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lundi 14 juillet 2025

Jeanne du Barry, la dernière maitresse royale par Emmanuel de Waresquiel N°5728 19e année

« Jeanne du Barry (1745-1793) est une énigme. On l’a enfermée dans une légende noire. On en a fait la dernière maîtresse, surgie des bas-fonds, d’un vieux roi jouisseur et décrié. Une honte et un scandale. Il faut aller aux sources pour s’apercevoir de la place capitale qu’elle a occupée à une époque de quasi-perfection des arts, en pleine crise de l’absolutisme monarchique, dans les dernières années du règne de Louis XV. On l’a réinventée pour mieux discréditer le roi, elle s’est réinventée pour oublier les incertitudes de sa naissance. Son existence tient tout à la fois du jeu de piste et de l’enquête policière. Avec elle, on corne les pages de certaines questions essentielles d’un siècle qui est aussi celui de la Révolution : l’identité et l’illégitimité, les sentiments et l’ambition, le libertinage et la morale, l’argent et le pouvoir, la place des enfants et l’invention de l’intimité, la puissance de la presse et la formation de l’opinion, la transparence et le secret, le rôle des femmes et la revanche des hommes. 

Historien, éditeur et auteur français, Emmanuel de Waresquiel est Ingénieur de recherche de l'École pratique des hautes études, il s’est spécialisé dans les périodes de la Révolution, de l’Empire et des monarchies constitutionnelles françaises. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont : Le Duc de Richelieu, 1766-1822, Perrin, 1990, Talleyrand : le prince immobile, Fayard, 2003, Les Cent-Jours : la tentation de l'impossible, mars-juillet 1815, Fayard, 2008, Talleyrand : dernières nouvelles du diable, éditions du CNRS, 2011, C'est la Révolution qui continue ! La Restauration, 1814-1830, Tallandier, 2015, Juger la reine. 14-15-16 octobre 1793, Tallandier, 2016, Voyage autour de mon enfance, Tallandier, 2022, Jeanne du Barry ou l'ambition au féminin, Tallandier, 2023. » 

Jean Vinatier 

Seriatim 2025

Industriels et banquiers sous l'occupation par Annie Lacroix-Riz N°5727 19e année

 

Jean Vinatier 

Seriatim2025

mardi 27 mai 2025

Artemisia la baroque par Pierre Curie N°5720 19e année

 Voir aussi le très beau film Artemisia avec Michel Serrault  en 1997

https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=10415.html

« Entre épreuves personnelles, contraintes d’atelier et conquête artistique, Artemisia Gentileschi est une figure singulière de peintre femme au XVIIᵉ siècle. À partir de son parcours, Pierre Curie éclaire les spécificités des trajectoires féminines parmi les artistes de l’Europe baroque. » « Dans quelles conditions peut-on exercer la peinture à titre professionnel lorsqu’on est une femme au XVIIe siècle ? En revenant sur les conditions de sa formation et de sa consécration comme artiste, de son vivant même, Pierre Curie, conservateur du musée Jacquemart-André, revient sur les raisons justifiant une nouvelle exposition Artemisia, treize ans après la dernière à Paris (musée Maillol, 2012). Au-delà de son destin tourmenté et du viol dont elle a été victime, Artemisia Gentileschi compte en effet parmi les principales artistes ayant contribué à la diffusion du caravagisme. Sa longue carrière explique aussi une production importante et d’une grande variété, représentative des types de commandes en vogue en Europe méridionale de la première moitié du XVIIe siècle, avec « un style très changeant en fonction des milieux dans lesquels elle a travaillé, en fonction des besoins et des demandes de sa clientèle, des courants de la mode ». 

