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dimanche 13 mars 2022

Cancel culture européenne contre la Russie N°5828 16e année

 Vladimir Poutine a commis plus qu’une erreur en envahissant l’Ukraine, un pays frère en sus de sous-estimer la résistance nationale, retardant le moment où, à l’instar de Varsovie en 1831, il dirait l’ordre règne à Kiev….

Se développe parallèlement au long cortège des sanctions contre la Russie et non pas contre Vladimir Poutine et son entourage, une diabolisation, désormais, de la culture russe. Cette cancel culture européenne a un rythme similaire aux sanctions presque une hystérie qui tranche avec l’habileté et la prudence des États-Unis. L’Union européenne fonce tête baissée tel un bouc dont on aurait mordu le mollet.

Savoir qu’une université italienne décommande un cours sur Dostoïevski, que des artistes russes sont sommés de protester contre cette guerre et de proclamer leur « haine du tyran », que certains sont démis de leurs postes ou priés très fortement de le faire, tout cela relève d’une violence bien stalinienne : à quand les tribunaux populaires ?

Nous européens subissons déjà une information filtrée, une censure envers les médias russes qui nous rend borgnes sur fond d’une hypothétique cinquième colonne, un stratagème mis au point par la IIIe République finissante, alors même que nous émergeons à peine de deux années de diktats sanitaires dont on commence à nous promettre le retour. C’est insupportable.

Cette cancel culture contre la Russie ne sert ni les opposants russes ni les résistants ukrainiens dont la moitié est russophone mais plutôt à conforter le Kremlin dans son idée d’un Occident pathologique et partial. Par cet ostracisme, l’Europe affiche son manque de confiance en elle-même : au contraire, devrions-nous glorifier la Russie que nous aimons qui nous sauva par deux fois en 1914 et en 1943/44, de cette Russie qui voulut en décembre 1825 faire une révolution par le haut et de nous rappeler que Pierre le Grand élevé dans le faubourg allemand de Moscou voulut une Russie en continuum européen. Il y a trop de beautés et d’excellences russes pour que l’Europe s’abaisse à les nier sous prétexte d’une guerre injuste qui met son auteur, Vladimir Poutine, dans un cul-de-sac. L’honneur européen serait justement de sortir de ce malheur, de ce drame par le haut et non par je ne sais quelle chasse aux sorcières…..

En attendant, avec toute l’attention russo-ukrainienne, les diplomaties asiatiques  (turque, israélienne, chinoise) s’activent pour écourter ce conflit et se préparent qui sait à faire ce que l’Europe et la France manqueront, la paix, nous laissant que la cancel culture sur nos bras…..

Jean Vinatier

Seriatim 2022

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