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jeudi 31 mai 2018

Italie : les populistes forment le gouvernement, défaite bruxelloise? N°4507 12e année


Emmanuel Macron pensait avoir choisi les bons mots pour féliciter le Président italien d’avoir récusé un gouvernement composé de partis librement élus : patatras !!!
Le gouvernement Cottarelli aura moins duré que celui de Giuseppe Conte lequel vient d’être chargé de former pour la seconde fois une équipe ministérielle…C’est un coup de théâtre dont seuls les Italiens ont le secret. Ce soir est publiée dans la presse italienne la liste complète des ministres : Paolo Salvona aura les Affaires européennes et non plus celle de l’Economie donnée à Giovanni Tria moins hétérodoxe tandis que le ministère de l’Intérieur reviendra au chef de La Ligue, Salvini également vice-président du Conseil tout comme Di Maio.
Sont-ce les craintes de violentes manifestations prévues le 2 juin, anniversaire de la République ou bien les déclarations du commissaire allemand à la Commission européenne affirmant que les « marchés financiers feraient bien voter les Italiens » réactivant une germanophobie toujours présente dans la mémoire italienne (de même qu’une forme de francophobie) : la goutte de trop ? Il faudrait chercher la raison de ce retournement dans l’impossibilité pour le gouvernement Cottarelli non seulement à obtenir une majorité à la Chambre, ni même une voix : Matteo Renzi déclarant s’abstenir ! La situation devenait donc intenable avec le risque majeur d’un raz-de-marée pour La Ligue et M5 en cas d’élections anticipées.
C’est donc fait un gouvernement doublement populiste arrive au pouvoir en Europe, s’impose même à Jean-Claude Junker. Cette nouvelle arrive dans le moment où Bruxelles ne sait absolument pas comment contrebalancer les taxes douanières américaines : Emmanuel Macron les juge illégales, c’est plaisant dans sa bouche quand on sait ce qu’il fit du droit pour lancer des missiles en Syrie !
L’Union européenne entre dans la tourmente quand se profilent à l’horizon des crises monétaires, celle d’Argentine, celle de Turquie en sus de toutes les bulles qui s’amoncellent.
Que décidera Berlin ?
Le gouvernement italien de Giuseppe Conte s’inclinera-t-il à l’instar de celui de Tsipras en Grèce ? Nous verrons dès les prochaines semaines si le nouveau gouvernement italien assume ce qu’il a promis et tient sans se renier, notamment sur le plan migratoire, autre point très sensible dont la France espère ne pas devenir une victime collatérale….
Ce soir, les Italiens dansent et se réjouissent de leurs votes non biffés. Quoi que l’on pense des idées proclamées des deux partis populistes, la démocratie n’est pas encore étouffée.



Jean Vinatier
Seriatim 2018


mardi 29 mai 2018

Italie à l’automne nation ou territoire ? N°4506 12e année


Le gouvernement Carlo Cottarelli n’aura pas l’investiture devant la Chambre et annoncera de nouvelles élections pour l’automne prochain. La dissolution de la Chambre n’est pas mal vue par le Président Mattarella lequel escompterait bien d’ici les prochaines semaines une division au sein de Forza italia dont la Ligua est membre par accord, Silvio Berlusconi pouvant à nouveau prétendre à des fonctions politiques, à un essoufflement de M5, de même est espéré qu’un discours répété en direction des « épargnants italiens » qui perdraient tout si l’Italie quittait l’Union européenne et la zone euro, suffirait à les décourager d’aller voter affaiblissant du coup la base électorale du mouvement de Beppe Grillo. Bruxelles met en place un discours de peur et de menace. La présidence italienne tout à fait soumise à Bruxelles et à Berlin entend bien défaire les partis populistes d’ici l’automne. C’est un pari à très haut risque qui ne semble pas avoir bien mesuré le degré d’agacement des Italiens vis-à-vis de la classe politique traditionnelle et des autorités supranationales, de la colère contre les politiques d’austérité dont Carlo Cottarelli est le symbole et de la détestation envers le tudesque lequel le lui rend bien au vu des titres de la presse allemande complétement injurieuse et insultante pour la péninsule.
Que se passera-t-il si les élections à l’automne aboutissaient au maintien des scores de La Ligua et de MS5 ou pire encore à un renforcement du nombre d’élus ? Que fera Matterella ? Là, personne n’a la réponse sauf Bruxelles qui placerait  l’Italie sous tutelle européenne suspendant de fait toute activité parlementaire, la démocratie cessant d’être un pouvoir représentatif, et cessant d’être tout court. Nous entrerions dans l’ère post-démocratique annoncée par Emmanuel Todd.
Les partis populistes italiens auront tout intérêt à laisser sur le bas-côté tout ce qui anxiogène les électeurs italiens: l’Europe et l’Euro et s’axer sur les points qui les rassemblent et sur lesquels ils se retrouvent ou en discutent de façon complémentaire et/ou opposée : sécurité, identité, migrations….etc, posant la question sommes-vous une nation ou un simple territoire ? Bref ne pas connaître les mêmes erreurs que Marine Le Pen lors de la campagne présidentielle.
Au-delà de ce qui se déroule de l’autre côté des Alpes, la présidence française suit de très près l’ébullition romaine : une situation de blocage à l’automne n’est pas considérée de manière si négative par l’Elysée qui jouerait alors sur la peur (toujours elle) s’appuyant sur la feuille de route ou  bout de papier dédaigneusement accordé par Berlin afin que Paris fisse encore bonne figure et tétanise les bobo-bourgeois français.
L’Italie est un volcan réveillé, la question est de savoir s’il entrera en irruption ou non et si oui si sa lave tombera du côté attendu…..

