’Union, plus l’admonestation de l’empereur du
Potomac, le message venu de l’empire du milieu (Chine), la déclaration du G7, l’impact
désiré est faible. Remarquons que la mondialisation n’interdit plus à une
puissance étrangère de s’ingérer dans un débat relevant strictement de la
politique intérieure, ici, britannique.
David Cameron assumera le choix d’avoir
appelé à la consultation les britanniques et même s’il l’emportait in fine,
comme en Autriche, au prix de pressions exercées, l’Union européenne ne
gagnerait pas en galon. Où que l’on se tourne, l’Union européenne apparait
comme une structure usée qui en appelle au renouvellement de l’autorisation de
la part des États-membres à négocier avec les Américains le traité de « libre-échange »
où un Jean-Claude Junker, entre deux déclarations maladroites, accepter d’aller
à Saint-Pétersbourg le 16 juin s’attirant le courroux de Washington.
Le bon sens anglais aurait pour
logique de dire Rule britania : au sein de l’Union il n’y a aucun avenir
souverain, il n’y aura, comme l’exprimait un Allemand, que des peuples et des
territoires….
Jean Vinatier
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Zenbo votre robot de compagnie pour 599$ N°4150 10e année
Asus, la célèbre marque d’ordinateur vient de lancer son robot de compagnie Zenbo :
Source : http://www.latribune.fr/technos-medias/computex-2016-asus-sidere-avec-zenbo-son-robot-de-compagnie-intelligent-575055.html
Jean Vinatier
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Source : http://www.latribune.fr/technos-medias/computex-2016-asus-sidere-avec-zenbo-son-robot-de-compagnie-intelligent-575055.html
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« L’historien éclaire-t-il le présent ? Thomas S.Sugrue » N°4149 10e année
« En quoi l’Histoire est-elle pertinente pour comprendre les
débats actuels sur la race, les inégalités économiques ou bien encore le récit
national ? Thomas Sugrue, historien américain renommé, spécialiste des
crises urbaines et de la ségrégation, insiste sur la valeur de la passion et
d’un travail de recherche minutieux. Les historiens peuvent et doivent
s’engager dans le débat public, mais selon leurs propres termes.
La Vie des Idées : Vous
faites partie d’une génération d’historiens qui ne fut pas directement
impliquée dans le mouvement pour les droits civiques. En quoi cela a-t-il
influencé la façon dont vous abordez l’histoire de ce mouvement ?
Thomas J. Sugrue : Je
suis un enfant de l’Amérique des années 1980 plus que des années 1960. J’ai
commencé à étudier à l’Université de Columbia, l’année où Reagan a été élu
président. Le monde dans lequel s’est organisée la lutte pour l’égalité raciale
me paraissait donc à la fois très éloigné et très proche. J’étais étudiant à
Columbia douze ans après 1968, mais le climat politique avait profondément
changé. La situation fiscale de New York était désastreuse et la ville était
divisée par des luttes ethniques et raciales très vives.
Comme dans ma ville natale, à Détroit, les traces de désinvestissements
massifs et l’effondrement de l’aide publique aux villes était visible. Être
étudiant à ce moment précis m’a incité à repenser le long processus de
l’histoire des villes américaines ainsi que l’histoire du libéralisme, mais
aussi l’histoire du conservatisme moderne, puisque ces deux histoires devaient
être racontées ensemble. La plupart des travaux publiés dans les années 1970
sur ces questions avaient une vision internaliste des choses et se focalisaient
sur la prétendue « faillite du libéralisme », comme si la crise que
connaissait le libéralisme était due à des raisons endogènes plutôt
qu’exogènes. Mes recherches sur la race, l’économie politique, l’Amérique
métropolitaine – toutes les questions qui m’ont intéressé pendant pratiquement toute
ma carrière – sont nées de mon expérience sur le terrain, celle d’un enfant
vivant à Détroit et dans les banlieues de la ville mais aussi celle de
l’étudiant vivant à New York à une époque difficile.