La suite ci-dessous pour La Vie des idées et le musée Jacquemart André par Pierre Curie son directeur : 

Jean Vinatier 

Seriatim2025

Les médiocres ont pris le pouvoir et conduisent le monde à sa perte par Alain Deneault N°5718 19e année

 « Alain DENEAULT est professeur de philosophie à l’Université de Moncton au Canada et directeur de programme au Collège international de philosophie à Paris. Il est l'auteur de « La médiocratie » et tout récemment « Faire Que ! L’engagement politique à l’ère de l’inouï » (Lux), mais également de plusieurs essais sur les multinationales et les souverainetés de complaisance. Dans cette interview par Olivier Berruyer, pour Élucid, Alain Deneault montre à quel point notre monde a basculé dans la médiocratie, un régime où les dérives politiques sont conduites par un extrême centre de plus en plus autoritaire. Cette philosophie mortifère a tout corrompu : le savoir, le langage, les liens collectifs, la créativité, et bientôt notre planète. Nous devons faire face à ce système, faire un pas de côté, et résister. » 

Jean Vinatier 

Seriatim2025

lundi 26 mai 2025

La paix des Dames 1529 par Guillaume Frantzwa et Sylvie Le Clech N°5717 19e année

 « La Paix des Dames de 1529 est un moment singulier de l’histoire des relations internationales, où des femmes de haut rang, Louise de Savoie et Marguerite d’Autriche, respectivement mère et tante de deux souverains ennemis, François Ier et Charles Quint, ont servi d’intermédiaire pour rétablir la paix. Le cas de 1529 sert dès lors à élargir l’étude sur une thématique plus générale, « faire la paix » à la Renaissance, et à s’interroger sur la place des femmes dans la politique de l’époque. Le traité, remis dans son contexte plus vaste des Guerres d’Italie et de la rivalité entre la France et l’empire des Habsbourg, est étudié sous plusieurs angles : personnalités impliquées, conséquences géopolitiques, cérémonial et communication, réalité matérielle des documents et processus juridiques en cours d’affirmation dans les relations diplomatiques. Le cas de 1529 sert dès lors à élargir l’étude sur une thématique plus générale, « faire la paix » à la Renaissance. Le fait que les négociations aient été conduites par deux princesses amène à s’interroger sur la place des femmes dans la politique de l’époque, les mutations à l’œuvre dans le personnel administratif et politique au service des souverains, et sur la mémoire que les traités ont laissés derrière eux, tant dans l’imaginaire collectif que dans les ressources mobilisables par les praticiens de la diplomatie (archives royales, patrimoine familial des clans servant la couronne). Les différentes contributions rassemblées dans le volume permettent de répondre à une partie de ces questions, et mettent en lumière la professionnalisation progressive d’une nouvelle discipline à la charnière du Moyen Âge et de l’époque moderne. » 

Jean Vinatier 

Seriatim2025

vendredi 28 février 2025

René Viénet, la sinologie à contre-pied, de l’invention de S. Leys à la découverte de P. Giquel N°5712 19e année

« Dans le cadre du cycle de conférences « Orientalismes », la conférence inaugurale mettant à l’honneur l’historien, cinéaste et éditeur français, René Viénet, s’est tenue à la Maison de la recherche de l'Inalco. 

*René Viénet*, figure incontournable des échanges intellectuels et culturels entre la Chine et la France, a mené une carrière aux multiples facettes. 

Dès les années 60, il se positionne à contre-courant de la vogue maoïste en France, que ce soit par la publication en 1971 des "Habits neufs du Président Mao" de Simon Leys ou par la production de films qui, à l’instar de « La dialectique peut-elle casser des briques ? » (1973), utilisent la technique situationniste du « détournement » consistant à subvertir la bande sonore, afin de d’en faire des satires. Il œuvrera également à la préservation de films chinois rares, ou l’introduction du cinéma hongkongais sur la scène européenne. 

Outre ses contributions académiques, René Viénet a joué un rôle crucial dans le développement des échanges culturels et industriels avec Taïwan, anticipant la transformation de l’île en une démocratie prospère. 

Son engagement pour les relations sino-françaises se prolonge à travers la publication et la préservation d’archives liées à la modernisation chinoise, comme celles de Prosper Giquel, qui a contribué à la réforme technologique et éducative de la Chine au XIXe siècle. René Viénet continue d’œuvrer dans ce domaine, en donnant régulièrement des conférences en Chine et à Taïwan. 

Conférence enregistrée le 14 novembre 2024. » 

Jean Vinatier 

Seriatim2024

 

vendredi 13 décembre 2024

L’amitié, une clé de compréhension des sociétés médiévales ? par Régine Le Jan N°5711 18e année

 « Culture de la haine ou culture de l’amour ? Sociétés prédatrices ou sociétés du don ? Les oppositions tranchées ne peuvent rendre compte de la complexité des sociétés médiévales, mais l’amitié, qui s’identifie alors à l’amour, permet de comprendre mieux comment les populations concevaient alors leur monde et vivaient leurs relations.

