Les guerres en cours à l’intérieur de la Syrie sont traitées avec
prudence par la plupart des médias : on est loin de l’engouement des
premières semaines. Les doutes se sont installés bien que chacun devine que le
régime vacille petit à petit. Le ton est brutalement monté après l’avertissement
lancé par les Etats-Unis au régime de
Bachar Al-Assad si son armée décidait de l’usage du gaz sarin. Tout le monde se
rappelle des fameuses armes chimiques de Saddam Hussein qui avaient justifié
complétement l’invasion militaire de l’Irak et que la France eut l’honneur de
combattre.
Les Etats-Unis sont la première puissance militaire mondiale. Ils
disposent de centaines de bases sur les cinq continents, les bureaux de la CIA,
du FBI sont présents partout de même que leurs fameuses prisons secrètes
(maintenues, disparues, réduites ?) sans omettre bien des ONG qui servent
de paravents offensifs pour soutenir l’extension générale du soft power en sus des séries télé
et films. La Maison Blanche n’hésite pas non plus à recruter les futures « élites »
dans les pays qu’ils jugent bons pour
leur devenir : les laudateurs de l’empire devant se répandre et se
multiplier…
Tout cela pour dire que les Etats-Unis savent, sans doute mieux que
quiconque, fabriquer les décors, soigner la mise en scène, scénariser et vendre
une trame sans courir le risque d’une condamnation internationale. Le gaz sarin
sera-t-il utilisé contre les rebelles ? Le régime des Al-Assad n’a jamais
reculé devant les répressions les plus atroces (par exemple à Hama en février
1982) de même que feu Saddam Hussein en Irak. Damas sait aussi qu’il ne doit
pas dépasser une ligne rouge qui enclencherait une intervention que ses « alliés »
russe, chinois, indien, iranien, ne pourrait pas empêcher : les Etats-Unis
disposant de l’avancée technologique et du dollar. Le nouveau discours américain
ne consiste-t-il donc pas à persuader les opinions que le régime syrien userait
évidemment de l’arme chimique ?
La stratégie de la tension augmente en puissance au risque du grain de
sable.
Jean Vinatier
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2012
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