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vendredi 26 mai 2023

Jacques Baud : Chine Russie, le nouvel axe du mal N°5691 17e année

 A l’occasion de la sortie du dernier ouvrage de Jacques Baud, Ukraine entre guerre et paix, aux éditions Max Milo, un passionnant entretien

 « La stratégie des États-Unis est-elle dans l’impasse ? Quelle est la conduite russe des opérations militaires ? Quand aura lieu la contre-offensive ukrainienne ? L’armement occidental fait-il vraiment la différence en Ukraine ? Qui sont les gagnants de cette guerre ? À quels bouleversements du monde sommes-nous en train d’assister depuis le 24 février 2022 ? Quelle est la réalité des pertes, côté ukrainien et côté russe ? L’industrie occidentale parvient-elle à rivaliser avec celle de la Russie en Ukraine ? Pourquoi ne cherche-t-on pas une solution négociée ? En quoi notre perception du conflit est-elle en train de desservir l’Ukraine ? Pour répondre à ces questions et à bien d’autres, Jacques Baud s’appuie sur les informations des services de renseignement occidentaux et les documents américains qui ont fuité en avril 2023. Après les best-sellers Poutine, le maître du jeu ? et Opération Z, dont le travail d’analyse a été salué dans le monde entier, l’auteur revient sur la guerre en Ukraine en analysant les faits et rien que les faits. Que l’on soit pour ou contre la position de l’Ukraine, on est condamné à revenir au terrain des opérations et à analyser ce qui s’y déroule. C’est à ce prix qu’un chemin vers la paix est possible, et non en nous fondant sur des illusions. » 

Jean Vinatier 

Seriatim 2023

jeudi 25 mai 2023

Arménie : adieu le Haut-Karabagh ? N°5690 17e année

 Sur la question arméno-azérie qui l’emportera : les USA ou la Russie ? Ce jour une réunion est prévue à Moscou entre le Président Poutine et ses homologues, arménien et azéri. Quelques jours plus tôt, le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian se déplaçait à Washington et à Bruxelles pour envisager, déjà, la signature d’un trait de paix à Chisinau, la capitale moldave le 1er juin. L’Arménie serait prête à reconnaitre la souveraineté de l’Azerbaïdjan sur le Haut-Karabagh, enjeux conflictuels depuis des décennies,  en échange de la garantie de la protection des populations arméniennes. Ce serait un bouleversement caucasien et au-delà car le Caucase est un chaudron qui historiquement ne s’est jamais éteint quels que soient les empires qui le prétendirent et nous ramène à des siècles historiques si lointains et si présents.

Pauvre Arménie dont l’histoire glorieuse fut courte et dont les derniers rois, ceux de la maison française de Lusignan ne régnèrent plus que sur la Cilicie bien loin d’Erevan…Mais aujourd’hui, le conflit russo-ukrainien parce qu’il dure et sans doute parce qu’il le doit, s’étend, atteignant au Caucase, le balcon sur l’Asie centrale, direction la Chine. C’est un secret de polichinelle les USA rêvent d’une OTAN à Tbilissi et à Erevan avec en prime certainement l’incorporation à l’Union européenne : une Europe qui court derrière Washington sans réfléchir une seule seconde si ce suivisme est de son intérêt ou pas.

Rien n’est en encore fait car le président azéri, LLam Aliyev a de bonnes relations avec Poutine et Erdogan et nous ne sommes pas à l’abri d’un coup de théâtre. La Russie investie dans l’Ukraine peine visiblement à garder des forces suffisantes pour rassurer l’Arménie qui se sent encerclée par l’Azerbaïdjan : au-delà du Haut-Karabagh il y a la république autonome azérie du Nakhitchevan, autrefois majoritairement arménienne qui a subi de la part de Bakou les pires tourments : déplacement des populations et destruction totale de toutes les églises et monastères. Sur ces faits, on peut douter de la viabilité de la protection de la population arménienne dans le Haut Karabagh et que les Américains penseraient régler à coup de dollars s’ils l’emportaient.

