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vendredi 30 avril 2021

Démocratie: Épiphénomène historique, sécession des élites ? par Barbara Stiegler N°5675 15e année

« Barbara Stiegler est une philosophe française, professeure à l'université Bordeaux-Montaigne ; elle travaille en collaboration avec les milieux de la santé. Elle est membre de l'Institut universitaire de France. » (source : Wikipedia) 

Thinkerview : https://www.thinkerview.com/

Jean Vinatier 

Seriatim 2021

jeudi 29 avril 2021

Mali : un avenir incertain par Abderrahmane MEKKAOUI N°5674 15e année

 A croire l’auteur, tous les éléments s’agrègent pour que le Mali devienne un Afghanistan du futur ». Je pencherai plutôt pour un devenir somalien. En Afghanistan, les talibans sont forts partout et unifiés contrairement au grand Sahara: querelles intertribales et ententes subites via Etat islamique, Daech ,Acqmi…, pouvoir central faible, acteurs régionaux (Algérie) et mondiaux (USA)…Pour la France, quels seront nos capacités militaires : il semble difficile de tenir à bout de bras à la fois le Mali et le Tchad…..Les guerres contre le terrorisme sont des guérillas contre lesquelles il est difficile de vaincre. Pourquoi nous embarquons-nous dans ces combats ? Nos soldats acquièrent une expérience terrain remarquable, c’est aujourd’hui, le seul point positif à relever…

JV

 

« Le déchirement du Mali et son incapacité d’asseoir une unité nationale sont dus à des facteurs endogènes et exogènes. Ils prennent leur source dans le découpage territorial colonial qui reste l’origine première de tous les maux actuels L’État n’est pas uni malgré qu’il ait le monopole de la violence. Le pays connait une situation très complexe où les groupes armés et djihadistes contrôlent 80% environ du territoire. Les attaques qui se sont multipliées dernièrement, selon les rapports espagnols et de la MINUSMA, ont engendré l’apparition de nouveaux groupes d’autodéfense provoquant de nombreux conflits d’intérêts et d’exactions accompagnés, de manière prévisible, de vengeances interethniques. Cette instabilité a principalement profité, depuis 2012, aux organisations terroristes AQMI et l’État islamique. Ainsi, la population a du mal à vivre en paix en raison la multiplicité des ingérences régionales et internationales.

En effet, depuis les indépendances, la population autochtone du Nord fait face à une politique de colonisation de peuplement et de rupture des anciens équilibres démographiques au profit de l’ethnie minoritaire des Bambaras – ou Bamanane – au pouvoir à Bamako. Les Maliens du Nord et du Centre veulent être souverains et rejettent toute ingérence porteuse d’injustice et d’exactions assimilée à une occupation qui leur rappelle la période coloniale. Cette ingérence ne se limite pas aux troupes occidentales, mais est aussi le fait de l’Algérie[1]. et de la Libye sans oublier la salafisation graduelle instrumentalisée par des ONG du Moyen-Orient dans le cadre de la Ligue mondiale islamique, aux mains des Saoudiens. Dans ce contexte, Alger avait soutenu le régime de Modibo Kaita qui avait déjà commis des massacres de Touaregs et d’Arabes maures nomades. Ces massacres se font selon l’axe Alger-Bamako par peur commune d’une remise en question de leur hégémonie sur ces vastes territoires, contrairement à la position du Maroc qui est intervenu en obtenant la libération de Mohamed-Ali Al Ansari, chef des Kel Ansar – Touaregs majoritaires de Tombouctou – et qui l’accueille à Rabat en tant qu’exilé politique.

 

Les manœuvres de l’Algérie au Nord-Mali “

La suite ci-dessous :

https://cf2r.org/tribune/mali-un-avenir-incertain/

 

Déconstruire l’histoire & sécurité globale N°5673 15e année

 

Relevons que le propos présidentiel sur la déconstruction de notre histoire ne soulève pas l’indignation générale, seuls quelques politiques à droite ont protesté, la gauche se taisant permet au pouvoir d’abaisser les critiques au rang des celles et ceux que le système dominant assimile aux « déplorables » (Hillary Clinton), aux « rétrogrades » (Anne Hidalgo). La gauche est donc très coupable.

