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mardi 12 avril 2011

Islande : les créanciers défaits par le peuple souverainN°903 4e année

60% des Islandais ont refusé, par voie référendaire, de renflouer les créanciers mondiaux de la banque Icesave. Les investisseurs anglais et néerlandais poursuivront l’Islande devant la Cour de Justice européenne.
Le Président islandais, Olafur Grimsson, qui a pesé de tout son poids pour imposer un second référendum contre l’avis du gouvernement et de l’Assemblée nationale a publié un communiqué à lire en anglais ici ou les extraits ci-dessous :
« La nation islandaise a rendu son verdict et a assumé sans équivoque la responsabilité que lui confie la Constitution. La forte participation, selon les critères occidentaux, et le débat intense qui a précédé l’élection, montrent clairement l’importance de cette question pour la nation.
[ ]
 Le peuple s’est exprimé clairement sur cet enjeu par deux fois, en accord avec la tradition démocratique qui est la contribution la plus importante de l’Europe à l’histoire mondiale. Les dirigeants des autres Etats et des institutions internationales devront respecter cette expression de la volonté nationale. Les solutions aux disputes soulevées par la crise financière et les faillites de banques doivent prendre en compte les principes démocratiques qui sont le fondement de la structure constitutionnelle occidentale »

Avertissement bien senti par un journaliste du Guardian (relevé et traduit par Françoise Garteiser) :
« Un article du Guardian signé Aditya Chakrabortty nous en dit plus, et fait une comparaison intéressante entre l'Islande et le reste de l'Europe -- notamment l'Irlande :
Après la faillite de ses trois plus grandes banques en 2008, "l'Islande a fait deux choses remarquables", explique M. Chakrabortty. "D'abord, elle a laissé les banques couler : les financiers étrangers qui avait prêté aux institutions de Reykjavik à leurs risques et périls n'ont pas récupéré une seule couronne. Ensuite, les autorités ont imposé des contrôles de capitaux, compliquant la tâche des marchands de fonds souhaitant retirer leurs liquidités du pays".
"Comparez la politique islandaise à celle suivie par un autre pays minuscule de l'Atlantique Nord, qui a lui aussi un secteur bancaire bien plus grand que son économie nationale. Lorsque le credit crunch est arrivé à Dublin, le gouvernement a décidé de garantir le secteur bancaire tout entier -- y compris les dizaines de milliards d'euros de prêts accordés par des investisseurs étrangers. Cela a rapporté au pays une dette se montant à 80 000 euros environ par ménage -- une dette qui, dans les faits, a mis le pays sur la paille".
L'Islande a donc fait l'exact contraire de ce que recommande la "sagesse" boursière convenue, tandis que l'Irlande a appliqué à la lettre l'évangile selon St Keynes. Et que s'est-il passé ? L'Islande a-t-elle basculé dans le chaos et la géhenne ? L'Irlande marche-t-elle d'un pas assuré vers un avenir radieux et des lendemains qui chantent ?
Eh bien... toujours selon Aditya Chakrabortti, "les preuves semblent indiquer le contraire : l'Islande s'en est sortie en meilleur état que quiconque pouvait l'espérer en 2008. Le pire de sa récession est passé, même s'il est encore trop tôt pour parler de croissance soutenue, et le taux de chômage (7,5%) est légèrement supérieur à la moitié de celui de l'Irlande (13,6%). Autre chose remarquable : après que la couronne a perdu plus de la moitié de sa valeur faciale, l'inflation baisse également rapidement. Et puisqu'il n'a pas besoin de rembourser ses créditeurs étrangers, les finances du gouvernement sont également en meilleure santé. En Irlande, en revanche, le gouvernement a injecté plus d'argent dans son secteur bancaire -- pour la cinquième fois".
Bien entendu, ce n'est pas facile ; l'Islande n'est pas tirée d'affaire. Il lui faudra encore avaler de nombreuses platées de soupe à la grimace... mais peut-on vraiment dire qu'il en est autrement pour les PIGS ? N'y aurait-il pas quelques leçons à apprendre des Vikings... n'en déplaise aux créditeurs, qui seraient forcés, pour une fois, de vivre avec leurs mauvaises décisions ? »

Les peuples irlandais, portugais, grecs ne sont plus seuls, la résistance a débuté !

Jean Vinatier
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Sources :


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