En 2023, l’Arménie est encerclée ou cernée par Bakou soutenu par Ankara, deux capitales qui tiennent malgré tout à garder deux fers au feu : d’un côté les USA, de l’autre la Russie avec en arrière-plan, l’Iran. On peut se demander si son choix de se placer sous l’égide américain serait véritablement la bonne option. Karine Bechet-Kolovko, dans son article sur ce sujet cite l’ancien ministre des Affaires étrangères, Vardan Oskanyan :

"La communauté internationale et l'Azerbaïdjan doivent être conscients que la décision de Pachinian (sur la reconnaissance du Karabakh comme faisant partie de l'Azerbaïdjan) n'apportera pas la paix entre les deux peuples. Même si le Premier ministre signe le document, ce ne sera qu'une déviation temporaire du cours naturel de l'histoire"1

Les Américains sont dans leur logique de containment de la Russie avec une lecture peut-être trop lisse des antagonismes et des histoires caucasiens. Erevan qui jouissait, avec la Russie d’une liberté totale la perdra certainement avec Washington qui aura en plus l’idée d’attiser le patriotisme arménien pour contenir la Turquie et l’Azerbaïdjan : jouer avec de la dynamite…sans oublier qu’au Caucase l’Iran exerce une influence et que la Russie même écartée en gardera une aussi ?

Quant à l’Union européenne…son suivisme tient lieu de maxime sans s’apercevoir que la Géorgie quoique via sa présidente ne cesse de parler d’appartenance européenne (où est-elle historiquement ?) ne suit pas pour des motifs de politique intérieure les sanctions antirusses rendant plus compliquée son otanisation : sur le chemin d’Erevan, Tbilissi n’est pas une étape si sûre.

Source :

1-https://russiepolitics.blogspot.com/2023/05/haut-karabakh-les-etats-unis-reprennent.html

 

Jean Vinatier

Seriatim 2023

mardi 23 mai 2023

Russie/Ukraine : Après Bakhmut tenir jusqu’aux présidentielles US N°5689 17e année

 On s’épargnera la querelle de savoir si la prise de Bakhmut par la Russie est une victoire ou si la résistance ukrainienne y fut une gloire car, désormais, les deux acteurs officiels au conflit ont un objectif en commun : tenir jusqu’aux présidentielles américaines de novembre 2024.

Pour la Russie, Vladimir Poutine mise évidemment sur le candidat Donald Trump qui a rappelé à maintes reprises que ce conflit n’avait pas sa raison d’être. Pour l’Ukraine, Vladimir Zelensky estime que plus il marquera des points plus il rendra plus difficile un revirement américain. En effet, on sait que la présidentielle américaine est largement le moment où les USA se renferment sur eux-mêmes et bataillent généralement sur des thématiques très intérieures, dont l’isolationnisme. Cet isolationnisme est aujourd’hui moins puissant mais il existe, il est dans l’ADN de la première puissance ce qui est, convenons-en quelque peu paradoxal…En plus des Usa, l’Union européenne jouera un rôle déterminant : à savoir le cas échéant prendre le relais américain le temps de la campagne présidentielle, libérant ainsi le candidat de la Maison Blanche. L’accélération des fournitures, les assurances financières pleuvent comme à Gravelotte sur l’Ukraine. Pour Bruxelles, il s’agira aussi, en cas de victoire de Trump ou d’un autre Républicain, d’empêcher un repli washingtonien. Ce relai militaire européen qui est largement dans les raisonnements bruxellois doit aussi libérer les assauts des candidats des deux partis américains contre la Chine, la Chine, une puissance qui fait l’unité contre elle.

