Donald Trump est, désormais,
assuré, d’emporter la primaire chez les Républicains et d’avoir pour adversaire
Hillary Clinton.
The Donald présenté longtemps
comme une sorte de trublion fortuné ayant tout de même écrasé ses concurrents
un à un, reste très décrié par nos médias lesquels ont choisi Hillary Clinton.
Un premier point d’entrée, n’est-il
pas très étrange que nous Français, par exemple, soyons à ce point associés à
cette campagne: serions-nous déjà en quelque sorte ou quelque part, suffisamment,
incorporés au monde Atlantique pour que le prochain empereur du Potomac ne nous
indiffère plus ?
Ce point passé et parce qu’il est
difficile d’ignorer ce qui s’ébroue de l’autre côté de l’Atlantique, cette
élection aura un caractère assez singulier qui verra des républicains, soutiens
ou clans tel celui des Bush, refuser de soutenir le candidat élu de leur propre
parti. Donald Trump devra donc se battre, à la fois, contre des clans
républicains et la candidate démocrate : reste donc le peuple. La campagne
politique se distingue des précédentes par le degré d’effervescence parcourant
l’ensemble des Etats de l’Union où la haine contre les élites (Washington) n’avait
jusqu’alors atteint un tel sommet. Même une Hillary Clinton se déguise (un
court instant) en Benny Sanders pour
emporter des caucus !
Il est trop tôt pour asséner qu’Hillary
Clinton l’emportera en novembre prochain. Mais nos médias déjà en campagne contre
le Brexit, piaffant de nous éblouir par le nouveau maire de Londres de
confession musulmane, splendide relai pour encourager les discours pro-migrants,
ont décidé qu’Hillary Clinton devait succéder à Barack Obama. On ne mesure sans
doute pas la puissance des communications dont la radioactivité devance celles
de la seule télévision.
Donald Trump se propose de renouer
avec un isolationnisme qui n’est pas un splendide isolement mais une action
politique tendant à préserver les Etats-Unis de toute impureté extérieure
impliquant, donc, de possibles actions militaires hors Amérique. Face à
lui Hillary Clinton, la candidate des élites mondialisées qui pensent que
Google trouvera pour elles seules les élixirs de la renaissance perpétuelle.
Comme nous sommes dans l’image : après un Noir, avoir une femme à la
Maison Blanche, sert d’argument fatal faisant automatiquement de Donald Trump
un ringard conservateur rétrograde. Et pourtant, The Donald a bâti seul un
empire immobilier : il sait donc gérer et générer de la richesse dont
profitent ses salariés et sous-traitants. Mais ce n’est pas cet atout qui compte. Pourquoi tous ces milliardaires
américains républicains se préparent-ils
à savonner la planche de The Donald au profit de Mme Clinton ?
C’est qu’aux Etats-Unis comme en
Europe, les séparations entre les partis majoritaires, s’estompent. Les
puissants de la mondialisation ont encore besoin de l’Etat et de la démocratie
pour grandir encore mais ils veillent dans tous les cas à tenir dans leurs
serres un candidat de leurs intérêts, de ces intérêts allant dans le sens de
leur histoire. Peu importe qu’il soit républicain ou démocrate, le champion
doit en être. Dans le cas américain, se fracturerait mais entre milliardaires,
ceux strictement nationaux et ceux plus internationaux. L’insatisfaction des
frères Koch, sans doute les hommes les plus riches au monde, est révélatrice du
mouvement de fond qui se développe sous nos yeux. Une disposition du futur
traité transatlantique qui prévoit des tribunaux privés par-dessus les
juridictions des Etats, est tout à fait emblématique d’une volonté affichée et
de la non-réussite, mais pour combien de temps, à se débarrasser de l’Etat,
structure organique.
La lutte entre America first
(protectionniste et isolationniste) et America empress of the World s’affiche
plus clairement. Nous aurons un courant Trump plutôt souverainiste face à un
courant Clinton plutôt impérialiste libéral. La mondialisation touche toutes
les parties du monde y compris celle dont est sortie l’idéologie aujourd’hui
dominante et tyrannique : Barack Obama ne dit-il pas que son pays seul aurait le droit d’écrire le
droit international, de définir les relations commerciales urbi et orbi ?
Jean Vinatier
Seriatim 2016
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