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mardi 29 mai 2018

Italie à l’automne nation ou territoire ? N°4506 12e année


Le gouvernement Carlo Cottarelli n’aura pas l’investiture devant la Chambre et annoncera de nouvelles élections pour l’automne prochain. La dissolution de la Chambre n’est pas mal vue par le Président Mattarella lequel escompterait bien d’ici les prochaines semaines une division au sein de Forza italia dont la Ligua est membre par accord, Silvio Berlusconi pouvant à nouveau prétendre à des fonctions politiques, à un essoufflement de M5, de même est espéré qu’un discours répété en direction des « épargnants italiens » qui perdraient tout si l’Italie quittait l’Union européenne et la zone euro, suffirait à les décourager d’aller voter affaiblissant du coup la base électorale du mouvement de Beppe Grillo. Bruxelles met en place un discours de peur et de menace. La présidence italienne tout à fait soumise à Bruxelles et à Berlin entend bien défaire les partis populistes d’ici l’automne. C’est un pari à très haut risque qui ne semble pas avoir bien mesuré le degré d’agacement des Italiens vis-à-vis de la classe politique traditionnelle et des autorités supranationales, de la colère contre les politiques d’austérité dont Carlo Cottarelli est le symbole et de la détestation envers le tudesque lequel le lui rend bien au vu des titres de la presse allemande complétement injurieuse et insultante pour la péninsule.
Que se passera-t-il si les élections à l’automne aboutissaient au maintien des scores de La Ligua et de MS5 ou pire encore à un renforcement du nombre d’élus ? Que fera Matterella ? Là, personne n’a la réponse sauf Bruxelles qui placerait  l’Italie sous tutelle européenne suspendant de fait toute activité parlementaire, la démocratie cessant d’être un pouvoir représentatif, et cessant d’être tout court. Nous entrerions dans l’ère post-démocratique annoncée par Emmanuel Todd.
Les partis populistes italiens auront tout intérêt à laisser sur le bas-côté tout ce qui anxiogène les électeurs italiens: l’Europe et l’Euro et s’axer sur les points qui les rassemblent et sur lesquels ils se retrouvent ou en discutent de façon complémentaire et/ou opposée : sécurité, identité, migrations….etc, posant la question sommes-vous une nation ou un simple territoire ? Bref ne pas connaître les mêmes erreurs que Marine Le Pen lors de la campagne présidentielle.
Au-delà de ce qui se déroule de l’autre côté des Alpes, la présidence française suit de très près l’ébullition romaine : une situation de blocage à l’automne n’est pas considérée de manière si négative par l’Elysée qui jouerait alors sur la peur (toujours elle) s’appuyant sur la feuille de route ou  bout de papier dédaigneusement accordé par Berlin afin que Paris fisse encore bonne figure et tétanise les bobo-bourgeois français.
L’Italie est un volcan réveillé, la question est de savoir s’il entrera en irruption ou non et si oui si sa lave tombera du côté attendu…..

Jean Vinatier
Seriatim 2018


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