Jean Vinatier
Seriatim 2018


lundi 28 mai 2018

« Des mots sur plus de vingt siècles : du gaulois à la langue des cités par Jean Pruvost » N°4505 12e année

Jean Vinatier
 Seriatim 2018

« Histoire du terrorisme par Gilles Ferragu » N°4504 12e année

Jean Vinatier
 Seriatim 2018

Macron en effigie, pendu, brûlé, grimé, déguisé du jamais vu depuis la Révolution N°4503 12e année


L’exécutif se félicite de n’avoir pas sous ses yeux une convergence des luttes et n’est pas loin de se gausser des pantomimes de Jean-Luc Mélenchon qui ne cesse d’appeler la marée et qui n’obtiendrait que des clapotis….
Que le nombre des manifestants baisse au fur et à mesure des appels à descendre dans la rue est un fait : qu’il s’agisse pour la SNCF, la fonction publique, la France insoumise, de l’échec du mouvement estudiantin et lycéen…..
Ce nombre-là ne doit pas faire oublier que la majorité du personnel d’Air France a désapprouvé à 55% le plan avancé par son PDG, désormais parti, que 94% du personnel de la SNCF approuve la poursuite du mouvement social : c’est cela qu’il faut retenir pas le nombre de manifestants.
Ce nombre-là ne doit pas gommer de nos mémoires qu’Emmanuel Macron et LREM ne sont au pouvoir qu’au prix d’une abstention record.
La geste protestataire s’est considérablement déplacée sur les réseaux sociaux, quel que soit le support. Le gouvernement se garde bien de l’avouer parce qu’il la sait de grande ampleur.
Emmanuel Macron débute sa seconde année du quinquennat après avoir fait la tournée des grands ducs à l’International et sans avoir récolté de bien grands fruits : son passage à la Maison Blanche restera dans les mémoires. Espère-t-il que son déplacement auprès du Pape François lui procurerait une bénédiction jésuite ?….Sa communication permanente marque le pas. Sans doute reprendra-t-elle de l’ampleur quand Angela Merkel daignera lui concocter une feuille de route autour de l’Euro afin que sa propagande pour les élections européennes de mai 2019 ait un peu de légitimité et d’épaisseur bien que l’atmosphère sur le continent soit de plus en plus orageuse de l’Espagne à la Pologne, de la Tchéquie à l’Italie en passant par l’Autriche La croissance économique  qui l’a servi voit son horizon plus incertain. Son pain blanc est mangé.
Emmanuel Macron se targue de patriotisme en nous agitant son loto pour le patrimoine via Stéphane Bern tout à fait sincère mais manipulé, en mettant en place un pseudo service universel d’un mois qui ne servira qu’à donner des cours de secourisme. En réalité, l’homme n’est heureux que de parler en anglais, c’est la langue du maitre. Emmanuel Macron songe à appuyer la candidature de la ministre des Affaires Etrangères du Rwanda pour prendre la tête de l’Organisation francophone alors que ce pays a supprimé le français au profit de l’anglais et a rejoint le Commonwealth (comme le francophone Cameroun) que son Président ne cesse de nous vomir….Tout est dit ! Quant aux militaires français, ils se donneraient, selon Régis Debray dans Bilan de faillite, les ordres en anglais !!!

N’oublions pas les grandes écoles qui se disputent la place de celle qui aura le plus d’intervention hors la langue française Mais le pays s’en émeut-t-il ? Paris est devenue une ville où les publicités en anglais dépassent celles en français, où tout commerce neuf le fait avec un nom en anglais. La mairie de Paris n’étant pas en reste pour accélérer l’envahissement de cette langue. Cette promotion d’une langue étrangère est logique pour celles et ceux qui globalistes ou mondialistes ne veulent plus voir au lieu et place de la nation-patrie que des territoires.