Si du côté euro-atlantique les scenarii se mettent en place qu’en est-il du côté russe ? Une fois de plus la Chine détient la clef de la suite des événements. Son intérêt serait bien de faire en sorte que la Russie ne s’affaisse pas afin que les euro-atlantiques trop investis en Ukraine ne puissent pas se déployer aussi puissamment contre Pékin sur la question de Taïwan et placer suffisamment d’obstacles sur les « routes de la soie ». Les BRICS sont un embryon, une association purement mercantile avec en ligne de mire une création de monnaie commune. Inévitablement, parce que le dollar ne serait plus utilisé dans leurs échanges, ils susciteront les sanctions américaines et devront donc s’engager sur la voie géopolitique. Les BRICS à l’instar des autres OCS et association des pays d’Asie centrale ne pourront pas faire l’économie d’un affrontement (pas forcément militaire) avec les USA et l’Europe, désormais complétement arrimés. Leur neutralité ne résistera pas au messianisme du dollar : on ne défie pas « Dieu » au risque de l’enfer…

Un autre élément intervient, celui de la globalisation/mondialisation du monde créant une interdépendance telle que même un acteur universel supporterait mal des dommages collatéraux de sa remise en cause. A cette mondialisation se greffent les idéologies mondialistes/globalistes qui muraillent le monde, bloquent les répétitions de conflits mondiaux classiques. Quelque part, chacun des acteurs est contraint de se raboter. A cet égard, l’Ukraine aurait pu tout à fait être un enclenchement militaire comme en 1914 (même si n’existent plus les systèmes d’alliances de cette époque). Mais deux éléments au moins l’empêchèrent : la problématique de la mobilisation générale, les contacts continus entre les services qui travaillant dans l’ombre suppléant largement aux raideurs publiques des belligérants, pratiquant une diplomatie secrète qui culmina au XVIIIe siècle. A ces points s’ajoute l’idée même de guerre déclarée à une large échelle rendue plus délicate par l’existence même d’armes transcontinentales : dans le monde clôt plus personne n’est hors de portée !

A cet égard, le paramétrage du conflit russo-ukrainien est un moment qui enseignerait bien sur l’hypothétique affrontement  entre la Chine et Taïwan, où tant à Taipei qu’à Pékin on répète qu’une seule Chine existe, que les chinois s’affronteraient alors entre eux dans une guerre civile ce qui serait différent de la guerre entre les russes et les ukrainiens où ces derniers via les USA se bâtissent une nation censée n’avoir jamais été russe et moins encore russifiée : se crée alors artificiellement mais tragiquement, une nation sortie des cartons sur fond d’éléments historiques collés les uns avec les autres : jusqu’en 1938, par exemple, un Trotski depuis son luxueux exil mexicain n’avait jamais vu de nation ukrainienne, pas davantage Staline ou Khrouchtchev qui joignit une Crimée pour des questions intérieures  à l’URSS.

Les mois à venir jusqu’à l’été 2024 feront l’objet de manœuvres multiples à l’échelle mondiale, l’intérêt pour la majeur partie du monde étant une circonscription des combats, un refus des extensions…Les JO de 2024 marqueront-ils l’épuisement général ?

Jean Vinatier

Seriatim 2023

 

lundi 22 mai 2023

G7 en pleine Asie N°5688 17e année

 

C’est un G7 en pleine Asie qui s’est tenu avec en plus les dirigeants sud-coréen et australien formant un ensemble compact de démocraties contre la Chine…La venue médiatique du président ukrainien, Zelensky dans un avion présidentiel français n’a guère ajouté au sommet. La com’ d’Emmanuel Macron a presque fait chou blanc car elle devait arrimer par un coup de baguette magique des pays d’Asie (Indonésie) et le Brésil, seule l’Inde a daigné promettre quelque chose en faveur de la fin du conflit, la comparaison scandaleuse entre Hiroshima et Bakhmut n’a rien arrangé vis-à-vis du Japon déjà placé devant le fait accompli sur l’arrivée surprise ukrainienne. Cette manie de la com’ ne masque pas le vide. Ce G7 qui devait concentrer ses tirs contre la Chine a débouché sur un communiqué très vague. La bataille contre la Chine que les euro-atlantiques montent contre Pékin est un peu au point mort. Le monde global empêche, actuellement, les affrontements totaux, favorise des conflictualités qui font mine d’être bien plus mais dont il ne faudrait pas qu’elles aillent au-delà. L’exercice devient de plus en plus compliqué avec en ligne de mire la campagne présidentielle américaine de 2024.