 Les sociétés médiévales sont souvent décrites comme des sociétés de face à face, où les nécessités de l’honneur et de la vengeance poussent aux violences, où la guerre semble une nécessité existentielle pour les élites. Il est vrai que dans les sociétés occidentales qui se sont développées sur les ruines de l’empire romain, la guerre et l’honneur ont été de puissants facteurs d’identité collectives et des marqueurs sociaux. En même temps, l’amitié antique n’a pas disparu et les valeurs du christianisme étaient fondées sur l’amour divin que célébraient les prêtres et que magnifièrent les grandes cathédrales. Culture de la haine ou culture de l’amour ? Sociétés prédatrices ou sociétés du don ? Les oppositions tranchées ne peuvent rendre compte de la complexité des sociétés médiévales, mais l’amitié, qui s’identifie alors à l’amour, permet de comprendre mieux comment les populations concevaient alors leur monde et vivaient leurs relations.”

 Livre : Amis ou ennemis 

https://www.seuil.com/auteur/regine-le-jan/16656

Jean Vinatier 

Seriatim2024

mercredi 11 décembre 2024

Le Temps des ambassadeurs (XVIe-XVIIIe siècle) par Jean-Claude Waquet N°5710 18e année

"Conférence de Jean-Claude Waquet, directeur d’études émérite à l’École pratique des hautes études : https://www.chartes.psl.eu/gazette-ch... 

Autour de son ouvrage "Temps et diplomatie dans l’Europe moderne (XVIe-XVIIIe siècle)". 

Qu’était-ce que le temps pour les ambassadeurs de l’âge moderne ? C’était une structure avec laquelle il fallait vivre, faite de maints espaces-temps enchevêtrés dont le labyrinthe constituait une contrainte et pouvait se muer en atout. C’était la source d’épreuves qui sollicitaient la puissance, la confiance et la prudence des négociateurs et lançaient autant de défis à leur intelligence du futur ainsi qu’à leur capacité de manipuler au présent les temps emmêlés de leurs intrigues. 

Ce jeu avec le temps était-t-il l’arme des faibles, ou l’instrument des forts ? Quel rapport y avait-il entre la confiance de chacun dans l’avenir et sa maîtrise des horloges ? La prudence, vertu cardinale des négociateurs, leur permettait-elle de disposer des événements et ainsi du temps de l’histoire ? Jusqu’où s’étendait leur marge de manœuvre face aux temps qui tissaient la trame de leur quotidien, face à un futur dont l’opacité ne cessait de renaître, et face à une histoire encore à faire, qui était devant eux, et point derrière ? Quel était, en un mot, ce temps qui était à la fois leur monde, leur expérience, leur instrument et leur création ? 

C’est à ces questions qu’on tentera de répondre, en se plaçant à l’échelle des acteurs eux-mêmes, ambassadeurs et autres envoyés des temps modernes."

  Jean Vinatier 

Seriatim2024

mardi 11 juin 2024

Macron coup de sang n’est pas coup de génie N°5800 18e année

 En toile de fond, les élections européennes ne changent rien à l’ordre européen, le PPP dont Ursula Von der Leyen est la cheffe, garde la haute main. Mais de possibles législatives anticipées en Allemagne et un coup de sang macronien chatouillent quelque peu, déjà les agences de notation disent leurs craintes…Bref comme dans les albums d’Astérix, une loupe césarienne européenne se fixe sur un village de gaulois…

Depuis l’annonce de cette dissolution qui sonne comme le lancement politique des JO  où la France est historiquement assez championne pour emporter la médaille d’or surprenant le monde dans ce que nous avons d’éruptif gaulois, beaucoup de gens discourent sur le côté calculateur et préparatoire d’Emmanuel Macron…étoffant précipitamment un coup d’éventail ou un coup de sang.

