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jeudi 10 octobre 2019

Climat du moment N°4657 13e année




Le rejet massif et cinglant de la candidate Sylvie Goulard qui aurait dû avoir un portefeuille, sans doute le plus étendu de la commission Von der Lyen, est un affront fait à Emmanuel Macron : de mémoire, jamais la France n’avait connu un tel désaveu. Le successeur de François Hollande avait pris un risque insensé en avançant le nom de son éphémère ministre des Armées alors même qu’il n’était plus assuré de l’appui de la chancelière fâchée d’avoir vu ses candidats pour le parlement européen et la BCE contestés par Paris. L’Elysée avancera un autre nom (Florence Parly ?), le mal est, cependant, patent, un discrédit aussi qui rejailli sur Mme von der Leyen empêtrée avec les deux autres candidatures, roumaine, hongroise, retoquées.
Une Union européenne entrée dans une grande dispute entre ses membres, avançant à découvert face aux géants économiques, incapable de raisonner sur les flux migratoires et l’environnement sans oublier le BREXIT qui vient lequel sera un détonateur. Bruxelles est, et c’est là le point commun avec Emmanuel Macron, en apesanteur et se dispute le sexe des anges.
A Paris, le palais de l’Elysée renforce tout autour les protections policières affichant une symbolique de l’isolement et pis encore de la défensive. A quelques centaines de pas de là, l’attentat islamiste perpétré dans la préfecture de police, par un fonctionnaire dans les locaux de la direction du renseignement qui relève directement de l’Elysée et accessoirement de la place Beauvau, est un boulet à mitraille que le pouvoir feint de ne pas mesurer à moins qu’il ne soit devenu totalement aveugle et dangereux quand il appelle à « une société de la vigilance » donc de délation face au terrorisme. L’attentat survient au moment où l’exécutif s’emparait du dossier des migrants et avouait, dès le premier jour des débats,  un souci de communication plus que de la mise en place d’une politique réelle. Le succès de la première manifestation anti-PMA, les actions menées par Extinction rébellion, la présence réelle des Gilets jaunes, l’incendie de Rouen au sujet duquel tout est minimisé comme au temps de Tchernobyl, le dossier anxiogène des retraites : tout cela forme une ambiance singulière. Et pourtant, si au jour d’aujourd’hui la présidentielle se déroulait, Emmanuel Macron l’emporterait : sa grande chance n’est pas sa femme mais l’absence d’opposants fédérateurs. Quand bien même, il s’affaisse, il a toujours un boulevard au-devant de lui : assumant d’être un parti bourgeois et de l’ordre,  s’appuyant sur un électorat minoritaire décidé et prêt à tout pour sauver son pognon, il a en face une population dispersée, et pour l’heure incapable de converger les courroux et les pénibilités.
La France est véritablement dans une situation étrange, pathologique. En réalité, la société française se délite, elle connait des craquements quotidiens que seule une communication fine et perverse rend imperceptible par le plus grand nombre. In fine, cela ne présage rien de bon…..

Jean Vinatier
Seriatim 2019

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