L’utilisation de Zelensky pour illustrer le combat du bien contre le mal et décider l’Asie à choisir son camp est-elle la bonne voie ? Actuellement, le G7 rassemble les USA, le Canada, le Japon, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Italie avec en plus l’Union européenne en remplacement…de la Russie ! Un G7 limité à l’aire euro-atlantique, le Japon étant un cas plus particulier. L’exportation de la démocratie dans sa version américanisée est difficile, autant que l’idée de bâtir ex-nihilo des "États-nations" (Irak, Afghanistan) : le cas Ukrainien est dans cet ordre avec en plus un poids géostratégique de confrontation entre l’Asie et l’aire euro-atlantique. Au G7 s’ajoute son bras armé, l’OTAN qui souhaite s’étendre jusqu’à l’Arménie en passant par la Géorgie et l’Ukraine, un but qui nous amènerait directement dans le chaudron caucasien : les américains essaient de régler le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie pour le Haut-Karabagh mais la Russie, quoique moins présente près d’Erevan a aussi réuni les acteurs. Derrière cette guerre dans le Caucase s’ouvre aussi la question transcaucasienne qui opposerait Turquie et Iran. Comme on le voit le long chemin vers Pékin est parsemé d’embûches et de pays dont les dirigeants d’Asie centrale saisissent bien que leur vocation ne serait pas d’appartenir à un camp exclusivement mais d’osciller. Cette attitude là , nous la retrouvons dans l’Asie orientale où la péninsule arabique procède de cette manière. A l’inverse des euro-atlantiques, la Chine n’a pas besoin de classer les uns et les autres dans des camps, les réalités, le pragmatisme et le temps lui conviennent très bien. Je pense aussi que cette fixation américaine contre la Chine oublie que c’est l’Asie qui prend conscience de sa place incontournable entrainant avec elle, à terme, l’Afrique et une partie de l’Amérique latine : l’attraction pour les BRICS le prouve. L’idée américaine de regrouper les « démocraties » pour abaisser la Chine ne m’apparait pas du tout adéquat au vu des accords d’apaisement qui se font entre le Vietnam et la Chine, entre l’inde et la Chine et même entre le Pakistan et l’Inde Entre des Usa qui veulent garder la première place et une Asie où sont bien des mastodontes en devenir (économique, financier, technologique, géostratégique, démographique…etc) qui nécessairement arriveraient aussi à être à égalité et même devant , les mécaniques en marche ne sont pas les mêmes. L’Asie et l’Afrique qui eurent en eux les empires coloniaux européens avec leurs cortèges de traités, inégaux, violents et pour l’Asie ce que devenait un pays asiatique comme le Japon une fois ingurgitée des maximes américaines : une soif dominatrice d’une barbarie inouïe qui fait que même aujourd’hui ce pays reste occupé par les USA a de quoi vous dégouter d’applaudir des deux mains à nos vertus démocratiques.

Ce G7 au Japon en pleine Asie où Zelensky fit l’animation médiatique pour quelques F-16 sans garantie logistique à l’instar des canons français Caesar, des chars allemands suscita un commentaire courroucé de Pékin plus pour la forme que pour le fond. Quittant Hiroshima,, Emmanuel Macron s’envola pour Oulan-Bator où quelques heures lui suffisaient apparemment pour décoincer la Mongolie entre la Russie et la Chine…..

