Du Liban au Chili, les révoltes
populaires ont pour référence les Gilets jaunes nés en France en novembre
2018…. Les colères et les orages sont là. Cela va secouer rudement sur
fond de crise générale, mondiale….
[…….]
Des responsables politiques dans
le déni
La classe politique n’a pas tout de suite saisi la portée du soulèvement,
qui n’était pas dû à WhatsApp, ni à quelques livres de plus sur les paquets de
cigarettes que la population consommait pourtant à hautes doses, ni même à la
taxe sur l’essence, mais bien plutôt à des décennies de déceptions. L’un des
jeunes confie à Orient XXI : « Ils pensent vraiment que
nous protestons à cause de WhatsApp et du tabac ? Non ! même pas pour
le pain ! Nous ne voulons plus de cette classe parasitaire qui nous
gouverne, qui est la raison de notre misère, et qui est décidée à poursuivre
l’endettement auprès de CEDRE1 et d’autres. »
Un autre jeune intervient : « À commencer par le président de
la République et jusqu’en bas de l’échelle, nous ne voulons plus d’eux !
Basta. Qu’ils dégagent, tous ». Une jeune fille venue de la lointaine
région du Akkar nous dit : « Je suis diplômée en gestion
d’entreprise, et comme tous les jeunes de ma génération, je suis obligée
d’accepter un emploi qui n’a rien à voir avec ma formation. Et encore, çà,
c’est quand on trouve un emploi ! On travaille plus de dix heures par
jour, on n’a aucun droit, on est humiliés en permanence. Et pourtant je ne veux
pas émigrer. Je suis attachée à ma patrie. » Les larmes aux yeux elle
ajoute : « Au lieu de nous enseigner la deuxième guerre mondiale à
l’école, ils feraient mieux de nous enseigner la guerre libanaise, dont ils ont
été la cause et les acteurs principaux, avant de se faire couronner à nos
dépens. Nous ne voulons pas seulement qu’ils démissionnent, mais qu’ils rendent
ce qu’ils ont volé. »
La suite ci-dessous :
Jean Vinatier
Seriatim 2019