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jeudi 28 juillet 2016

Nice, père Hamel ou la promenade de l’horreur N°4219 10e année



Et la République laïque se retrouva à Notre-Dame de Paris pour conjurer le mauvais sort placé au-dessus de la France : le martyr du père Hamel devait autoriser cet instant de grâce que n’avait pas su entraîner le massacre de Nice un 14 juillet. Ce moment rappelle quelque peu l’appel à la Vierge lancé par le cardinal Verdier en 1940 où derrière, en rang d’oignons, tout un gouvernement qui bouffait du curé suivait humble et perdu : les Allemands n’entrèrent pas moins dans Paris le 12 juin.
L’allocution du Président de la République qui devait être le point d’orgue de cette journée ne convainquit pas : le « vivre-ensemble » et la liberté de conscience, que François Hollande confondit avec la liberté des cultes, n’étant pas les  bonnes Cariatides. Tout était communication parce que rien ne devait changer. Manuel Valls, le jour même de l’égorgement du Père Hamel, âgé de 86 ans, en son église et pendant qu’il officiait, assura que rien ne serait ajouté à l’état d’urgence. Cet état d’urgence qui épargna Paris mais dévasta Nice et Saint-Etienne-du-Rouvray indiquera aux provinces françaises que désormais l’acte de terreur serait présent. Ce n’est pas la création d’une garde nationale qui changera grand-chose. Historiquement institué au lendemain de la reddition de la Bastille pour éviter le désordre et tenir le peuple à distance, cette garde nationale apporta bien plus de désillusion que de bénéfice pour les régimes successifs jusqu’en 1871. En 2016 la résurgence de cette garde nationale pour soulager l’armée et la police dans leurs tâches  quotidiennes sous la direction d’un pouvoir moribond mais accroché comme il le peut aux lambris et tentures et qui espère éviter de chuter trop rapidement apporte, semble-t-il un nouvel aveu de faiblesse que Daech et consorts noteront. Nous entrons dans une période de terreur qui ne sera pas semblable aux terreurs révolutionnaires des siècles précédents : ce sera une terreur sourde, sournoise, machiavélique quand la déliquescence de la société française ne fait pas de doute. Monseigneur Vingt-Trois, en évoquant les politiques déviantes ne faisaient pas allusion au mariage pour tous mais à des faits et des actes politiques et scientifiques qui y aboutissaient de facto avec la lâche bénédiction des « élites ». Quand les présidents Sarkozy et Hollande entraînent la France dans des guerres lointaines où nos intérêts ne sont rien à côté de ceux pensés par l’empire du Potomac, ne pratiquent-ils pas une politique déviante ? Et c’est là une victoire de Daech.



Jean Vinatier
Seriatim 2016

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