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vendredi 2 avril 2021

Penser la stratégie. Entretien avec Martin Motte N°5638 15e année

« Entretien de Jean-Baptiste Noé avec Martin Motte, Directeur d’études à l’EPHE et coauteur de La mesure de la force. Traité de stratégie de l’École de guerre, Tallandier, 2018

 

Jean-Baptiste Noé : Cet ouvrage de référence pour élèves officiers et de ceux qui s’intéressent à la stratégie est coédité avec l’École de Guerre. Qu’est-ce que l’École de Guerre, quelles sont ses fonctions ?

Martin Motte : L’École de Guerre forme les officiers en milieu de carrière, au contraire des écoles de formation initiale (Saint-Cyr, école navale, Salon-d-P). Dans leurs 15 premières années, les officiers sont spécialisés dans une arme. L’École de Guerre leur enseigne, sur concours, à raisonner au-delà, au niveau interarmées.

JBN : Peut-on apprendre à être un stratège ? La stratégie, sont-ce des recettes que l’on apprendrait à l’école de guerre et que l’on appliquerait ensuite sur le terrain avec des succès immédiats ?

MM : Il n’y a pas de réponse péremptoire à un problème de stratégie, mais pour le borner, il faut des points de repères conceptuels et historiques. Napoléon avait un génie guerrier cultivé par la lecture : il connaissait l’Égypte à son arrivée grâce aux campagnes d’Alexandre etc., en Italie il connaissait l’histoire romaine. Il a ainsi gagné du temps dans l’intelligence du théâtre d’opération. L’Ecole de Guerre donne les clés pour accélérer le rythme de réflexion et l’emporter donc sur l’adversaire par l’initiative. Qui pense plus vite prend l’ascendant.

 

JBN : Faire la guerre aujourd’hui ce n’est plus la même chose que par le passé. L’histoire militaire, avec Thucydide et Napoléon, est-elle encore utile aux militaires avec les évolutions technologiques récentes ?

MM : Evidemment, on ne peut pas transposer Alexandre à l’heure du missile. Le changement est aussi sociologique : la première armée à passer à la conscription prend l’ascendant. Mais, derrière ces changements dans les procédés de combat, il y a des permanences. L’homme n’a pas changé dans sa structure cérébrale et nerveuse, dont les capacités n’ont pas évolué depuis la préhistoire. C’est toujours l’homme qui fait la guerre et doit se projeter dans le système mental de l’ennemi. Que cela passe par un casse-tête en silex il y a 25 000 ans ou par un virus cyber aujourd’hui, la surprise reste la surprise, qui est l’une des clés de la stratégie.

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Jean Vinatier

Seriatim 2021

 

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