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lundi 6 mai 2013

« Mission Filippetti sur les « Archives nationales à 30 ans » N°1349 6e année

Quand les têtes des Archives elles-mêmes s’abandonnent…affligeant…Il faut soutenir la CGT-Archives !

« Mission Filippetti sur les « Archives nationales à 30 ans »
La CGT-Archives reçue vendredi 19 avril 2013
Compte-rendu

C’est le vendredi 19 avril 2013 que Bernard Notari, Inspecteur général des affaires culturelles, et Agnès Magnien, Directrice des Archives nationales, ont auditionné la CGT-Archives dans le cadre de la mission que leur a confiée la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, et dont l’objet est d’examiner, à un horizon de trente ans, les « besoins des Archives nationales en terme d’espaces sur le site dit Quadrilatère Rohan-Soubise. » Précisons d’emblée que la CGT-Archives s’est souvent livrée à l’exercice de l’audition, que ce soit au Conseil d’Etat, à l’Assemblée nationale, au Sénat, auprès de groupes parlementaires ou devant des élus de collectivités. Pourtant, il nous faut reconnaître que jamais nous n’avons connu pareils tension, agressivité et parti pris.
Après une présentation de la mission, du programme, de la démarche, Bernard Notari précise : « Quelle est la question ? Définir la capacité du site de Paris du point de vue de la collecte, de la conservation, du public – hôtels et exposition -, des conditions de travail, à 30 ans. » Puis il ajoute : « Dans le cadre des finances publiques, nous devons être sérieux. Il n’y a pas de tabou sur la disponibilité du site. Il faudra que vous m’expliquiez. Je ne vois pas pourquoi cet a priori d’un site dédié uniquement aux Archives. La méthode est l’inverse. » Ayant visiblement pris connaissance de notre tract de l’avant-veille, Bernard Notari prévient : « Le rapport que nous allons signer ne remportera pas l’adhésion de tout le monde, peut-être pas la vôtre. »
En préalable, la CGT-Archives est revenue sur les déclarations faites par Agnès Magnien dans le journal Le Monde (édition datée du 22 janvier 2013) en soulignant les évidents manques d’impartialité et de neutralité de cette dernière. En effet, Agnès Magnien déclarait : « A Paris, un tiers des magasins nécessite une rénovation. Il faut revoir l'accueil du public, agrandir le musée... On n'aura pas besoin de tout le quadrilatère. Le ministère doit reloger des services ». Et la journaliste de compléter : « L'arrivée possible de l'Ecole des Chartres et de l'Institut national du patrimoine dans l'hôtel de Rohan, XVIIIe - un des dix hôtels du périmètre dont la restauration presse -, ne l'offusquerait pas. »
Pour nous, il est incompréhensible qu’une archiviste comme Agnès Magnien puisse affirmer que les Archives Nationales n’ont pas besoin de tous leurs espaces quand on sait, par définition, que la gestion des archives signifie l’anticipation et la planification de l’accroissement des fonds.
Comment une archiviste dont le métier est précisément d’archiver peut affirmer qu’il n’y pas besoin d’espaces alors même qu’il y a accroissement des fonds (versement de 13,3 kilomètres linéaires d’arriérés du Minutier central + reprise réglementaire de la collecte des minutes + le redéploiement des fonds de l’Ancien régime) ? D’ailleurs, c’est précisément pour répondre à cette « expansion » que le nouveau site de Pierrefitte a été construit… Donc, les déclarations d’Agnès Magnien sont des aberrations professionnelles qui ne peuvent tenir lieu d’axiomes. Enfin, tout le monde sait que le nouveau site de Pierrefitte, malgré ses 320 kilomètres linéaires de capacité de stockage, ne suffira pas à répondre aux besoin de l’institution pour les 30 prochaines années.
C’est justement pour cela qu’il faut dès aujourd’hui anticiper, donc profiter au mieux de tous les espaces déjà existants sur les sites parisien et bellifontain. Il faut les maintenir intégralement à l’usage strict des Archives nationales. Toute autre politique est un éclatement, une erreur d’appréciation professionnelle. Nous avons rappelé que la CGT-Archives est un farouche combattant pour que pas un mètre carré ne soit enlevé à une institution qui en a tant besoin.
Réaction de Bernard Notari : « Si vous partez de l’a priori pas un mètre carré hors des Archives, restez avec votre bâtiment et faites-en ce que vous voulez ! »
