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mardi 21 décembre 2010

De la Côte d’Ivoire à la Biélorussie N°809 4e année

De la Côte d’Ivoire à la Biélorussie, les élections sont mises à rude épreuve. A Abidjan, Laurent Gbagbo refuse de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara ; à Minsk le Président Loukachenko a tout simplement fait arrêter les candidats à la magistrature suprême et a ordonné le matraquage des Biélorusses protestataires. Dans le premier cas, l’ONU, l’Union européenne dont la France tonnent de la voix pour ordonner le départ de Laurent Gbagbo, dans le second cas, les chancelleries et les organisations internationales font profil bas. Ne se taisent-elles pas à l’égard de l’Egypte qui vient de renouveler son Parlement d’une manière plus que discutable ? Ne sont-elles pas discrètes pour saluer la transition pacifique en Guinée ?
La politique internationale est à géométrie variable. En Irak, en Afghanistan, les Européens et l’ONU se contentent de s’applaudir à l’émergence de la vie démocratique en pensant que leurs vœux pieux successifs modifieront comme par enchantement une situation politique épouvantable.
La France plus que l’ONU se retrouve en première ligne dans la complexe vie politique intérieure ivoirienne. La France peut-elle réclamer le respect des résultats du scrutin présidentiel alors que l’actuel Chef de l’Etat a déchiré le référendum de 2005 pour accoucher d’un traité de Lisbonne, tout juste en voie de modification et en veillant à éviter la voie référendaire en contradiction avec les articles dudit traité? Le peu de popularité dont jouit Paris dans l’ensemble des pays francophones d’Afrique et la volonté de Nicolas Sarkozy de remettre à plat la Francafrique en réduisant au minimum notre présence militaire ( à la grande joie des Américains selon WikiLeaks) tentent un homme comme Laurent Gbagbo. En actionnant la fameuse ivoirité, il s’oppose à Alassane Ouattara présenté comme l’homme appuyé par des puissances extérieures et aussi, par sa qualité d’héritier avec son frère, du royaume de Kong dont le territoire s’étendait, notamment, sur tout le nord de l’actuelle Côte d’Ivoire. La sagesse voudrait qu’on laisse à l’Organisation des Etats africains et à l’ONU le soin de trouver la solution la plus juste mais le contentieux entre Gbagbo et la classe politique française (Villepin, Sarkozy) risque bel et bien d’exacerber les tensions sans oublier que le vaincu électoral d’Abidjan et l’actuel locataire de l’Elysée sont des experts en chicanes.
En Biélorussie, le Président Loukachenko mécontente autant la Russie que les Etats européens par son comportement. Moscou cherche depuis de longues années à ramener dans son giron la Biélorussie tout comme elle parvint, non sans mal, avec l’Ukraine. Mais elle se heurte à un Loukachenko intraitable, hanté par son seul maintien au pouvoir. Les multiples révolutions financées par des organisations américaines du temps de Georges Bush au lendemain de la disparition de l’U.R.S.S n’eurent raison de lui. Le rapprochement politique cahin-caha américano-russe d’une part et la toute puissance russe énergétique sur l’Union européenne avec un rôle considérable tenu par l’Allemagne d’autre part obligent tout le monde à faire patte de velours quitte à laisser dans un coin la rhétorique démocratique.
Cependant, la mondialisation étant une spirale qui entraîne tout le monde sans exception, les démocrates comme les apprentis tyrans, Laurent Gbagbo et Alexandre Grigorievitch Loukachenko auront la part belle en montrant les ondulations des puissances « vertueuses ».
Ainsi, même si Julian Assange s’insurge contre la censure opérée par les cinq journaux dont Le Monde qui avaient promis d’éditer les câbles diplomatiques publiées par WikiLeaks, il apparaît clairement en sus de la duplicité des Etats-Unis le peu de cas, en réalité, qui est fait de la démocratie. En fait, tous les Etats sont bel et bien dévêtus de leurs ornements, ne restent que les intérêts et les stratagèmes, c’est-à-dire les secrets et les vices aux dépens des vertus de la Res Publica. C’est dire toute la froideur de notre époque.

Jean Vinatier
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