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mercredi 2 mars 2022

Ukraine de fait euro-américaine depuis février 2014 N°5817 16e année

 

 Depuis le début terrible de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, se sont mis en place deux blocs : une armée financière euro-américaine, une armée guerrière russe. C’est tout à fait inédit dans une conflictualité.

Qu’est-ce qui peut expliquer cette puissance de feu financière à laquelle s’ajoute une longue file d’entreprises américaines (par exemple : DHL, réseaux US dont Internet) Certains (moi inclus) ne comprenaient pas pourquoi la Russie décidait d’occuper l’ensemble du territoire ukrainien. Le but était d’anéantir toute l’infrastructure euro-américaine installée à Kiev depuis février 2014.

En février 2014, le renversement du Président Yanukovych démocratiquement élu, débutait une nouvelle histoire de l’Ukraine celle de son incorporation de fait dans l’Union européenne et par conséquent dans l’Otan. La Russie décida, pour négocier, de soutenir les indépendantistes du Donbass (Donetsk, Lougansk) que l’armée ukrainienne combattit : 14 000 tués des deux côtés !  

Dès février 2014, on se souvient des nombreux diplomates européens venus soutenir la foule à Maïdan, de Victoria Nuland choisissant les ministres, de Joe Biden exigeant le limogeage d’un procureur (son of bitch) qui contrariait ses affaires familiales…

Depuis cette époque, l’affrontement entre la Russie et l’Unions européenne otanienne était acté. L’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine a brisé toutes les négociations qui misaient sur la lassitude de Moscou. Ces lignes ne justifient pas ce qui vient de se produire. Elles visent à rappeler le contexte et la mise en branle depuis des années par chacun des acteurs d’une machine de guerre pour le jour où la déflagration se produirait.

La mise en place d’un arsenal euro-otanien de sanctions financières gigantesques est un premier volet contre la Russie. Maintenant, nous verrons dans les jours, les semaines à venir ce qui se passera. La Russie n’a pris, à ce jour, aucune mesure de rétorsion contre les euro-otaniens, la banque de Gazprom continue à bénéficier de Swift. Les bourses ne s’écroulent pas persuadées que la Russie se rendra, faute de munitions et que son pouvoir de rétorsion est faible. Au-delà des torses bombés de part et d’autre, nous voyons bien que des négociations essaient de se refaire à partir de l’invasion du 24 février.

La Russie est une puissance économique fragile qui se tournera ou pas vers la Chine ? Car la Chine est une clef maitresse dans cette partie géopolitique mondiale. Ou bien, elle permettra de facto à la Russie, de commercer avec l’ensemble de l’Asie qui contournera, ainsi, le blocus financier euro-américain ; ou bien, les Etats-Unis actuellement entre des mains belliqueuses voudront aussi tenter quelques coups contre la Chine pour la tester et la décourager surtout, de se détacher d’Internet.

En ce moment, les européens s’époumonnent à parler de solidarité avec les Ukrainiens ce qui est juste, ils sont des victimes, mais oublient que ce combat les précipitera aussi définitivement dans le monde clos américain où seront gagnantes l’Allemagne appâtée par les migrants blancs ukrainiens (ils contrebalanceront celle turque - 5% de la population allemande) et la Pologne (Galicie). L’Europe n’y gagnera rien, la France moins encore, les USA tout.

La bombe devait exploser tôt ou tard, toute l’habileté américaine aura été de pousser Vladimir Poutine à allumer la mèche. Nous verrons qui l’emportera de l’armée financière ou de l’armée guerrière, simplement rappelons que sans argent, sans intérêts économiques, il n’y a pas de guerre qui dure.

Terminons, enfin, par un carte publiée par la revue le Grand continent qui montre les réactions des pays à la suite de cette invasion : hors le bloc anglo-américain-européen, le reste du monde est soit dans l’indifférence soit dans la condamnation sans sanction. Les américains ont entre les mains la quasi-totalité des installations internationales, n’oublient pas leurs intérêts en imposant leur gaz de schiste à l’Europe et surtout montre de quelle puissance vraiment très redoutable est leur softpower (en ce moment mobilisation des sportifs russes) dont le but est d’acculturer le plus grand nombre pour le seul monde américain.

On parlera longtemps de cette invasion russe qui fait oublier celle des Etats-Unis en Irak après des années de blocus alimentaire : quid des sanctions ? La France, tête de pont de la contestation a-t-elle interdit les médias américains ?

C’est février 2014 qui est la vraie date de tout ce drame payé, aujourd’hui, par des civils innocents et sans doute février 2022 la fin d’une fragile voie médiane de l’Europe entre les USA et la Chine.

Jean Vinatier

Seriatim 2022

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