Logiquement, le parti présidentiel répand les éléments de langage pour abonder un acte fruit d’une longue maturation, à disposer sur l’échiquier les personnages prêts à entrer sur la scène. Je n’y crois guère. A la tête des États comme des entreprises, tout dirigeant passe en revue l’ensemble des cas face à des projets de décision afin d’être le mieux informé possible avant de lancer une opération. Pour autant, cette disposition ne fait pas de la personne un être visionnaire, c’est un individu organisé.

Oui, l’Élysée a envisagé tout un panel de choix avant les européennes. Emmanuel Macron s’est investi comme jamais dans cette campagne érigée au rang de second tour de la présidentielle. Il a donné une dimension qui dépassait largement les éventualités prévues par l’Élysée. Depuis les Gilets Jaunes et même lors de la campagne de 2017/2017, Emmanuel Macron, qui a une formation de comédien, a un faible pour les monologues, les tirades interminables et une habitude d’asséner des propos dont il ne supporte pas la contestation.

Il a surdimensionné une campagne européenne en y incorporant l’Ukraine, les cérémonies du D-Day, se revêtant de facto d’un habit césarien au départ d’une croisade européenne contre l’ogre russe ne recevant l’aval que de quelques baltes errants. Pour les Français qui regardent la campagne européenne comme quelque chose d’assez éloignée où l’on peut s’épancher sans risque : qui connait les candidats sur les listes ? des listes qui ensuite se fondront dans d’autres partis à Strasbourg ? , point n’était besoin d’en faire trop. Or, une heure après l’annonce des premiers résultats tangibles, Emmanuel Macron dissout l’Assemblée nationale. Par ce geste, il créait de toute pièce une crise politique que les Français ne comprennent pas, les rendant furieux. La conséquence majeure étant une prise de conscience que tout ce qu’ils supportaient depuis un long moment présidentiel du « en même temps » atteignait une ligne rouge.

Emmanuel Macron, en donnant le temps minimum pour la campagne législative, espère conjurer toute sédimentation de ses adversaires en sous-estimant, par effet inverse, une envie de tout renverser. Si la gauche se précipite à former « un Front populaire » contre le « fascisme » et « une bande de racistes », qui donnera lieu sur le terrain à bien des disputes et des accrocs, le parti présidentiel paniqué voit surgir Edouard Philippe escomptant l’aubaine quand les Républicains se réunissent entre eux et le RN se disant prêt à gouverner le 8 juillet au matin ayant déjà escompté au moins 289 élus ! Entre les craintes, les précipitations et la certitude, sur ce point Emmanuel Macron peut s’applaudir d’avoir généré un concert de poules et de pintades : la gauche part sur la seule thématique qui lui reste quand elle est prise au dépourvue l’antifascisme, Renaissance part sur l’ordre dans l’Union européenne et le RN sur l’ordre national !!

Évidemment Emmanuel Macron ne pouvant rester muet (il convoque déjà les journalistes ce jeudi) et immobile, il ne fera qu’exacerber et crisper. Je n’imagine pas un seul instant, Emmanuel Macron vivre une cohabitation même d’une année. Donc toute cette courte campagne sera violente, très violente pour conjurer le mauvais sort potentiel du 7 juillet.

Dans le C dans l’air d’hier, Jérôme Jaffré, commentant un sondage, notait que les Français considéraient que le RN ferait moins bien que l’actuel chef de l’Etat, que le second tour de scrutin mettrait très souvent face à face un candidat de la gauche unie contre un candidat RN laissant les électeurs présidentiels dans un ébahissement les amenant ou à l’abstention ou au vote pour l’un des deux. Ce qui voudrait dire que le défi d’Emmanuel Macron de rafler une mise lui échapperait complétement, naturellement avec un RN majoritaire, aussi avec une chambre sans majorité, pour partie avec une chambre à majorité de gauche grâce au bon report des macronistes dont un grand nombre vient du parti socialiste, laissant augurer des combinaisons dignes des Républiques III et IV.

Voilà, un Emmanuel Macron incertain d’atteindre le terme normal de son second mandat, il serait au mieux Pyrrhus au pire, gros-jean comme devant

 

 

Jean Vinatier

Seriatim2024

jeudi 6 juin 2024

Les enjeux politiques de la cartographie du territoire au XVIIIe siècle par Mireille Touzery N°5797 18e année

Conférence du 21 février 2018 par Mireille Touzery, professeure d'histoire moderne et directrice du département histoire de l'Université Paris-Est Créteil. Dans le cadre de l’exposition « Carto, cartographier l'Oise » qui s'est déroulée aux Archives départementales de l'Oise. 