« Les mâles blancs » d’Emmanuel Macron ont choqué mais ils sont dans la droite ligne de la presque cession territoriale en faveur de zadistes à Notre-Dame des Landes. Que les « mâles blancs » soient hors les banlieues est logique, c’est la logique du territoire au lieu de l’Etat.
Dans cette atmosphère où les colères sont rentrées mais à fleur de peau, voir Emmanuel Macron en effigie pendu, brûlé, grimé, déguisé ne surprend pas : c’est du jamais vu depuis la Révolution ! Symboliquement : il est déjà au bout d’une pique. C’est peu dire l’amour dont il est entouré : d’ailleurs veut-il être aimé ?
Macron fait mine de flatter l’identité française alors qu’il doit assumer la tâche de la réduire à peu de chose : il est un mondialiste (globaliste) comme Angela Merkel, Jean-Claude Junker, Hillary Clinton, Barak Obama…Ici et là les Français sentent que leur identité est détricotée mais bougeront-ils pour autant ? Peu probable. Ce sont des tempêtes extérieures qui nous forceront à sortir de nos gonds ?
A toutes fins utiles, de ce mai 68 célébré pour son cinquantenaire, on oublie de souligner que la France a été la dernière à battre le pavé…..les Américains ayant commencé presque une décennie plus tôt….

Jean Vinatier
Seriatim 2018


dimanche 27 mai 2018

Italie : Bruxelles se substitue au peuple souverain N°4502 12e année


Le Président Matterella a refusé d’agréer le nom de Paolo Salvona pour le poste de ministre de l’Economie parce qu’il serait hostile à l’euro !
Paolo Salvona est un prétexte qui empêche la formation d’un gouvernement doublement populiste déclenchant l’ire de La Ligue et de M5 étoiles. Salvini veut un nouveau vote quand Di Maio évoque une possible déposition du Chef de l’Etat. La question est de savoir si oui ou non le Chef de l’Etat a outrepassé ses pouvoirs. D’après la lecture que vient d’en faire Jacques Sapir, la réponse serait oui :
« Le Président italien s’appuie sur son rôle de garant des traités internationaux pour refuser de contresigner la nomination de M. Savona[3]. Mais, en a-t-il le droit ? Il est bien précisé, dans l’article 92 de la Constitution, qu’il nomme les Ministres sur proposition du Premier-ministre[4]. Le Président Mattarella fut un grand juriste. Il fut à l’origine du changement du mode de scrutin adopté en 1993, un mode de scrutin qui fut aboli par une nouvelle loi de 2005[5]. Pourtant il devrait se souvenir de ce qu’écrivait Costantino Mortati, l’un des rédacteurs de la Constitution italienne : « La proposition des ministres faite par le Premier ministre désigné doit être considérée comme strictement contraignante pour le chef de l’Etat »[6]. Le refus de contresigner une nomination ne pourrait se justifier que dans le cas de condamnations criminelles ou de conflits d’intérêt par trop évident. Il est donc clair, concernant M. Savona, que ce n’est pas cela que le Président Mattarella a en tête. Il faut alors se souvenir des déclarations de Jean-Claude Juncker lors de l’élection grecque de janvier 2015[7]. Il faut encore se souvenir de cette citation de Monsieur Jean-Claude Juncker: « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». Cette révélatrice déclaration date de l’élection grecque du 25 janvier 2015. »1



Cette crise italienne déjà vue par l’ensemble de la presse de la péninsule comme sans précédent à au moins le mérite d’afficher nettement qu’un gouvernement national issu d’une élection ne peut avoir en son sein : ni un anti-allemand, ni un anti-Bruxelles, ni un anti-euro.
L’acte du Président Matterella est un masque qui tombe publiquement : l’homme qui est censé représenter l’Italie est d’abord au service d’une entité, ici, Bruxelles et sa doxa. C’est une déclaration de guerre que nul ne pourra ignorer. Il est trop tôt pour connaître ce que feront les deux partis vainqueurs mais il est vraisemblable qu’une nouvelle élection se déroulera en septembre prochain avec le risque de voir les populistes grandirent leurs suffrages. Bruxelles mise, sans doute, sur le retour de Silvio Berlusconi, blanchi par la justice (ô hasard !)  et son Forza Italia déjà défait auquel s’ajouterait un autre vaincu, Renzi…..Cela laisse songeur !



Note :

Jean Vinatier
Seriatim 2018