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lundi 17 mars 2025

« L’ordre qui vient : cinq thèses sur le Sud Global à l’ère Trump par Michel Foucher » N°5716 19e année

 

« L’expression « Sud global » est une représentation du monde actuel 1. Qui l’énonce et dans quel but ? Sa réalité est douteuse mais ce fut le mot de l’année 2023. Le retour aux affaires de Donald Trump lui a donné paradoxalement une nouvelle consistance alors même que cette expression n’est jamais utilisée par le président des États-Unis — pour qui les ensembles multiétatiques n’ont pas de raison d’être.

1 — Les puissances de premier, deuxième ou troisième rang regroupées sous le terme de « Sud global » considèrent que le retour de Trump aura des effets positifs pour leurs pays.

Il ne s’agit pas tant pour tous ces États du Sud dit global — sauf les pays alliés de l’Union européenne et de l’Asie orientale que sont la Corée du Sud et le Japon — des tensions tarifaires à venir que du constat imposé de la fin d’une ère, celle où les États-Unis étaient engagés dans les affaires du monde, soit de 1917 à 2024. Cette période est définitivement terminée. La référence narrative mobilisée par Trump est celle de la période de grande expansion qui avait précédé la Première Guerre mondiale, présentée comme l’âge d’or de la grande Amérique ; une partie de l’opinion acquiesce à cette mention constante chez Trump : des droits de douane à la place des impôts, pas encore de lois antitrust et une expansion territoriale agressive sous les deux présidents William McKinley (1897-1901) et Théodore Roosevelt (1901-1909) : ils annexèrent Cuba et Porto Rico, Hawaï, l’isthme de Panama et nombre d’archipels dans le Pacifique (Guam, Hawaï et les Philippines) ; c’était la politique du big stick, le gourdin, complément de la carotte, qui assura le contrôle de l’hémisphère américain 2, dans une hostilité envers les puissances européennes. Il s’agit bien d’une rupture majeure avec les États-Unis du 6 juin 1944 et de la chute du mur de Berlin. Joe Biden fut le dernier témoin de la Guerre froide et d’une Amérique gendarme du monde — donc le dernier atlantiste attaché aux alliances et à l’ordre libéral international 3.

Seuls les Européens et les démocraties d’Asie orientale étaient authentiquement attachées à cet ordre, fait de règles et de compromis, de conversation permanente dans des enceintes multilatérales, d’accords contraignants et de traités respectés. 

Les puissances du « Sud global » n’ont jamais vraiment adhéré à des principes qu’elles n’avaient pas contribué à élaborer et elles ont multiplié les formats dissidents (BRICS élargi). Dans ces puissances ascendantes, soucieuses de se construire comme États-nations — le meilleur exemple en est la stratégie modernisatrice du Prince héritier Ben Salman qui entend édifier un État moderne qui ne sera plus fondé sur la religion wahhabite et le règne d’une famille (c’est le seul pays qui en porte le nom) — seuls comptent les intérêts nationaux, servis par la rivalité sino-américaine et bientôt euro-américaine. C’est donc la fin annoncée de l’Occident collectif, dénoncé à Moscou.

Les puissances du « Sud global » n’ont jamais vraiment adhéré à des principes qu’elles n’avaient pas contribué à élaborer et elles ont multiplié les formats dissidents. »

La suite sur Le grand continent :

https://legrandcontinent.eu/fr/2025/03/16/lordre-qui-vient-cinq-theses-sur-le-sud-global-a-lere-trump/

 

Jean Vinatier

Seriatim2025

jeudi 7 novembre 2024

Habemus POTUS…..N°5805 18e année

 L’Union européenne était-elle la seule à ne pas considérer la possibilité d’une victoire de Donald Trump ? Le matraquage anti-trump a fonctionné en France de manière aussi éhonté que pour le référendum de 2005. Il était décidé que Kamela Harris était la désirée quand Donald Trump était le honni…Il fallait voir les tronches des présentateurs, des spécialistes et autres personnages qui nous vendent une Amérique imaginaire à l’instar de la mairie de Paris qui impose sa vision Potemkine de notre capitale ! Mais le pire tient dans ceci : aucun de ces propagandistes ne disparaitra des écrans, tous retomberont sur leurs pattes, continuant à reprendre d’une façon ou d’une autre l’endoctrinement…A cet égard la précipitation d’Emmanuel Macron à s’animer devant Donald Trump était pathétique, cela a suffi pour qu’aussitôt cette petite cour médiatique lui dresse un portrait de pourfendeur et de chef de la ligue européenne…Il y aura une tentative européenne de revendiquer une autonomie , les pro-fédéralistes pro-américains fourbissant leurs armes pour défier le 47e POTUS, tout se terminera en opéra-bouffe, pas plus Trump que Harris ne voulant d’une Europe libre, l’Europe ne devant être qu’un espace de transit…les USA nous reprochant deux guerres mondiales : ont-ils tort ?