Jean Vinatier 

Seriatim2024

mardi 4 juin 2024

Les manuscrits perdus de l’Europe médiévale par Jean-Baptiste Camps N°5796 18e année

« Même les personnes qui ne connaissent pas les épopées médiévales ont probablement entendu le récit du neveu de Charlemagne, Roland, et de sa mort héroïque dans les montagnes pyrénéennes. Elle aurait même été chantée aux soldats de Guillaume le Conquérant, à la veille de la bataille d'Hastings. Près de 1000 ans plus tard, elle est toujours reprise dans des cours universitaires ou réinventée dans des romans fantastiques populaires. Lorsqu'on évoque la Chanson de Roland, on pense d'abord à sa version courte et archaïque. Pourtant, elle a été presque entièrement perdue et n'est conservée que dans un seul manuscrit, bon marché et d'aspect amateur, copié quelque part près d'Oxford dans la première moitié du XIIe siècle. Pourquoi ne conservons-nous qu'un seul manuscrit de cette illustre version, alors que nous possédons 10 manuscrits des versions rimées ultérieures, dont certaines ont été copiées en Italie près de 200 ans plus tard ? 

 Il ne s'agit pas d'un cas isolé de texte perdu, ou presque, depuis les livres bibliques perdus jusqu'à la majorité de l'Histoire de Rome de Tite Live, en passant par l'épopée de Beowulf ou le roman Iseut de Chrétien de Troyes. 

Cela soulève une question importante sur la transmission de la culture et des textes : quel est le rôle du hasard et des facteurs sociaux, culturels, textuels ou matériels dans la transmission de la culture et dans la survie, l'évolution ou l'extinction des œuvres littéraires ? 

 Les philologues, comme les biologistes et les linguistes, ont adopté depuis le XIXe siècle l'arbre généalogique comme métaphore pour représenter les relations entre les différents documents contenant une œuvre donnée, telles qu'elles peuvent être déduites des innovations (erreurs, mutations) qu'ils présentent. Depuis au moins Joseph Bédier en 1928, il a été observé que ces arbres présentent des formes très particulières et très déséquilibrées, difficilement explicables intuitivement. 

Ce problème des « arbres déséquilibrés » est également présent en biologie, où il a fait l'objet de beaucoup d'attention et de recherches. 

Pour répondre à cette question de longue date, un nouveau projet de recherche, appelé LostMa, démarre à l'École des chartes et sera présenté au cours de cet exposé. Il adopte une méthodologie entièrement révisée, combinant l'expertise philologique avec la modélisation mathématique et les simulations informatiques, l'analyse des données philologiques et l'intelligence artificielle pour l'analyse des manuscrits. 

Ce projet vise à évaluer le rôle des facteurs sociaux et culturels, tels que les changements dans la production des livres, l'autorité, ou les différents contextes des cultures insulaires ou continentales. Enfin, il espère ainsi mieux comprendre la « vie et la mort » des artefacts culturels et les pièces manquantes du puzzle qui sous-tendent la plupart de nos connaissances sur les cultures du passé. » 

Jean Vinatier 

Seriatim2024

Collège de France : L’Europe démocratique N°5795 18e année

Les conférences s'inscrivent dans le cycle Europe du Collège de France 2023-2024 consacré au thème L’Europe démocratique. 

1Conférencière invitée 20 novembre 2023 : Justine Lacroix, Professeure de théorie politique, Université libre de Bruxelles 

Au cours de la dernière décennie, la montée de régimes politiques à la fois électifs et autoritaires a donné du crédit à l’idée selon laquelle l’État de droit et le respect des libertés ne seraient que les formes d’une limitation libérale de la démocratie. Ce postulat, que partagent aussi bien les critiques que de nombreux défenseurs des droits humains, peut alimenter soit le repli inconditionnel sur les droits humains contre les aléas de la démocratie, soit la revendication d’une démocratie supposée plus authentique où la volonté du peuple primerait sur les libertés individuelles. Mais il ne s’agit là que d’un contresens (ou d’un subterfuge) qui manque le sens de l’expérience démocratique, confond le peuple avec l’affirmation d’une identité homogène et rabat les droits de l’homme du seul côté du libéralisme. 

