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jeudi 24 mai 2018

Russie : Merkel, Macron têtes basses, Poutine poli N°4499 12e année


Emmanuel Macron part en Russie sans pompe ni promesse : cette fois la presse n’est pas remplie de tout ce que le Président devrait obtenir du pays où il se rend. Les déconvenues de Washington sont encore dans les mémoires de la cour de Jupiter.
Vladimir Poutine est tout sourire : ne vient-il pas d’accueillir Angela Merkel avec un bouquet de roses ? Réélu, une position en Syrie plutôt bonne, sous ses yeux immédiats une Union européenne qui craquèle avec une Italie inaugurant le premier gouvernement de deux populismes, une Espagne toujours pas débarrassée des indépendantistes Catalans, un Royaume-Uni sortant du continent Européen et un Donald Trump sans ménagement pour ce continent dans le dossier iranien.
Emmanuel Macron va à Saint-Pétersbourg à la rencontre d’un homme auquel tout réussi. Déjà éprouvé par Donald Trump, lui aussi victorieux dans bien des domaines qui l’a laissé gesticuler dans Georgetown, Emmanuel Macron se montre modeste. Presque isolé en Europe et surtout face à l’Allemagne vent debout contre toute idée de réforme de la zone euro : 154 économistes ont publié une tribune dans le Frankfurter dans ce sens. Peut-être Angela Merkel voudrait-elle épauler le Président Macron (et encore rien n’est certain) ? Qui sait l’arrivée d’un gouvernement populiste italien l’amènerait-elle à des concessions ? Pour l’heure l’Euro c’est le Mark et tant que cela durera, elle ne bougera guère sauf à donner quelques signes afin que la communication élyséenne s’ébranle à un an des européennes.
Vladimir Poutine accueille avec autant de sourire ce « couple franco-allemand » qui n’en n’est pas un, acteur majeur des sanctions antirusses tout chagrin du comportement de l’empereur du Potomac. Il y aurait eu une belle image : regarder Merkel et Macron descendre du même avion et proposer à Vladimir Poutine un retournement diplomatique majeur : la fin des sanctions ! Mais de cela non. L’Allemagne quémandera un Northstream via la Baltique au lieu de l’Ukraine quand la France espérera compter sur Moscou pour consolider son retour dans le dossier syrien…via des Kurdes apoistes. Berlin et Paris parleront-ils d’une même voix au nom de Bruxelles dans le cas d’une confrontation violente avec les Etats-Unis ? Gros doute tant ces deux puissances, assommées par un siècle de propagande américaine ont fini par ne vivre que sous l’égide d’Outre-Atlantique. Ce déplacement en Moscovie n’obéit à rien de bien grand sauf à amuser le Kremlin qui tel un chat ronronne devant les deux souriceaux.
Et pourtant la Russie aimerait pouvoir compter avec l’Union européenne face à l’Asie, la Chine surtout. Certes est-il allié avec Pékin mais les Russes savent ses appétits pour la Sibérie. Faute de compter pour l’heure sur les Etats-Unis, Donald Trump menant une guerre interne qui le force pour l’heure à donner bien des gages aux ultras tout en ménageant des intérêts économiques bien compris, Vladimir Poutine attendrait de cette Europe un geste fort et courageux ! Las Bruxelles vient de condamner officiellement la Russie d’avoir construit un pont reliant la Crimée à la terre ferme…
Chacun dans son coin combinera laissant passer une occasion. Mais pour cela encore faudrait-il que Merkel pense Europe puissance et Macron souverain ce qu’il n’est pas…..Quant à Vladimir Poutine, joueur d’échec, il regarde telle et telle pièce se déplacer sans avoir à avancer un pion.

Jean Vinatier
Seriatim 2018

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