Jean Vinatier

Seriatim 2023

dimanche 21 mai 2023

L’empire des mers du Sud par Etienne Forestier-Peyrat N°5687 17e année

 

Pour La vie des idées, Etienne Forestier-Peyrat propose la critique de l’ouvrage de Seiji Shirane, Imperial Gateway. Colonial Taiwan and Japan’s Expansion in South China and Southeast Asia, 1895-1945, Cornell University Press

« Premier territoire intégré à l’empire japonais qui émerge à la fin du XIXe siècle, Taïwan y tient une place majeure jusqu’à 1945. Véritable tremplin colonial vers la Chine continentale et les « mers du Sud », elle illustre le rôle crucial des relais régionaux dans l’impérialisme moderne.

La conquête japonaise de Taïwan, opérée en 1895 après une guerre qui révèle les failles persistantes de la puissance chinoise, est suivie par une longue série de révoltes et de campagnes de « pacification », qui frappent aussi bien la population Han que les groupes autochtones, volontiers qualifiés de « sauvages » par les conquérants du moment. L’île – la Formose des Portugais – est rétive de longue date aux pouvoirs centraux et n’est passée qu’en 1683 sous la juridiction de la dynastie chinoise des Qing, d’une manière avant tout symbolique.

L’intégration tumultueuse à l’empire japonais n’empêche pas le second gouverneur général de l’île, Katsura Tarô, d’envisager dès 1896 un grand dessein pour sa colonie, dans laquelle il voit une tête de pont pour s’implanter sur le continent, en particulier dans la province voisine du Fujian. Plus généralement, Taïwan est envisagé comme la première étape d’une avancée japonaise vers la mer de Chine du Sud, à une époque où les puissances occidentales accélèrent leur expansion dans la zone. L’assimilation de l’île à une « porte vers le Sud » (nanmon, en japonais) traduit la force d’un imaginaire géographique qui se décline de manière croissante jusqu’aux années 1940.

Si les autorités militaires et gouvernementales de Tokyo constituent l’horizon de l’ouvrage de Seiji Shirane, le cœur de son étude est consacré aux acteurs locaux de cet expansionnisme, en mettant au premier plan la tentation récurrente du gouvernement général de Taipei – Taihoku, en japonais – de développer sa propre stratégie d’influence et de conquête dans son environnement régional, quitte à entrer en conflit avec d’autres institutions japonaises et étrangères.

Imperial Gateway s’inscrit à cet égard dans une historiographie qui s’efforce de penser les empires comme « multicentriques et hétérogènes », notamment dans leurs forces d’impulsion.

 À travers l’étude de cet impérialisme emboîté, ce sont aussi bien les facteurs de la puissance japonaise en Asie qui se trouvent analysés, que les ressorts d’une relation ambiguë, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, entre l’île et son ancienne puissance de tutelle.

Au pays des gouverneurs généraux »

La suite ci-dessous :

https://laviedesidees.fr/Seiji-Shirane-Imperial-Gateway

 

Jean Vinatier

Seriatim 2023

 

L’imprimeur et le Roi : le nouveau Testament grec (1550) N°5686 17e année

 

 Mai 2023

« Conférence de Christine Bénévent et Fabienne Le Bars : https://www.bnf.fr/fr/agenda/limprime...

Donner accès au texte biblique, revenir aux sources : ces deux enjeux majeurs animent les controverses religieuses du XVIe siècle. C’est dans ce contexte que Robert Ier Estienne (1503 ?-1559) publie en 1550 un Nouveau Testament grec, « ex bibliotheca regia », établi d’après les manuscrits grecs présents dans les collections royales auxquels renvoie un apparat critique. Cette édition, imprimée avec les « Grecs du roi » gravés par Claude Garamond, passe pour la plus remarquable, tant par sa qualité textuelle que par son élégance typographique, du grand imprimeur humaniste parisien, bientôt contraint à l’exil genevois en raison de ses sympathies pour la Réforme. L’exemplaire offert par Estienne à Henri II, dans une reliure exceptionnelle parmi les plus spectaculaires de la Renaissance française, est un témoin extraordinaire des efforts consentis au service d’une impossible conciliation. » 

Jean Vinatier 

Seriatim 2023