 

2 Conférence du 30 mai 2024 invité : Jan-Werner Müller, Professeur de théorie politique et d’histoire des idées, université de Princeton 

La première conférence aborde les défis pour la démocratie en Europe aujourd’hui. Elle met particulièrement l’accent sur la consolidation des structures autocratiques dans quelques États membres de l’Union européenne. La question se pose de savoir si l’UE a le devoir et les capacités de défendre la démocratie et l’État de droit, sachant qu’elle est souvent accusée d’être elle-même une institution non démocratique. Il est important, du point de vue de la théorie juridique et politique, de souligner que ce qui est en cours de destruction est non seulement l’État de droit, mais aussi la démocratie (c’est donc une erreur de qualifier les systèmes qui se construisent dans certains États de « démocraties illibérales »). Ça ne veut pas dire que la démocratie et le « libéralisme » (au sens anglo-saxon du terme) reviennent au même, mais que dans les cas des nouvelles autocraties, il est urgent de ne pas accepter de rhétorique sur leur caractère démocratique. 

Jean Vinatier 

Seriatim2024

vendredi 31 mai 2024

Les lumières et l’esclavage : Cugoano, Condorcet et les débats sur l’abolition à la veille de la Révolution Jennifer Pitts N°5793 18e année

Pour l’anecdote, aux archives diplomatiques, j’ai eu, entre les mains, une lettre de 1786 de William Pitt , Premier ministre, adressée à Vergennes lui proposant de travailler de concert à l’abolition de la traite.

 « Thoughts and Sentiments on the Evil of Slavery (1787) de Quobna Ottobah Cugoano, l’un des traités antiesclavagistes les plus radicaux publiés au XVIIIe siècle et le premier publié par un auteur noir dans le monde occidental, est apparu dans une traduction française anonyme l’année suivante. Dans le cadre de recherches entreprises avec mon collègue Michael Suarez, S. J., de l’université de Virginie, nous présentons des arguments tendant à démontrer que la traduction pourrait être l’œuvre de Nicolas de Caritat, le marquis de Condorcet, et nous examinons les implications, pour notre compréhension de la pensée de Condorcet et du mouvement antiesclavagiste français, de cet effort visant à mettre rapidement à la disposition du public français le remarquable traité politique, philosophique et religieux de Cugoano. L’histoire complète des activités abolitionnistes de Condorcet reste à écrire, et son engagement probable avec l’esprit et les écrits de Cugoano devrait figurer dans cette histoire. » 

Jean Vinatier 

Seriatim2024

mercredi 22 mai 2024

Comprendre la guerre à Gaza : stratégies militaires et opinion publique avec Guillaume Ancel N°5787 18e année

« Controverse - Comprendre la guerre à Gaza: stratégies militaires et opinion publique 24 avril 2024

L'iReMMO vous remercie pour votre fidélité et vous rappelle que toutes les vidéos sont en libre accès.

Pour nous permettre de continuer à vous offrir des contenus gratuits, vous pouvez soutenir la chaîne: https://www.helloasso.com/association...

Rencontre avec: Guillaume Ancel, écrivain et ancien officier français. Il a publié plusieurs livres concernant des opérations militaires extérieures au Rwanda, au Cambodge et en Bosnie. Il quitte l’armée après 20 ans de service avec le grade de lieutenant-colonel. Il est l’auteur de plusieurs livres dont notamment "Vent glacial sur Sarajevo" (Les Belles Lettres, 2017), "Rwanda, la fin du silence. Témoignage d’un officier français" (Les Belles Lettres, 2018), "Un casque bleu chez les Khmers rouges. Journal d’un soldat de la paix, Cambodge 1992" (Les Belles Lettres, 2021). Il vient de publier "Saint-Cyr, à l’école de la Grande Muette" (Flammarion, 2024).

Modération:

Agnès Levallois, consultante spécialiste du Moyen-Orient et chargée de cours à Sciences Po Paris, vice-présidente de l’iReMMO.