Se rendant compte du caractère inopportun de telles paroles, Bernard Notari s’est ravisé : « Vous serez associés aux calculs. Une méthode mathématique neutre sera employée. Il s’agit de définir le degré d’accroissement du Minutier central. La mission a pour objectif de calculer l’éventuel disponible. » Après avoir regardé sa montre, il ajoute : « Vous ne me prendrez pas en otage, je pars à 12h30. »
Puis la CGT-Archives est revenue sur les discussions qui ont lieu autour du sort du site historique des Archives nationales de Paris. Des salons dorés, les bruits se sont élargis au grand public. Le ton est donné par le titre de l’éditorial du magasine Connaissance des Arts d’avril 2013 : « 13 000 m2 DISPONIBLES DANS LE MARAIS ».
Et le journaliste d’aller à l’essentiel : « (…) voici que les Archives nationales se retrouvent avec plus de treize mille mètres carrés disponibles en plein Marais. Une telle surface fait rêver plus d’une administration. Tout d’abord, en cette période de disette financière, France Domaine, chargée de vendre les biens de l’Etat (…) Pour contrer cette tentation purement financière, il faut donc imaginer un autre projet (…) .
Quel est donc cet autre projet ? : « En réunissant tout ou partie de ces trois ensembles [Comité des travaux historiques et scientifiques, Ecole nationale des chartes et Institut national du patrimoine], on pourrait créer un pôle consacré à la recherche en histoire et aux archives, un campus à proximité des documents anciens conservés dans l’hôtel de Soubise et les Grands Dépôts. »
Ainsi, l’alternative proposée est simpliste : soit c’est la vente à la découpe du site et des hôtels particuliers, soit c’est le sacrifice des Archives nationales et de ses missions au nom de la recherche en histoire… Quand à l’idée d’un « campus », celle-ci sent le réchauffé du projet de Maison de l’Histoire de France.
La CGT-Archives a pu réaffirmer qu’aussi respectables et honorables que soient des institutions comme l’INP, l’ENC ou le CTHS, nous répétons qu’il n’y a pas un mètre carré disponible pour elles sur le site des Archives nationales de Paris.
Devant nos analyses, Bernard Notari s’emporte : « Comment réagirez-vous quand on vous dira qu’on va vendre tel hôtel pour financer l’INP ? Je vous suggère d’accepter l’INP. Si vous n’acceptez pas une autre institution, les espaces seront repris. ».
La CGT-Archives pose alors la question suivante : « Si nous n’acceptons pas l’INP, les espaces seront vendus par France Domaine ? » Réponse de Bernard Notari : « Oui ! Euh…, je retire ces mots qui n’ont rien à voir avec ma mission. »
Conclusion : nous avons là une Directrice des Archives nationales, Agnès Magnien, prête depuis la Maison de l’Histoire de France à s’accommoder de la perte des espaces et locaux du site de Paris et de l’autre, Bernard Notari, Inspecteur général des affaires culturelles, qui sous des aspects de neutralité mathématique et comptable annonce la vente à la découpe du site des Archives nationales de Paris si nous n’acceptons pas l’arrivée de l’INP ! Comment ne pas partir de l’évaluation des besoins des Archives nationales pour mener cette mission ? Ils voudraient casser l’institution et tuer le métier qu’ils ne s’y prendraient pas autrement ! En définitive, nous estimons que cette mission est bien mal partie.
Pourtant, nous connaissons les grandes lignes de ces évaluations. Elles ont été tracées par Isabelle Neuschwander en juin 2010 dans son projet scientifique, culturel et éducatif. Même si nous ne partageons pas la totalité des propositions qui y sont faites, nous notons pourtant qu’il était prévu que le site parisien dispose après réhabilitation de 17 142 m2 de magasins (contre 17 897 m2) et puisse conserver 75 kilomètres linéaires de documents (contre 93 kml avant déménagement).
Loin de se poser la question de savoir ce qui peut être bon pour les Archives nationales, le ministère de la Culture et les responsables de la mission semblent borner leur réflexion à la seule « rentabilisation ». Mais comment rentabiliser le site historique de Rohan-Soubise en dehors des Archives nationales ? En vendant à la découpe à une représentation étrangère, en le transformant en siège social, en show-rooms ou en hôtels de luxe ? A cette question la CGT-Archives répond :
- Maintien des Archives nationales de Paris sur tout leur périmètre, toute leur surface !
- Pas un mètre carré disponible pour une autre institution !
Paris, le 23 avril 2013 »

Jean Vinatier
SERIATIM 2013
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