Le gouvernement chinois
d’habitude si discret a dit publiquement son souhait du rejet du Brexit le 23
juin prochain. La capitale chinoise serait-elle sur la même longueur d’onde que
Washington dont le Président est venu sur le sol anglais leur dire ce qu’il
fallait voter ?
La Chine a considérablement accru
ses investissements en Europe et opère de véritables razzias dans l’immobilier.
Quant au Royaume-Uni, il est devenu un immense coffre-fort afin d’y entasser
pas moins de 2000 tonnes d’or lesquels
s’ajoutent aux milliers de tonnes à destination du nouveau marché de l’or à
Shanghai. Pékin a bien compris que l’Union européenne (qui règne sur une
majeure partie de l’Europe) était un plateau de jeu d’échecs : si les
américains se veulent le chevalier blanc, les chinois ne voient nul
inconvénient à être les « noirs » : l’essentiel n’est-il pas in
fine d’être le seul maître du jeu ? Dans cette optique la déclaration
chinoise n’est-il pas un signal fort envoyé à l’empire du Potomac sans que les
dirigeants européens ne prennent conscience qu’étape après étape, marteau et
enclume seraient leur cadre total ? Mais cette position chinoise s’adresse
aussi tout particulièrement à Londres tentée ou pas par une nouvelle
indépendance : si le royaume disait oui au Brexit, la Chine entreprendrait
de poser sa griffe sur la City, si la réponse était négative, l’Angleterre amarrée
à l’Union européenne sans liberté alors serait une proie plus grande encore. On
le voit bien la Chine joue gagnant-gagnant. Pékin en s’avançant sur l’Union
européenne entend bien évidemment damer le pion à Washington qui essaie avec
ses accords « de libre-échange », Atlantique et Pacifique de
régenter juridiquement le monde et estime l’Union européenne indispensable
dans sa « conquête » territoriale avant d’affronter la Chine. Entre Potomac
et empire du Milieu, Londres place l’Union européenne entre le marteau et l’enclume.
Et pendant ce temps, Petit Père regarde la nouvelle arène…
Jean Vinatier
Seriatim 2016
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