Autre chose : les Français suspendus au résultat de l’élection présidentielle américaine comme si nous étions une colonie ou une possession à statut singulier. Mais quelque part, ne sommes-nous pas une part contrainte aux USA ? Il suffit de regarder dans les rues de Paris comment l’américain s’impose, d’ici dix ans la mairie de Paris ne communiquera plus que dans cet idiome….

Pour revenir à l’élection américaine, nous pouvons dire que quelque part, il y a la revanche sur les événements de janvier 2020 lors de la prise du Capitole…Donald Trump par son élection confortable légitime tout ce qu’il a dit à la fin de la campagne de 2019 et de ce qu’il a affirmé ensuite, preuve s’il en était qu’il a convaincu les classes populaires et les grands électeurs. Du côté démocrate, on paie le prix fort de l’abstention de l’électorat de Bernie Sanders et du double langage durant les événements abominables à Gaza : menacer le premier ministre israélien tout en lui fournissant armes et finance…Les campus américains véritables rampes de lancement des démocrates ont été d’un grand silence. Il n’y a que les européens et les français qui croient que la prise de position d’une vedette hollywoodienne et d’un intellectuel new-yorkais est acclamée. L’Amérique profonde déteste cela !

Donald Trump n’aura qu’un seul souci, les Américains, de bons accords commerciaux et maintenir l’unité nationale hors de toute dilution dans un mondialisme vanté par ses adversaires. Rien de fondamental en bougera hors la réaffirmation de la prééminence messianique de l’identité américaine préservée du reste du monde de toute corruption. L’élément religieux constamment négligé doit être rappelé tellement il est un moteur. Pour le reste, si Donald Trump fait cesser le massacre entre russes et ukrainiens tout comme celui des palestiniens, qui le lui reprochera ? Personne.

Tant que le monde continuera à garantir aux USA le refinancement permanent de leur dette abyssale, le dette croitra appuyée par des flottes et des bases partout dans le monde pour le cas où certains ne comprendraient pas le monde clos. Les BRICS sont loin encore de peser, il faudra beaucoup de temps avant de se structurer géopolitiquement et que leurs membres cessassent de se rivaliser, la fabrication d’une prise de conscience commune intercontinentale s’appuyant sur une charte n’a rien de l’évidence.

L’élection pour un second mandat de Donald Trump retarde ou cache les grandes disparités et sécessions sociologiques à l’intérieur des États-Unis, le 47e POTUS aura donc devant lui un travail titanesque. La victoire d’une Kamela Harris (candidate, rappelons-le parce que celle de Michelle Obama n’a pu se faire) favorisant une très partielle dilution identitaire américaine dans le mondialisme aurait secoué par des accélérations et un bellicisme extérieur. Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche fait penser au parachutiste (je le fus) sautant dans le vide ayant la sensation pendant un moment de planer avant que le sol ne lui arrive en pleine gueule….Quoi que l’on pense de Donald Trump sa victoire rappelle que l’identité nationale n’est pas une construction vaine et ce vent d’Amérique abordera le continent européen…

 

Jean Vinatier

Seriatim2024

 

jeudi 30 mai 2024

Où vont les Etats-Unis? Par le Sénat N°5792 18e année

 Intervenants : 

Alexandra de Hoop Scheffer (German Marshall Fund of the United States), 

Lauric Henneton (université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines). 

Jean Vinatier

Seriatim2024

mardi 14 mai 2024

La doctrine Lighthizer, au cœur de la géopolitique de Donald Trump par Renaud Lassus N°5785 18e année

 « Un second mandat de Donald Trump, si celui-ci était élu en novembre, serait beaucoup plus agressif, dès le premier jour, sur tous les sujets économiques et commerciaux internationaux, notamment à l’égard de l’Europe1. L’ex-président avait institué des sanctions contre les exportations européennes, notamment françaises, en seconde partie de mandat. Il reprendrait son action là où il l’avait laissée. Il avait commencé sa présidence sans préparation ni équipe cohérente. Comme l’analyse Niall Ferguson, il se présente aujourd’hui de façon plus organisée, avec un programme et une équipe qui a déjà travaillé avec lui et qui dispose de l’expérience du pouvoir.

