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mardi 28 février 2023

Ukraine : La Chine siffle-t-elle la fin de la partie ? N°5641 17e année

 

Sans surprise les douze points avancés par le gouvernement chinois ont été rejetés par l’Otan et les États-Unis qui estiment, défense de rire, que Pékin n’a pas la crédibilité nécessaire…Néanmoins, en Europe, la réception de ces douze points est moins négative, ainsi la Pologne et l’Ukraine, Emmanuel Macron, à peine sorti du crottin du salon de l’Agriculture, annonce son déplacement en Chine en avril : il sollicitera un rôle.

Les douze points chinois sont généraux mais l’un d’entre eux appelle à la fin des sanctions unilatérales. Or c’est précisément sur ce point que se base toute la violence de l’aire Atlantique, décidez qui est bon, qui est mauvais. Ainsi, la Chine fait un pas de plus que les dirigeants israéliens et turcs, en s’attaquant directement à l’emploi unilatéral de l’arme financière américaine. Comme je l’écris depuis un moment, l’Asie , en dépit des méfiances entre des grandes puissances qui y sont, ne veut plus subir les caprices de l’aire Atlantique qui vit déconnectée des réalités et pour l’Europe qui ne pense qu’à travers le dire washingtonien. L’aire Atlantique n’a pas compris que « nos valeurs » ne sont pas les bienvenues en Asie, en Afrique :  nos conquêtes, nos colonisations, les guerres attisées. Stop !

La Chine escompte bien que ses démarches diplomatiques rendront plus difficile toute envie américaine de la présenter comme le prochain méchant. Elle prépare aussi via les douze points la question taïwanaise. La Chine et derrière elle l’Asie, soigne son image. Sur ce point, il serait bon également que nos médias informassent les Français de ce que pensent les Africains, les Asiatiques de ce conflit. Il est ahurissant que les même européens qui nous bassinent avec le monde global se ferment à tout regard autre du monde.

S’ajoute, la prochaine élection américaine en 2024. Traditionnellement, les campagnes politiques mettent en avant l’isolationnisme et le pacifisme, deux éléments historiques qui sont toujours des courants populaires. Or, sans les USA, l’Union européenne ne se lancera pas dans des sanctions supplémentaires et l’ Ukraine s’effondrera. L’idée selon laquelle, ne pas déclarer la guerre mais soutenir l’un des acteurs au conflit a des limites autant logistiques que financières et ce d’autant plus que la Russie, contrairement à l’Ukraine, n’a pas du tout utilisé le maximum de ses capacités militaires et dispose, en plus, de toute l’arrière-cour asiatique pour commercer, notamment, ses hydrocarbures à des pays tiers qui les mélangent à d’autres avant de les revendre aux Européens, contournant ainsi les sanctions : l’Europe est le dindon de la farce, les États-Unis eux ne cessant pas d’acheter, par exemple, de l’uranium à la Russie.

 

Il se pourrait que dans les semaines à venir, l’Inde fasse aussi des propositions. Autrefois, les confits se finissaient dans le cadre d’un ordre, européen puis américain, demain, ce sera en Asie. L’Asie inverse le cours de la mondialisation. Si la fin de la partie du présent conflit n’est pas encore sifflée, la Chine montrerait dans quelle cour elle le serait.

 

Jean Vinatier

Seriatim 2023

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