«La machine médiatique à décerveler
s’est à nouveau emballée avec la dernière offensive turque menée dans le nord
de la Syrie. Une fois encore, émotions et morale (politiquement correcte)
supplantent l’information factuelle et l’analyse politique, ramenant une
situation complexe à l’étroit dualisme bons/méchants, bien/mal, Kurdes/Turcs…
Les belles âmes droits-de-l’hommistes usent et abusent de l’anachronisme
historique n’hésitant pas à qualifier la non-réaction occidentale face à
l’offensive turque de « Munich d’aujourd’hui ». Bernard-Henri Lévy et
ses complices multiplient les impostures intellectuelles et la « menteuse
des plateaux » – Caroline Fourest – nous assène un clip à la gloire des
« combattantes » kurdes, financé par des bailleurs de fonds
israéliens. Pas simple donc, de chercher à comprendre cette nouvelle péripétie
de la « guerre civilo-globale » de Syrie.
Bien des journalistes, qui situent tout juste la Syrie
sur une carte, nous rabattent les oreilles avec l’autonomie du
« Rojava ». Le Rojava ? C’est l’appellation d’un territoire
« fabriqué », dont les bases démographiques et historiques sont
largement fantasmées. Le 17 mars 2016, des factions kurdes proclament le
« Rojava », entité « fédérale démocratique » comprenant les
trois cantons « kurdes » – d’Afrine, de Kobané et de Djézireh. Mais
avant de considérer le « Rojava » comme une entité naturelle,
géographique sinon éternelle qui aurait toujours existé, il faut s’arrêter un
instant sur la généalogie historique de cette appellation pour mieux voir ce
qu’elle recouvre. «
La suite
ci-dessous :
Jean Vinatier
Seriatim 2019
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