Pour acheter les livres de Guillaume Ancel, suivez les liens: "Vent glacial sur Sarajevo" (Les Belles Lettres, 2017) - https://tinyurl.com/k6muakxz "Rwanda, la fin du silence. Témoignage d’un officier français" (Les Belles Lettres, 2018) - https://tinyurl.com/3rdwwvnn "Un casque bleu chez les Khmers rouges. Journal d’un soldat de la paix, Cambodge 1992" (Les Belles Lettres, 2021) - https://tinyurl.com/2yn28d88 "Saint-Cyr, à l’école de la Grande Muette" (Flammarion, 2024) - https://tinyurl.com/3xr54u9z »

Jean Vinatier 

Seriatim2024

samedi 4 mai 2024

L’Europe n’est pas seule au monde par Bertrand Badie N°5775 18e année

 « Le système international moderne a été élaboré, il y a quelques siècles, en Europe dans un contexte de construction étatique et de compétition entre communautés politiques semblables et voisines. Ce modèle a été naÏvement universalisé, mais ce processus est aujourd'hui démenti ou contrarié par quantité d'événements: échec des interventions militaires européennes, inadaptation des dispositifs multilatéraux, crise migratoire, montée des puissances émergentes... 

Qu'en est-il réellement? Comment peut-on réagir à ces manifestations nouvelles d'impuissance? Bertrand Badie est un politologue français spécialiste des relations internationales. Il est professeur des Universités à l'Institut d'études politiques de Paris et enseignant-chercheur associé au Centre d'études et de recherches internationales (CERI). » 

 

2018 : Le monde échappe-g-il aux Occidentaux ? par Bertrand Badie et Michel Foucher 

« L’Occident a conduit les affaires du monde pendant trois siècles, mais les règles du jeu semblent changer avec la montée en puissance de pays émergents qui bousculent l’ordre mondial et contestent les normes et valeurs universelles. La désoccidentalisation du monde est-elle en cours et est-elle irréversible ?"

MODÉRATEUR : Gaïdz MINASSIAN, Journaliste au Monde, enseignant-chercheur à l’IEP Sciences Po Paris. INTERVENANTS : Bertrand BADIE, Professeur à l’IEP Sciences Po Paris, Michel FOUCHER, Géographe, ancien ambassadeur, titulaire de la chaire de géopolitique appliquée au Collège d’études mondiales de la Fondation Maison des Sciences de l’Homme (FMHS). » 

Jean Vinatier 

Seriatim2024

lundi 29 avril 2024

Écrire l’histoire du sport et des Jeux olympiques - Les Jeux au Collège de France N°5774 18e année

 « Cycle de tables rondes pour accompagner l’arrivée des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 

Conférence du 25 avril 2024 : Écrire l’histoire du sport et des Jeux olympiques 

 Intervenants : 

Patrick Boucheron, Professeur du Collège de France 

Julien Sorez, Maître de conférences à l’UFR Staps de l’Université Paris Nanterre, spécialiste de l’histoire sociale du sport en France 

Emmanuel Laurentin, Journaliste et historien, producteur de l'émission "Le Temps du débat" sur France Culture 

Codifiés en Angleterre à partir de la fin du XVIIIe siècle, les sports modernes apparaissent en France à la fin du XIXe siècle. En dépit d’une pratique qui se diffuse et se spectacularise dans la première moitié du XXe siècle, il faut attendre les années 1990 pour que les historiens français commencent à s’emparer d’un tel objet d’étude. Ce retard français est d’autant plus surprenant que la France est avec Pierre de Coubertin l’un des épicentres du développement du Mouvement olympique. À l’heure où la France se prépare à accueillir une nouvelle édition des Jeux olympiques, cette conférence a pour ambition de retracer la trajectoire historiographique du sport en France depuis les années 1990 en identifiant, sources et archives à l’appui, les voies académiques et les objets scientifiques par lesquels l’histoire du sport a conquis en France une légitimité dans le domaine de l’histoire contemporaine. » 

Jean Vinatier 

Seriatim2024

mercredi 24 avril 2024

Marie-Reyne, d’esclave à libre par Julie Duprat N°5769 18e année

« Conférence de Julie Duprat, conservatrice à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris. 

