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jeudi 15 novembre 2007

Somalie : une guerre hors caméras N°76 - 1ere année

La capitale de la Somalie, Mogadiscio connaît de violents combats. La population fuit à toutes jambes. L’armée éthiopienne, puissance occupante, soutient un gouvernement sans assise et suspect de servir de paravent aux anglo-américains qui agissent depuis le Somaliland (ancienne possession britannique) un état officiellement inconnu.

Je vous propose de lire ce que j’écrivais le 10 janvier 2007 :
De Bagdad à Mogadiscio cahin chaos

Les derniers raids organisés par l’aviation US sur le territoire somalien motivés par la présence d’activistes islamiques ne surprendront pas ceux qui voient depuis un moment l’objet de reconfiguration de la Corne africaine.
L’invasion éthiopienne a chassé les Tribunaux islamistes – lesquels venaient de renverser les chefs de guerre -, un gouvernement somalien s’est institué. Dans ce cadre bouleversé, une fois de plus, les Somaliens ne veulent ni des éthiopiens, ni des islamistes, ni des chefs de guerre. L’action américaine nous reporte vers le chaos mésopotamien. Washington ne paraît pas comprendre. La guerre contre le Mal suffit à les décider à bombarder ici et là en tuant trois à quatre fois plus de civils que de « terroristes ». On devine les grandes espérances des chefs de guerre somaliens, dont certains eurent le soutien financier de la CIA, devant cette dégradation du pays.
La politique américaine vise tout autant à assurer la protection des concessions pétrolières qu’à maîtriser l’Afrique orientale définie comme une base arrière ou avancée – c’est selon – des musulmans purs et durs. Le Darfour (« région du Soudan), le Tchad et tout le long jusqu’à la Somalie forment un ensemble territorial cohérent sur le plan stratégique pour Washington. L’Ethiopie chrétienne jouant son rôle d’allié, ici, militaire dans un environnement assez musulman.Officiellement, il s’agit de bouter Al Quaïda (Pakistan, Afghanistan, Mésopotamie, Somalie et ici et là des relais financiers comme en Arabie Saoudite). L’argument tient par l’idée du nouvel orient présenté par les néo-conservateurs, par les intérêts mercantiles liant les entreprises au Pentagone : plus il y a de conflits, plus le business des armes marche ! L’argument ne tient pas si l’on observe l’échec total en Mésopotamie, l’échec également dans la lutte contre le Mal. Nous assistons à une poursuite d’une action politique et militaire détachée du résultat réel en faveur de la mission (au sens religieux) et de quelques intérêts précis. Le Congrès issu du 7 novembre est contre la guerre en Mésopotamie sans s’y opposer, Sa position sera identique pour la Somalie.
Si l’on a la paresse de penser que l’Afrique ne compte pas, on aura la surprise du contraire. En déstabilisant sans établir un quelconque équilibre fondé sur une entente entre Etats souverains le résultat probable de la politique américaine serait à terme d’établir un vaste Somaliland .
Le chaos de Bagdad à Mogadiscio se renforce sans se retenir. Un danger supplémentaire pour des peuples entre le marteau et l’enclume.

©copyright Jean Vinatier 2007

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