Un consigliere discret au cœur du dispositif Trump

Au sein de cette dernière, Robert Lighthizer occupe une position très particulière. Représentant du président pour le Commerce (US Trade Representative) entre 2017 et 2021, il a exercé une influence qu’aucun membre du cabinet n’avait eu avant lui dans ces fonctions, pas même Mike Froman qui avait été aussi le sherpa de Barack Obama. Plusieurs des décisions les plus importantes de Donald Trump comme président portent directement sa marque, comme le tournant beaucoup plus ferme donné à la politique commerciale américaine à l’égard de la Chine. En cas de succès électoral en novembre, Bob Lighthizer occuperait à nouveau une place centrale dans une nouvelle administration Trump sur les sujets économiques et commerciaux internationaux. Il serait à la fois un conseiller essentiel (« the consigliere »), mais aussi celui qui met en œuvre les décisions du Président (« the enforcer »).

Dans un tel contexte, il est important en Europe de connaître et de comprendre la vision et les idées de celui qui propose une doctrine et un programme d’action à Donald Trump, pour aller beaucoup plus loin dans l’affirmation de la souveraineté exclusive et l’action économique unilatérale des États-Unis. »

La suite ci-dessous:

https://legrandcontinent.eu/fr/2024/05/14/la-doctrine-lighthizer-au-coeur-de-la-geopolitique-de-donald-trump/

 

Jean Vinatier

Seriatim2024

 

 

 

 

 

Comment l’Europe du Sud a préparé sa propre submersion par Tawfik Bourgou N°5784 18e année

 

« La création d’un « Hot Spot » en Tunisie et la labellisation de pays « sûrs » mises en œuvre par les pays européens, ou ceux de l’Union européenne, ne sont qu’un indicateur des impacts négatifs et dévastateurs des politiques occidentales dans sa proche périphérie au cours des treize dernières années. En agissant à la remorque des États-Unis,les Européens ont créé les conditions de leur propre submersion. Car en effet, s’il n’y avait pas eu ingérences destructrices dans la proche périphérie de l’Europe, les « Hot spots » n’auraient jamais été nécessaires.

Ce tragique aboutissement s’explique par une suite de fautes stratégiques commises par les occidentaux en dépit du bon sens, qui ont produit un effet boomerang auquel ne croyait pas les auteurs des ingénieries dévastatrices. Cet aboutissent augure d’un épisode encore plus dangereux pour l’Europe du Sud.

Immigrations massives déjà à l’œuvre, terrorismes, arrivée au pouvoir dans les pays de la périphérie des islamistes proches des Frères musulmans notoirement anti- occidentaux… tous ces évènements sont, au moins partiellement, les contrecoups de mauvaises politiques occidentales, principalement américaines, dans la proche périphérie de l’Europe, spécialement sur son flanc sud et sur sa frontière orientale – au Moyen-Orient, du Liban au le croissant fertile, jusqu’à la frontière de l’Iran.

Tout au long d’une dorsale qui va du Golfe arabo-persique jusqu’à la Mauritanie, on assiste à une suite de déflagrations dues à des ingérences souvent volontaires, mal calculées, et mal maitrisées. Certaines répondaient à une stratégie d’homogénéisation d’espaces que les « grands » stratèges occidentaux ne connaissaient même pas, ou à peine à travers de simples lectures de vulgarisation. Ce fut le cas au lendemain des évènements de 2010-2011, lorsque, sous influence des Frères musulmans, les États-Unis entreprirent de créer une zonz contrôlée par la confrérie de l’Égypte à la Tunisie, supposé faire jonction symboliquement avec la Turquie de l’AKP.

A l’arrière de ce corridor qui n’a jamais pu se concrétiser, on observe un espace se caractérisant par des guerres, de destructions d’États, l’affaiblissement de sociétés et de remparts politiques annonçant une possible submersion de l’Europe du Sud à brève échéance.

Des fautes stratégiques certes, mais aussi certains agissements calculés ont produit ces effets dévastateurs et ont conduit à affaiblir durablement des alliés et à faire disparaitre d’anciens supplétifs et vassaux.

Pendant que les regards sont dirigés vers l’Ukraine et le Moyen-Orient, une montée des troubles subsahariens est en train d’avaler l’Afrique du Nord et le Maghreb, en particulier deux pays situés à quelques encablures de l’Europe : la Libye et la Tunisie. Les ingérences calculées, entre 2010 et 2024, sont l’action la plus immorale de l’histoire diplomatique et militaire de ces vingt-cinq dernières années. Elles sont à la source d’un dangereux processus qui va impacter l’Europe du Sud. »

La suite ci-dessous :

https://cf2r.org/tribune/comment-leurope-du-sud-a-prepare-sa-propre-submersion/

 

Jean Vinatier

Seriatim2024