J’en suis venu au sujet de ma thèse, qui a ensuite donné lieu à mon livre, The
Origins of the Urban Crisis, parce que j’avais le sentiment qu’il n’y avait
pas beaucoup de bons écrits sur l’histoire des villes américaines de la seconde
moitié du XXe siècle. De fait, dans les années 1980, l’historiographie sur la période
postérieure au New Deal n’était pas de bonne qualité. La plupart des travaux de
recherche étaient des biographies politiques ou des histoires de guerre et de
diplomatie, ainsi qu’un petit nombre croissant de travaux sur le mouvement pour
les droits civiques. La plupart des histoires des années 1960 étaient écrites
par ceux qui y avaient participé, par les gens qui voulaient rendre hommage ou
critiquer la trajectoire des mouvements de gauche. La plupart de ces histoires
étaient profondément influencées par la rencontre avec le mouvement pour les
droits civiques ou par leur rôle au sein de la Nouvelle gauche. Il y avait de
bons livres, comme Making the Second Ghetto d’Arnold Hirsch, publié en
1983 [1],
sur Chicago. Ce livre était très avant-gardiste. En le relisant aujourd’hui, on
s’aperçoit qu’il est d’une très grande pertinence. De nombreux historiens qui
écrivent aujourd’hui sont aux prises avec les mêmes questions que se posait
Hirsch à son époque.
Les travaux qui ont formé le cadre historiographique plus large qui était
le mien, émanaient pour la plupart de sociologues ou de certains économistes
qui s’intéressaient à ce que l’on appelait les « classes
inférieures ». Les sociologues qui venaient de la gauche, au sens large du
terme, avaient commencé à explorer les problèmes de concentration et de
persistance de la pauvreté urbaine, mais l’histoire qu’ils convoquaient dans
leurs travaux n’était pas à la hauteur. Je pense au livre de Barry Bluestone
sur la désindustrialisation ; il commence dans les années 1970 comme si la
désindustrialisation [2]
n’était que le produit de la crise économique mondiale qui caractérise la
décennie. Pour moi, ce ne semblait pas juste. Je pense aussi au livre de
William Julius Wilson, The Truly Disadvantaged, qui est sorti en 1987
alors que je commençais à mettre tout en place pour ma thèse de doctorat [3].
Le livre était sur Chicago et partait du principe que l’histoire des villes
américaines n’avait commencé à changer radicalement qu’en 1973. Pour Wilson, il
y avait plusieurs forces à l’œuvre au même moment : la montée de la
discrimination positive et la naissance d’un classe moyenne noire qu’il voyait
se détacher progressivement du centre-ville, la fuite de l’industrie hors de
Chicago, et les transformations dans la structure de la famille
afro-américaine. Il a combiné ces trois facteurs dans son analyse du destin des
villes américaines que beaucoup trouvaient très convaincante. Mais à nouveau,
en tant qu’historien je savais que cela n’était pas suffisant. Cela m’a amené à
remonter encore plus loin dans le passé. Il faut replacer les événements des
années 1960 et 1970 dans un contexte plus large, en prêtant attention aux
institutions politiques américaines, à la construction des concepts de race et
d’identités et leur influence sur la politique, ainsi qu’à la reconfiguration
très significative de l’industrie et de la technologie américaine au cours de
la période suivant la Seconde Guerre mondiale. »
La suite ci-dessous :
Jean Vinatier
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lundi 30 mai 2016
« Voyage en Eurocratie par Camille Herlin-Giret » N°4148 10e année
Camille Herlin-Giret propose pour la Vie des
idées, la recension de l’ouvrage de Sylvain Laurens, Les courtiers du capitalisme. Milieux
d’affaires et bureaucrates à Bruxelles, Agone, Marseille, 2015
« À travers une enquête
ethnographique dans le huis clos du quartier européen de Bruxelles, Sylvain
Laurens étudie les rapports entre milieux d’affaires et institutions
européennes et montre que leur proximité tient moins à une connivence
idéologique qu’à une histoire partagée.
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Jean Vinatier
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« Au fait, pourquoi les Tatars de Crimée ont-ils été déportés ? par Karine Bechet-Golovko N°4147 10e année
« A l'occasion de la victoire à l'Eurovision de
la chanson de Jamala "1944" officiellement consacrée à la
déportation des tatars de Crimée par le pouvoir soviétique, j'ai trouvé
surprenant de voir de longs passages consacrés à leurs souffrances, mais rien
sur les raisons de cet acte. Comme s'il ne s'agissait que d'un pur caprice de
Staline. Dont l'évocation du seul nom est suffisante en Occident pour se passer
de "pourquoi".
Et lorsque l'on regarde ce "pourquoi" de plus près, il n'est pas
forcément une bonne chose que l'Ukraine noire-brune lève le voile que le pouvoir
soviétique de toutes ses forces avait déposé sur les crimes ignobles commis
massivement par les tatars de Crimée lors de la Seconde Guerre Mondiale. Si
beaucoup ont péri lors de leur déportation, ils auraient tous été massacrés par
la population locale après le départ des nazis.
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Jean Vinatier
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