Alors que l’Ukraine entre dans une querelle
entre oligarques et que les tensions entre les insurgés de l’Est et le pouvoir
central ne s’abaissent que pour mieux rebondir à la moindre étincelle, la
situation intérieure grecque ne cesse de se tendre face à Bruxelles et vice-versa.
La Commission européenne, Jean-Claude Junker, et le Président de l’Union, le
Polonais Donald Tusk conviennent publiquement qu’Athènes n’a plus d’autre choix
que de s’incliner en totalité. Le gouvernement grec présente et représente ses
dispositions qui tombent dans le vide. Athènes renoncera-t-elle à tout ?
Ou bien, les voyages en Russie, le 8 avril, puis à Pékin au cours de ce même
mois, constituent-ils les prodromes d’un changement radical qui ébranlerait
l’Union européenne, la zone euro et l’OTAN ? Si cela était, les BRICS, à
la veille de se doter de leurs propres institutions financières, frapperaient
en grand coup en attirant vers eux la nation mère de la démocratie et ils enclencheraient
une riposte américaine dont les degrés sont encore mystérieux. Reste à savoir
si le gouvernement Tsipras serait dans cette disposition révolutionnaire, si la
Russie et la Chine seraient dans une optique aussi brutale : jusqu’à
présent ces deux puissances ont veillé à ne pas aller trop loin, à garder un
calme ? Le plus dangereux dans cette atmosphère n’est-il pas ce doute,
cette supputation des uns vis-à-vis des uns et des autres ? Qu’aurait à gagner la Grèce à
accepter le soutien financier des BRICS: une première nation d’Eur-Asie, une
seconde Grèce du Pont ? Que gagnerait
la Grèce à faire siens les diktats euro-germaniques ? Il y a là pour les
dirigeants grecs actuels un choix éminemment politique. Ironie du sort, l’Union
européenne, par son intransigeance et ses œillères leur ouvre en grand une
option politique souveraine. Washington par l’entremise de diplomates, ne tait
pas qu’une Grèce en accord avec la Russie poserait la question de son
appartenance à l’OTAN. Question, les Etats-Unis recommenceraient-ils le coup d’Etat
des colonels du printemps 1967 ?
Les différents acteurs communiquent, s’envoient
des signaux multiples à double ou triple interprétation mais en se retenant le
bras. Loin de gouverner une situation et un problème, les Européens, les
Américains, les BRICS, la Grèce, se passent, à tour de rôle, la grenade
dégoupillée.
Face à des Européens qui jouent la carte du
désordre en Ukraine et en Grèce, Petit Père et Panda panoramique auraient un
rôle à jouer celui du bon sens : cette vue est-elle trop logique pour eux ?
Actuellement, rien ne transparaissant, nous nous réduisons tous à la
supputation. Quand nous croyons la Grèce au centre des enjeux, c’est la Syrie
ou l’Ukraine qui apparait et ainsi de suite….Ce saute-mouton cache les mines…très
très personnelles. Où marchons-nous ? A l’évidence sur des œufs !
Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM
2015
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