Pendant ce temps, le projet de loi sur la sécurité globale avec son article 24 à peine revu et à la marge passe allégrement dans l’indifférence générale. Que le Conseil d’Etat rend une décision dangereuse qui « restera une tache indélébile sur la plus haute juridiction administrative et sur la France. Au mépris le plus total du droit européen, il a refusé d’appliquer l’arrêt de la Cour de justice de l’UE (CJUE) qui, en octobre 2020, estimait que tant le droit français du renseignement que l’obligation de conservation généralisée et indifférenciée de l’ensemble des données de connexion (IP, localisation, etc.) étaient contraires aux droits fondamentaux. Ce faisant, le Conseil d’État isole la France dans son Frexit sécuritaire et libère les renseignements français des principes de l’État de droit. »1

Et l’Union européenne en son parlement vient de voter le 28 avril une loi validant « le règlement du contrôle terroriste ». Le terrorisme est subjectif, en faire une norme est une dérive très grave, autorisant le pouvoir actuel à proposer une nouvelle loi Avia, cette dernière condamnée par le Conseil Constitutionnel en 2020.

Si le Président de la République a pris pour prétexte moral le racisme et le colonialisme pour dire « la déconstruction de notre propre histoire », il est tout à fait visible que ce processus macronien s’accorde parfaitement avec la loi de sécurité globale qui a aussi un prétexte, ici, sécuritaire moral, « la haine », le « terrorisme » pour imposer la soumission à la nation française, lui rendre naturel une censure complète piétinant tous les droits de l’Homme.

Ainsi lors d’une pandémie qui a mis à vif l’état de nos services de santé, a rendu publique toutes les carences, la mécanique du contrôle des masses a avancé indifférente au Covid bien au contraire: Pass sanitaire, passeport sanitaire !

On nous prépare un déconfinement qui ne sera pas simple, évidemment ! L’enjeu étant de tenir la bride, la relâcher puis la resserrer afin de contrecarrer toute contestation sociale générale : plus jamais de Gilets jaunes ! Là-aussi, sous couvert de croissance économique, on nous rendra évident l’austérité, les contraintes, les révisions : contre-réforme de la retraite, de l’assurance-chômage. Certains pensent que le successeur de François Hollande n’oserait pas remettre sur le tapis ces objets très liés à l’application du plan de relance européen. L’électorat macronien n’attend-t-il pas justement que toutes ces matières reviennent, le rendant plus soudé, plus votant, assuré de l’art présidentiel à déconstruire les mécontents (70% de la population) et toute « convergence des luttes » ? Si l’abstention est grande, Il ne faudrait pas beaucoup de voix pour rester cinq ans de plus …

L’électorat macronien qui inclut bien des écolos urbains, s’accommoderait complétement de la « déconstruction de notre histoire », de la sécurité globale qu’il regarderait  destiné aux gens d’en-bas et ne verrait pas d’un mauvais œil, le cas échéant, une répression au-delà de la brutalité que des forces de l’ordre, désormais, toutes cagoulées, appliqueraient….

Déconstruction de notre histoire et sécurité globale s’insèrent apparemment dans les vues globalistes où des nations, essentiellement européennes sous des influences intellectuelles majoritairement américaines, s’ouvriraient béantes aux minorités victimes des histoires nationales avec ce qu’il serait nécessaire de « woke », de » cancel culture »,  « d’indigénisme2» et avec une instrumentalisation des flux migratoires, eux-mêmes complexes et sensibles. Le terrorisme qui arriverait ne serait pas seulement le fait de fanatiques djihadistes mais aussi le fait de groupement d’intérêts financiers et idéologiques teintés, parfois, d’écologie.

Ces lignes n’excluent pas un échec de ce qui est lancé : déconstruction et sécurité globale. Il faut savoir ce qui s’avance, s’en prémunir, se voir en toute conscience… Rude boulot !

 

Jean Vinatier

Seriatim 2021

 

Notes :

1-https://www.laquadrature.net/2021/04/21/le-conseil-detat-valide-durablement-la-surveillance-de-masse/