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vendredi 6 mai 2016

The Donald, la Clinton N°4125 10e année



Donald Trump est, désormais, assuré, d’emporter la primaire chez les Républicains et d’avoir pour adversaire Hillary Clinton.
The Donald présenté longtemps comme une sorte de trublion fortuné ayant tout de même écrasé ses concurrents un à un, reste très décrié par nos médias lesquels ont choisi Hillary Clinton.
Un premier point d’entrée, n’est-il pas très étrange que nous Français, par exemple, soyons à ce point associés à cette campagne: serions-nous déjà en quelque sorte ou quelque part, suffisamment, incorporés au monde Atlantique pour que le prochain empereur du Potomac ne nous indiffère plus ?
Ce point passé et parce qu’il est difficile d’ignorer ce qui s’ébroue de l’autre côté de l’Atlantique, cette élection aura un caractère assez singulier qui verra des républicains, soutiens ou clans tel celui des Bush, refuser de soutenir le candidat élu de leur propre parti. Donald Trump devra donc se battre, à la fois, contre des clans républicains et la candidate démocrate : reste donc le peuple. La campagne politique se distingue des précédentes par le degré d’effervescence parcourant l’ensemble des Etats de l’Union où la haine contre les élites (Washington) n’avait jusqu’alors atteint un tel sommet. Même une Hillary Clinton se déguise (un court instant) en Benny  Sanders pour emporter des caucus !
Il est trop tôt pour asséner qu’Hillary Clinton l’emportera en novembre prochain. Mais nos médias déjà en campagne contre le Brexit, piaffant de nous éblouir par le nouveau maire de Londres de confession musulmane, splendide relai pour encourager les discours pro-migrants, ont décidé qu’Hillary Clinton devait succéder à Barack Obama. On ne mesure sans doute pas la puissance des communications dont la radioactivité devance celles de la seule télévision.
Donald Trump se propose de renouer avec un isolationnisme qui n’est pas un splendide isolement mais une action politique tendant à préserver les Etats-Unis de toute impureté extérieure impliquant, donc, de possibles actions militaires hors Amérique. Face à lui Hillary Clinton, la candidate des élites mondialisées qui pensent que Google trouvera pour elles seules les élixirs de la renaissance perpétuelle. Comme nous sommes dans l’image : après un Noir, avoir une femme à la Maison Blanche, sert d’argument fatal faisant automatiquement de Donald Trump un ringard conservateur rétrograde. Et pourtant, The Donald a bâti seul un empire immobilier : il sait donc gérer et générer de la richesse dont profitent ses salariés et sous-traitants. Mais ce n’est pas  cet atout qui compte. Pourquoi tous ces milliardaires américains républicains  se préparent-ils à savonner la planche de The Donald au profit de Mme Clinton ?
C’est qu’aux Etats-Unis comme en Europe, les séparations entre les partis majoritaires, s’estompent. Les puissants de la mondialisation ont encore besoin de l’Etat et de la démocratie pour grandir encore mais ils veillent dans tous les cas à tenir dans leurs serres un candidat de leurs intérêts, de ces intérêts allant dans le sens de leur histoire. Peu importe qu’il soit républicain ou démocrate, le champion doit en être. Dans le cas américain, se fracturerait mais entre milliardaires, ceux strictement nationaux et ceux plus internationaux. L’insatisfaction des frères Koch, sans doute les hommes les plus riches au monde, est révélatrice du mouvement de fond qui se développe sous nos yeux. Une disposition du futur traité transatlantique qui prévoit des tribunaux privés par-dessus les juridictions des Etats, est tout à fait emblématique d’une volonté affichée et de la non-réussite, mais pour combien de temps, à se débarrasser de l’Etat, structure organique.
La lutte entre America first (protectionniste et isolationniste) et America empress of the World s’affiche plus clairement. Nous aurons un courant Trump plutôt souverainiste face à un courant Clinton plutôt impérialiste libéral. La mondialisation touche toutes les parties du monde y compris celle dont est sortie l’idéologie aujourd’hui dominante et tyrannique : Barack Obama ne dit-il pas que  son pays seul aurait le droit d’écrire le droit international, de définir les relations commerciales urbi et orbi ?


Jean Vinatier
Seriatim 2016

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