Depuis bien longtemps, le Japon,
qui n’a jamais oublié sa capitulation et n’a aucune estime pour son vainqueur
atomique, escompte redisposer de tous les moyens pour rétablir sa puissance d’antan.
Les propos du premier ministre japonais ne masquaient pas son souhait de voir
le G7 adhérait à sa politique d’endiguement de la Chine en qualité d’allié des
Etats-Unis. Washington considère le Japon comme une pièce maitresse de son
dispositif tout en devant, discrètement et sans rien n’y paraitre, donner des
gages à Tokyo. Cela fait bien longtemps que j’écris redouter la remontée en
puissance du nationalisme japonais. Quand on voit de quelle manière l’ouverture
forcée au monde voulue par les Américains en 1842 a eu pour conséquence l’extrême rapidité de
la modernisation de l’Etat impérial qui déclencha une soif ou appétit
considérable vers l’Asie continentale et le Pacifique, la sagesse voudrait que
l’on fit preuve de prudence. Mais le peut-on encore quand une puissance se veut
le monde ? C’est peu dire que la proposition d’endiguement de la Chine
avancée par le Japon ne doit pas être prise à la légère. Certes, Tokyo ne
débarquera pas en Mandchourie mais en canalisant la Chine, le Japon ne se renforcerait-il
pas ? Le Japon est un pays clos, sans migrant, hostile à la langue
étrangère dont on ne dispose pas des codes. Les esprits à Washington estiment,
eux, que le double endiguement de la Russie et de la Chine avant que le tour de
l’Inde ne vienne, vaut que soit balayé l’idée selon laquelle le Japon aurait un
jeu double….
Jean Vinatier
Seriatim 2016
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