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dimanche 25 novembre 2018

« Quand un colonialisme en cache un autre par Bruno Guigne » N°4587 12e année


« Que les enfants yéménites meurent de faim par milliers, que les Palestiniens tombent sous les balles de l’occupant, que la Syrie soit un champ de ruines et la Libye plongée dans le chaos, tout cela ne nous émeut guère. On manifeste, on fait grève, on proteste ? Pas vraiment. Ni manifestations significatives, ni débats dignes de ce nom. Le crime néocolonial passe comme une lettre à la poste. Et pourtant, si nous subissions ce que nos gouvernements infligent à des peuples qui ne nous ont rien fait, que dirions-nous ? Si une alliance criminelle nous condamnait à mourir de faim ou du choléra, comme au Yémen ? Si une armée d’occupation abattait notre jeunesse parce qu’elle ose protester, comme en Palestine ? Si des puissances étrangères armaient des milices pour détruire notre république, comme en Syrie ? Si une coalition étrangère avait bombardé nos villes et assassiné nos dirigeants, comme en Libye ?
La suite ci-dessous :



Jean Vinatier
Seriatim 2018

dimanche 5 mars 2017

« La grande solitude de la dynastie hachémite par René Naba » N°4338 11e année



« La Jordanie devrait accueillir, fin Mars 2017, le prochain sommet arabe en substitution au Yémen ravagé par une guerre intestine, alors que le Royaume, longtemps le chouchou des pays occidentaux, paraît comme happé par l’œil du cyclone, à la croisée des chemins, pris en tenaille entre l’Irak et la Syrie, deux pays en pleine décomposition.
Amman avait abrité en 1980 et 1987 deux sommets arabes exclusivement consacrés au soutien arabe à l’Irak dans sa guerre contre l’Iran.
Objet d’une mesure de réclusion de la part des syndicats des pétromonarchies arabes, ce nouveau sommet devrait, dans l’esprit du trône hachémite, rompre sa grande solitude diplomatique à une époque de recomposition régionale, cent ans après les accords Sykes-Picot et de la promesse Balfour portant création d’un « Foyer National Juif » en Palestine.
Deux faits symptomatiques de cette tendance :
·         L’inclusion du Maroc, et non de la Jordanie, au syndicat des pétromonarchies à l’occasion du sommet du Golfe, en Avril 2016. Une mesure significative en ce que la dynastie chérifienne, l’unique monarchie du Maghreb de surcroît non pétrolière, est géographiquement située à l’extrémité du Monde arabe alors que la dynastie hachémite, l’unique monarchie arabe non pétrolière du Moyen-orient, est géographiquement plus proche du Golfe.
·         La superposition de près d’un million de réfugiés syriens à quelque trois millions de réfugiés palestiniens en réduisant à sa portion congrue la population jordanienne de souche, -les bédouins de Trans jordanie-, pourrait inciter des décideurs régionaux et internationaux à cibler la Jordanie comme « patrie du substitution » aux Palestiniens en guise de solde de tout compte d’un conflit qui a gangrené tout le long du XX me siècle et les premières décennies du XXIe siècle.

Ces deux faits font planer le risque d’un isolement stratégique du Royaume hachémite.
Une tendance amplifiée par le fait que le prochain roi de Jordanie, sauf accident de parcours, sera de souche palestinienne, en ce que le propre fils du Roi Abdallah II a pour mère, la Reine Rania, d’origine palestinienne. Et que son éventuelle accession au trône pourrait favoriser cette transmutation dans l’ordre symbolique.
Outre la rivalité légendaire entre Wahhabites et Hachémites, deux créatures du colonialisme britannique du XXe siècle, matérialisée par la lutte entre le Chérif Hussein Ben Ali de La Mecque et Abdel Aziz Ibn Séoud, l’Arabie saoudite tient rigueur de l’abstention de la Jordanie à la curée pétro monarchique déclenchée en mars 2015 contre le Yémen, le plus pauvre pays arabe.
La suite ci-dessous :

Jean Vinatier
Seriatim 2017


dimanche 18 décembre 2016

Alep-Palmyre-Mossoul : triangle crépusculaire N°4282 10e année



Trois villes martyrs qui subissent ou finissent de subir les pires tourments que puissent connaître les peuples ; trois villes frappées , trois populations multiples abasourdies, violentées puis massacrées contre lesquelles les puissances, principalement, euro-américaines, russes et islamistes s’exécutent pour affirmer un pré-carré et régler de vieux comptes.
Au-delà de tout ce sang répandu, git le journalisme échoué complétement dans l’aplatissement et la partialité. On ne manquait pas d’être saisi d’effroi de noter que la presse dénonçait, quasiment, la chute des islamistes à Alep et se réjouissait, presque, de la reprise de Palmyre par les Djihadistes. Les politiques aussi lamentables que les médias n’hésitaient pas à applaudir une Tour Eiffel plongée dans le noir suite à la libération d’Alep oubliant que depuis cette ville étaient partis celles et ceux qui allaient massacrer deux cents français entre Paris et Nice ! Mais dans quelle démence sommes-nous ?
Que la tactique russe en Syrie qui applique celle déjà pratiquée en Tchétchénie révulse par leur violence est une chose qui ne permet pas que l’on se lamente presque de la reddition des membres de Daech. Les euro-américains seraient bien inspirés de mesurer leur écrasante responsabilité dans l’enchaînement des événements depuis 2011 quand débutèrent effectivement de réelles contestations en Syrie contre le régime baasiste lesquelles furent dépassées par l’invasion de Daech et consort avec le soutien des régimes wahhabites appuyés, via des contrats d’armement par les Européens et les Etats-Unis, les mêmes qui ne dirent mot sur les massacres au Yémen perpétrés par Ryad !La monstruosité est partout, certes mais qu’on le veuille ou non, in fine, Damas et Moscou apparaissent comme des sauveurs : cynique ironie !
Les euro-américains empêtrés dans leurs calculs qui favorisent et défavorisent tour à tour Daech soit en le bombardant à Mossoul, soit en lui ouvrant des corridors pour investir Palmyre, ont les mains pleines de sang. L’Europe et les Etats-Unis ont sombré et failli une fois de plus dans cet Orient comme à chaque fois que l’Occident a prétendu y régenter ne laissant à chaque fois que ruine et nouvelle puissance s’affirmer dans cette région. L’Occident ne varie pas, historiquement depuis les Croisades dans sa politique de la méconnaissance de l’Orient qu’il hait, en réalité. Quand on voit la longue liste des peuples et des religions qui pâtirent de leur vanité, de leur orgueil insensé, oui l’Occident devrait aller la corde au cou demander pardon à celles et ceux massacrées….
Faillite morale, faillite spirituelle, faillite géopolitique, faillite humaine dans ce triangle crépusculaire Alep, Mossoul, Palmyre.


Jean Vinatier
Seriatim 2016