L’enjeu du scrutin au second tour sera-t-il d’acter la fin du second quinquennat d’Emmanuel Macron ?
Évidemment aucun chef de parti ne prendra l’initiative de réclamer la démission du Chef de l’État ne voulant pas paraitre conjurateur et acteur d’une crise de régime. Seul le peuple souverain par son vote massif, clair, net, sans ambages trancherait le nœud gordien.
Néanmoins, les Français veulent-ils véritablement abréger le mandat d’Emmanuel Macron ? Le barrage à l’extrême droite est l’arbre qui masque la forêt, un arbre qui a l’avantage de favoriser Emmanuel Macron , lui-même, venant d’une équipe présidentielle de gauche, celle de François Hollande…Belle gauche se portant au secours d’Eric Woerth, d’Élisabeth Borne en échange du sauvetage de François Ruffin par Ensemble, quand Hollande compte sur LR et Ensemble pour devenir député en Corrèze !!!
Ainsi, du soir au matin, ce parti présidentiel qui a éborgné les Gilets jaunes, mis sous contrôle les Français pendant le COVID, établi des lois de contrôle social sur le modèle chinois est regardé par la gauche comme tout à fait convenable. Il en va de la dureté macroniste comme des propos antisémites tenus par certaines têtes de LFI : tout est mis sous le tapis car après tout, tout ce monde étant d’une certaine façon de gauche donc du camp du bien, les dérapages même pénibles ne sauraient être placés sous la même potence de l’extrême droite pour des propos et comportements similaires ! Sans problème, le 7 juillet au soir, si le score d’Ensemble s’avérait moins faible et celui des députés socialistes plus résistant que prévu, des combinaisons naitraient…
Ainsi arrivons-nous à cette situation ubuesque où si nous voulons qu’Emmanuel Macron ne puisse faire autrement que se démettre, le vote RN s’imposerait…Or tout le système en place présente le vote RN comme un interdit valant excommunication et mort civile si les citoyens passaient outre !
Plus que jamais, il faut savoir établir les priorités, celle d’aujourd’hui est de placer Emmanuel Macron devant sa responsabilité. François Mitterrand a été le premier à défaire le fonctionnement politique de la Ve République en acceptant une cohabitation puis une seconde, Jacques Chirac lui emboitant le pas avec une troisième (la plus longue !!) de 5 années (1997-2002), l’inscription de IVG dans la Constitution ouvrant une boite de pandore sociétale évidant à terme l’objet même cette dernière, il demeure, au milieu des ruines, le principe moral de responsabilité du Chef de l’État quand lui-même est l’auteur des actes qui conduisent au désastre présent : un scrutin européen dévoyé et manipulé, puis d’une dissolution dénuée de sens le 9 juin ( et pas au mois d’octobre lors du budget) au résultat du 30 juin de nature chaotique. Quand un Chef de l’État parvient en un mois à semer la discorde sur fond « d’un risque de guerre civile », son devoir est de partir. Jusqu’au bout ce système politique aura joué et abusé de la peur pour conserver le pouvoir…avec ce si utile épouvantail RN ex-FN mais voilà, les français s’en emparant plus par dégout des autres partis que par une vénération pour celui-ci renverse ou renverserait le jeu de quilles établi !!!
Arrivons-nous au bout de cette classe politique, de cette classe politique quelque part liée à Macron d’un pays désormais déshabillé de sa souveraineté (monétaire, militaire, législative) en quête de repères divers ? Pour l’heure, le seul barrage autorisé est celui contre le RN, pas contre Macron….cela en dit long !
Les Français sont devant le Rubicon. Qui fera la différence,
les Français des villes, des universités et grandes écoles si bien nomades
américanisés ou bien les Français des péri-urbains, des ruralités ? A la suite à la réaction nobiliaire, l’aristocratie se vit reprocher d'être plus "franque" que gauloise, une façon pour les révolutionnaires de la délégitimer socialement et politiquement
Réponse le 7 juillet….
Jean Vinatier
Seriatim2024
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