Un énième sommet plus polluant que le précédent (400 jets !) mais moins que le suivant avec une litanie redondante sans que ne se dégage une voie nouvelle, celle qui nous conduirait vers la conscience mondiale au sens où les puissances feraient abstraction de leurs différences et concurrences pour réunir ce qui serait en commun.
Ces lignes ci-dessus ont l’apparence du verbiage et des lieux communs, pourtant, le monde regarde galoper quatre cavaliers de l’apocalypse (révélation) : celui de l’économie, celui de la finance, celui de la démographie, celui du climat, pour l’heure sur quatre routes parallèles jusqu’au jour où ils atteindront ensemble, le rond-point.
On nous bassine avec la transition écologique sur fond de course au lithium alors même que l’on pousse en puissance des idées économiques et financières qui accélèrent les dangers : la croissance infinie, l’avidité des profits, l’augmentation perpétuelle des consommateurs et ainsi de suite avec des banques centrales qui par leur mainmise sur les marchés les ont de fait abolis, se contentant de déverser des tonnes de « monnaie de singe » que chacun affecte de doter d’une valeur et qui se développent logiquement les crypto-monnaies pour éviter l’étouffement. Jamais il n’y a eu autant de masse monétaire, jamais elle ne fut aussi mal répartie. Ce monde présent n’est tenu par rien, son sol est une vaste tourbière, ses sommets des ivresses et au milieu des courants contradictoires…Ce beau monde est toujours à la merci de quelques terribles éruptions volcaniques simultanées donc d’années sans soleil : le COVID, à côté, serait une plaisanterie !
Au fond, pourrait-on arriver à une conscience mondiale ? Les hommes étant ce qu’ils sont, habités par les combats, les jalousies et les appétits à peine contrebalancés par des charités, des émotions, cette conscience mondiale n’est-elle pas qu’une utopie ? Dans le monde clos où nous vivons, sans territoires nouveaux, ceux de la galaxie étant pour l’heure inimaginables pour y aller et venir simplement, le nomadisme naturel de l’homme qui était mu par la découverte de l’inconnu se réduit à tourner en rond tel un poisson rouge (près de 8 milliards !) dans son bocal. Nous sommes dans un enfermement que les nouvelles technologies accroissent tout en prétendant le contraire.
A-t-on essayé de faire que même si l’on tourne en rond surgiraient des idées novatrices, des expériences de conduite en commun, par exemple, pour l’océan Arctique ? Et bien, que nenni, c’est une course de tous les pays situés en bordure pour grapiller, planter son étendard. Pourquoi, cet océan ne serait-il pas entre les mains de l’ONU qui le déclarerait « monde en commun » ? Parce que le processus de vie de la terre permet une navigabilité plus grande ouvrant de nouvelles routes maritimes, pourquoi rien ne se fait ? Dans ce domaine aucune puissance est plus mauvaise que l’autre, elles le sont toutes : des Etats-Unis à la Russie en passant par la Norvège…etc.
La question climatique où la Terre a le dernier mot et où les activités humaines ont des fonctions perturbatrices difficiles à calculer justement par le fait même qu’en le faisant on toucherait à des intérêts divers : étatiques, industriels, financiers…etc,, a tout de l’insoluble dans un monde qui paradoxalement se liquéfie…A croire que seules les catastrophes amèneraient momentanément à des gestes jusqu’au rétablissement du naturel….
La COP numéro X laisse un goût amer avec ce détail que les manifestations baissent en nombre et en conviction comme une lassitude qui n’apparait pas du tout chez les milliardaires et dirigeants des fonds de pension tout à l’accaparement et la surveillance des masses….
Jean Vinatier
Seriatim 2021
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