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lundi 16 novembre 2015

« A qui la faute ? par Jacques-François Bonaldi »N°4048 9e année



« L’effroi, l’horreur, la barbarie… Ces qualificatifs font florès dans les médias français (et étrangers) après les six attaques terroristes perpétrées à Paris dans la nuit du vendredi 13 (ont-ils choisi à dessein cette journée marquée, comme on le sait, de mauvais augure ?) novembre ? Oui, ces qualificatifs sont justes, indéniablement, et l’on ne saurait passer sous silence le drame vécu par les victimes et les familles directement touchées, compatir à leur douleur. Ceci dit, et qu’il faut dire, il serait trop facile d’en rester à ce que je considère une analyse sommaire et biaisée.
Qui, en France, au sein de la classe politique, de ce qu’on appelle maintenant d’un terme qui ne veut rien dire : la société civile, au sein des mouvements organisés (syndicats, partis, etc.) a, depuis maintenant cinq ans, cinq terribles et longues années, « compati » à la douleur des Syriens, qui vivent au quotidien l’effroi, l’horreur, la barbarie… Leur président, que les politiciens français vouent d’un bel unisson aux gémonies, vient, devant des députés français, de prononcer une phrase que tout le monde, si les œillères n’empêchaient pas de voir, devrait accepter comme une vérité douloureusement exacte : « Paris a connu ce que nous, les Syriens, nous vivons depuis cinq ans » !
Car le point de départ est bel et bien là. L’État islamique a « fleuri » sur le fumier entassé en Syrie par l’OTAN, en tout premier lieu, par la France et son soi-disant « tranquille » président, François Hollande, le principal boutefeu occidental, le plus fanatique va-t-en-guerre, celui qui a fait (et qui fait toujours) du renversement de Bachir el-Assad une question quasiment personnelle, tout autant son prédécesseur Sarkozy avec Kadhafi en Libye. Lui au moins avait des prétextes, guère avouables certes. Mais quels sont les motifs censément plus avouables de Hollande ? Les a-t-il jamais énoncés ? Pour quelles raisons lui et l’OTAN sont-ils allés fomenter de l’extérieur ce que la presse bien-pensante appelle maintenant une « guerre civile » ou, tout simplement, une « crise », et qu’un peu de bon sens permet de qualifier plus justement de « guerre importée » ? Je lis les grandes explications sociologiques du Monde sur la raison pour laquelle la France serait le pays que les djihadistes « aiment haïr ». Un article sans doute satisfaisant sur le plan intellectuel, mais qui, sur le plan politique, laisse dans l’ombre le fond même de la question : pourquoi et comment une organisation (il faudrait trouver un autre mot, bien entendu) terroriste a-t-elle pu surgir et surtout se développer avec une telle vitesse et, surtout encore, se doter en si peu de temps de moyens financiers, logistiques et militaires absolument inouïs qui feraient pâlir d’envie n’importe quelle autre ? Quand un « mouvement » terroriste arrive à s’emparer de territoires aussi grands que ceux qui sont tombés sous la coupe de l’État islamique (nous sommes là très loin du fameux « foco » des guérilleros latino-américains des années 60 et 70), à faire régner sa sinistre loi sur des régions entières, à s’emparer de puits de pétrole, à les faire fonctionner, à vendre leur pétrole sur on ne sait trop quels marchés, c’est, d’une part – comment en douter ? – qu’il bénéficie de très puissants appuis, et, de l’autre, qu’il répond aux attentes de certains États, de vrais États, eux, qui ont besoin de lui pour arriver à leurs propres fins.
[….]
La suite ci-dessous :




Jean Vinatier
Seriatim2015

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