La campagne présidentielle
autrichienne est regardée à la loupe par Marine Le Pen et, sans doute,
aimerait-elle que son parti devienne en quelque sorte une « aile nationaliste du libéralisme »
car comme le souligne très justement Romaric
Gaudin :
« La FPÖ ne veut donc pas
quitter la zone euro et l'UE pour pratiquer de la relance budgétaire, mais pour
pouvoir pratiquer de la discrimination nationale et pouvoir protéger certains
secteurs. Ce parti est donc une aile nationaliste du libéralisme autrichien qui
rejette le libéralisme sociétal promu par les Verts et le parti Neos, lui-même
issu de l'aile gauche de la FPÖ, ainsi que le libéralisme
« européiste » de l'ÖVP. Il profite à la fois des échecs de l'UE, de
l'épuisement de la « grande coalition » et de la crainte du
déclassement d'une grande partie de la population. Cet aspect
"libéral" du programme permet de rassurer nombre d'électeurs
autrichiens. »
Le début de l’article :
« Dimanche 22 mai, les électeurs autrichiens auront à choisir leur
président fédéral entre l'ancien dirigeant des Verts Alexander van der Bellen,
qui a obtenu 21,34 % des voix au premier tour et le représentant du parti
d'extrême-droite FPÖ, Norbert Hofer, qui a obtenu 35,05 % des voix le 2 mai
dernier. Selon le dernier sondage disponible (ils sont rares), publié le 12 mai
dernier, Norbert Hofer obtiendrait 53 % des voix et deviendrait donc président
fédéral.
L'élection de Norbert Hofer serait un véritable coup de tonnerre en Europe,
car, pour la première fois, un représentant de l'extrême-droite deviendrait chef
d'un Etat membre de l'UE et de la zone euro et il y serait parvenu par une
élection directe au suffrage universel. Certes, les pouvoirs du président
fédéral sont limités, car l'Autriche est sous un régime parlementaire. Certes,
il peut démettre l'ensemble du gouvernement de son propre chef (article 70 de
la Constitution), mais il ne peut, comme le président français, dissoudre la
chambre basse du parlement, le Conseil National, sans proposition
gouvernementale. Il ne peut donc pas influer réellement sur le détail de la
politique en Autriche.
La suite ci-dessous :
Jean Vinatier
Seriatim 2016
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