La présence des migrations noires sous l'Ancien Régime connaît un nouvel élan historiographique depuis plusieurs années, permettant désormais de mieux quantifier et connaître finement cette immigration particulière, encadrée tout au long du XVIIIe siècle par plusieurs législations successives. »

Jean Vinatier 

Seriatim2024

samedi 13 avril 2024

Une histoire de l'Algérie par les sources arabes par Augustin Jomier N°5766 18e année

« Rencontre avec Augustin Jomier, auteur du livre Islam, réforme, colonisation : une histoire de l'ibadisme en Algérie (1882-1962) 

En partenariat avec les Éditions de la Sorbonne 

 Comment écrire une histoire des temps coloniaux à partir de points de vue d'Algériens et comment penser le réformisme musulman, problème majeur de l'histoire contemporaine de l’islam ? C’est à ces deux questions connexes, aussi centrales qu’irrésolues, que s’attaque simultanément Augustin Jomier dans son étude sur l’ibadisme contemporain, qui vient de paraître aux Éditions de la Sorbonne. 

La rencontre sera animée par Benjamin Guichard, directeur scientifique de la BULAC, qui présentera en préambule les collections ibadites de la BULAC. 

L'intervenant : 

Docteur et agrégé d’histoire, ancien élève de l’École normale supérieure de Lyon, Augustin Jomier a enseigné aux universités du Mans, de Paris-Est-Créteil, à l’EHESS et à l’EPHE. Il a été pensionnaire de la Fondation Thiers (2013-2016), puis lauréat d’une Chaire d’excellence de l’Université Sorbonne-Paris-Cité (2016-2019) et Visiting research fellow au Near Eastern Studies Department de l’Université de Princeton, USA (2018). Il est actuellement maître de conférences à l’Inalco en histoire du Maghreb aux périodes moderne et contemporaine et chercheur au CERMOM. À la jonction entre l’histoire coloniale et l’histoire de l’islam, il s’intéresse aux mutations sociales et culturelles du Maghreb à la période contemporaine, histoire qu’il écrit à partir de sources en langue arabe et en langues européennes. Son premier livre, Islam, réforme et colonisation : une histoire de l’ibadisme en Algérie (1882-1962), Paris, Éditions de la Sorbonne, 2020, enquête sur la question du réformisme musulman parmi les populations ibadites du Mzab, dans l’Algérie coloniale. Le chantier principal auquel il s’attèle à présent porte sur l’histoire sociale et culturelle du livre et de la lecture au Maghreb (XVIIIe-XXe siècle). Il est aussi investi dans un projet intitulé « L'orientalisme en train de se faire », mené à l'EHESS autour des archives de René Basset (1855-1924), fonds d’archives dont il est le responsable scientifique. » 

Jean Vinatier 

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lundi 1 avril 2024

Art contemporain et géopolitique, Aude de Kerros, Nathalie Obadia N°5764 18e année

 Art contemporain : manipulation et géopolitique | Entrevue avec Aude de Kerros

 « Dans cet entretien avec Aude de Kerros, nous explorons les liens complexes entre l'art contemporain et la géopolitique. Son livre "Art Contemporain, manipulation et géopolitique : Chronique d'une domination économique et culturelle" examine diverses époques et le changement progressif de paradigme survenu entre 1910 et 2020. Outre la négation du Beau, de nombreux enjeux économiques se cachent derrière ce business attractif. Paris a cédé sa place de capitale culturelle à New York, où figurent désormais des "artistes" tels que Jeff Koons et Miriam Cahn, entre autres. L'art contemporain, par essence révolutionnaire, cherche à effacer le passé pour imposer ses nouvelles valeurs. 

Site internet :https://audedekerros.fr/  » 

 

Entretien avec Nathalie Obadia : "Géopolitique de l'art contemporain. Une remise en cause de l’hégémonie américaine » 

« Lacan Web Télévision s’entretient avec Nathalie Obadia à la suite à la parution en février 2023 de la deuxième édition de son ouvrage "Géopolitique de l'art contemporain". Nathalie Obadia est galeriste, spécialisée dans l’art contemporain, à Paris et Bruxelles. Elle assure également un enseignement à Sciences Po Paris sur l’analyse du marché international de l’art contemporain. 

Entretien mené par France Jaigu, psychanalyste membre de l’ECF et de l’AMP. » 

Jean Vinatier 

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