Ce matin l’Opinion titrait, « l’Occident uni mais seul » face à l’invasion russe de l’Ukraine…Il y a quelque chose d’étonnant dans le déplacement de Joe Biden en Europe où il est accueilli tel le « maitre de l’univers » mais un maitre qui n’est plus pris au téléphone dans la péninsule arabique qui ne suscite aucune crainte chez les chinois, qui n’a qu’une écoute polie à New Delhi sans oublier les remontrance du président mexicain, Obrador quand l’Afrique préfère suivre les colères nucléaires de loin, sur un Aventin…
Un panel de sanctions multiples et variées ponctuera ce court passage de l’empire américain qui se satisfait tout de même d’avoir casser le possible rapprochement germano-russe via Nord Stream II, d’ôter du marché russe les Européens, de resserrer les rangs otaniens (grâce aussi à Poutine) et de faussement consentir à une force autonome européenne à la condition de tout acheter …made in US réduisant drastiquement l’espérance bruxelloise !
La tournée du Président Zélensky plonge l’aire Atlantique dans une atmosphère de guerre mondiale sans se préoccuper de savoir si les autres continents ressentent une remontée similaire de l’histoire tragique. Et puis, si le Président Zélensky est louangé pour des qualités « churchilliennes » dans cette guerre encore lui faudrait-il être irréprochable ! A l’inverse du Général de Gaulle qui n’avait pas de fortune dans les paradis fiscaux et qui écrivait ses discours, le Président Zélensky est une figure phare des Pandora papers qui ne fait que lire ce que lui écrit, McKinsey…
Quand survient une crise, parfois explose ce qui est sous-jacent, surprenant les acteurs qui voient et affrontent une partie adverse qu’ils n’imaginaient pas dans leurs différents scenarii. Ainsi, la bonne tenue ukrainienne face à la Russie, les engagements citoyens pour combattre l’envahisseur, l’Europe, elle-même, agissant de suite au risque de faire péter le système financier, des réactions qui renforcent les interrogations sur la faute de l’état-major russe, le FSB n’ayant pas manqué de prévenir Moscou que la partie russophone de l’Ukraine était d’abord ukrainienne….Demeure donc une part de mystère de l’homme individu que l’on croit courbé, qui se redresse et part au combat !
De même que la prétention à effondrer la Russie alors que l’Asie n’est point close, est tout à fait aberrante. D’ailleurs qui s’est interrogé sur le fait de savoir si la Chine était prévenue de l’action russe ? Si c’est oui, nous saurons le conflit long, moins si c’est non,..Eh bien non, l’Occident considérant que les États-Unis ne dépendant pas de la Russie, elle n’avait qu’à dire pour que les autres continents s’inclinassent. Jusqu’alors, l’Occident entrainait le monde dans ses querelles, cette fois-ci, il se pourrait bien que « le reste du monde » nous enfermât dans notre dispute. Car in fine qui est dépendant de qui ?
A l’erreur de sous-estimation de la Russie, se pose en face celle occidentale de se croire toujours le navire amiral soulignant par la même une possible erreur américaine dans sa façon de bloquer la Chine.
Plus le conflit durera, plus les répercussions seront nombreuses et elles nous surprendront.
Jean Vinatier
Seriatim 2022
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