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jeudi 10 janvier 2013

Royaume-Uni hors l’Europe ? N°1340 6e année

Mardi soir, en seconde partie de soirée, après le documentaire intéressant sur la vie de Paul Von Hindenburg, Arte a proposé une émission autour du possible départ du Royaume-Uni de l’Union européenne et a évoqué les différents scenarii si cela se produisait. C’était un excellent travail journalistique.
Le Royaume-Uni arrive plus rapidement que les autres Etats de l’Union européenne à un tournant de sa longue et patiente Histoire. Le référendum pour ou contre le maintien dans la zone euro fait son chemin parmi les Anglais alors que le Premier ministre David Cameron affaibli essaye de maintenir coûte que coûte sa ligne d’eurosceptique. Le gouvernement britannique a trois problèmes : le premier est celui du référendum écossais prévu pour 2014. Une victoire des indépendantistes s’accompagnerait immédiatement d’une demande d’entrer dans l’Union  européenne. Le second problème est lié à Bruxelles, sous l’influence et, certainement, le calcul géopolitique de l’Allemagne, qui hausse le ton demandant à Londres de clarifier une fois pour toute sa position, de cesser de faire du Thatcher. Le troisième est le vœu formulé par le Président Obama pour le maintien du Royaume-Uni afin de faciliter, en toute logique, la mise en place du grand marché commun transatlantique et de son corollaire, l’assemblée.
Si la City bataille pour le maintien dans l’Union européenne, les anglais se montrent de plus en plus nombreux hostiles. Certains s’alarment du poids de l’Allemagne, d’autres de la perte d’identité renforcée pour le cas où les Ecossais, qui comptent beaucoup d’européens de fait, choisiraient la séparation. Ainsi le Royaume-Uni arrive-t-il à un croisement sans crier gare : de l’Irlande du Nord qui s’embrase autour de l’Union Jack, drapeau crée par l’écossais Jacques VI Stuart devenu Jacques Ier aux agitations grandissantes à l’intérieur du royaume, le gouvernement britannique découvrirait-il soudainement sa fragilité ? Jusqu’à ce jour la classe britannique a cru que leur pays avec le Commonwealth, leur appartenance sous condition à l’Union européenne et la relation privilégiée construite d’un seul côté avec les Etats-Unis offriraient une voie médiane pour ne pas dire pérenne.  On retrouve, en réalité, une fracture importante entre la population et les élites britanniques : d’un côté un peuple fier de son insularité, de l’autre une aristocratie à la fois rurale et urbaine faisant de cette même insularité une lecture différente : pour elle, elle est un moyen d’expansion, d’enrichissement. Par exemple, lors de la révolte des enclosures, les paysans se rebellèrent , en vain, contre les landlords désireux d’arrêter la production de blé pour l’importer au profit de l’élevage de mouton, générateur d’une laine bon marché, au coût plus bas.
Certes, rien n’est fait, aucune date n’a été fixée mais, je crois, que le fait même que l’on s’interroge sur le devenir Anglais pose par voie de conséquence celui des 26 membres de l’Union européenne ? La nouvelle montée en puissance de l’Allemagne est-elle fédératrice ou bien son inverse ? Comme je l’écrivais plus haut, le gouvernement de Mme Merkel ne songe-t-il pas à devenir la nouvelle relation privilégiée avec les Etats-Unis comme il veille à entretenir celle avec la Chine tout en battant froid (mais pas trop au fond) avec la Russie ? Les technocrates bruxellois supplient pour que Londres fasse contre mauvaise fortune bon cœur (un sentiment pourtant bien peu Anglais !) obnubilés par les Etats-Unis alors que nombre d’Européens de « base » ou de « souche » percevraient un départ Britannique comme une libération et une accélération de la construction d’une autres identité européenne commune alors que se profile les revendications des « régionalistes » . Des deux côtés du Channel, les peuples (leurs identités) et les élites (leurs intérêts) ne sont-ils pas de plus en plus éloignés en dépit des immenses propagandes renouvelées au quotidien ?
Le problème anglais est donc une question européenne aux conséquences mondiales…
Jean Vinatier
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