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jeudi 7 septembre 2017

« Être citoyen du monde : horizon ou abîme du politique ? par Michaël Foessel » N°4307 11e année



« Le monde n’est plus une idée vague et indéterminée : c’est aujourd’hui une réalité, tant nos vies sont désormais globalisées. Le cosmopolitisme dans ces conditions a-t-il un avenir ? M. Fœssel, en montrant l’origine et la signification de cette utopie, souligne ses transformations et réaffirme sa pertinence politique. »

« Une utopie peut-elle survivre à la réalisation de l’une de ses variantes ? À une époque où le franchissement (effectif ou virtuel) des frontières est devenu une expérience quotidienne, cette question s’adresse tout particulièrement au cosmopolitisme. Certes, entre les phénomènes liés à la mondialisation et l’idéal cosmopolitique, il semble y avoir plus qu’une nuance. L’opposition entre une globalisation de nature surtout économique et une régulation politique à la mesure du monde est d’ailleurs devenue un leitmotiv du discours cosmopolitique contemporain. Mais même dans ce cas, c’est de la physionomie du présent que l’on déduit la nécessité de l’idéal : puisque les capitaux, mais aussi les risques, ignorent désormais complètement les frontières, le cosmopolitisme serait, pour la première fois dans l’histoire, devenu un idéal réaliste.
Si, comme l’affirme Ulrich Beck, « la réalité est elle-même devenue cosmopolitique » [1], que reste-t-il d’une utopie qui, historiquement, s’est nourrie de son caractère subversif à l’égard des ordres établis ? Les processus contemporains de « cosmopolitisation » se situent d’abord au niveau des expériences individuelles. D’une manière générale, ils provoquent un élargissement du champ de la perception : les moyens modernes d’information confèrent une dimension mondiale aux événements, la démocratisation des transports et des réseaux virtuels abolit les distances, les évolutions migratoires tendent à constituer partout des sociétés multiculturelles. La figure du « cosmopolite », aussi souvent idéalisée que combattue, a cessé d’être élitiste à l’heure du tourisme de masse. La domination mondiale de la langue anglaise donne du crédit à l’idée d’une traductibilité universelle des idiomes.
La suite ci-dessous :




Jean Vinatier
Seriatim 2017

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