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jeudi 21 avril 2022

Macron/Le Pen : sans surprise et rebelote N°5852 16e année

 Qu’une campagne aussi décevante se termine par un débat qui n’apportait rien de bien stimulant et surtout pas de faire bouger les lignes, a toute sa logique itinérante. La France abordera les années à venir dans un état calamiteux avec des épreuves qu’une majorité ne veut pas voir. Qui d’Emmanuel Macron ou de Marine Le Pen permettrait de mieux affronter les défis et les conflits autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, il est difficile d’opérer un choix. Ce sont davantage les personnalités des deux finalistes qui feront le résultat du dimanche 24 plus que leur aptitude respective à conduire. Qui est le plus dangereux ? Je répondrai que le despotisme numérique est déjà en place et qu’il se renforcera : nous sommes mondialement dans l’ère des radicalités.

En 2017, le délitement du parti socialiste et des coups fourrés internes et un désordre à droite ont fait craindre un passage de Marine Le Pen d’où le surgissement d’Emmanuel Macron lequel pendant cinq années nous a offert le catalogue de ses bienfaits pour un cercle, de ses méfaits pour la nation que les Gilets jaunes et les personnels de santé reçurent violemment. Paradoxalement, l’accélération de la mise en surveillance des Français par Covid interposé, loin  de susciter une révolte a reçu une quasi onction, majoritairement les jeunes ayant été les premiers à ramper (juillet 2021). Sans évoquer une politique internationale très négative et une politique européenne sous férule allemande, Emmanuel Macron aurait dû affronter bien des écueils. Il n’en fut rien. Les dossiers McKinsey, Blackrock et autres venus trop tardivement sont d’ores et déjà dans les greniers de la justice, la mise sous tutelle de la France se poursuivra devenant de plus en plus l’Homme malade comme le fut l’empire ottoman.

Après tout, ne fallait-il pas une médiocre campagne pour qu’Emmanuel repasse, pour que nous assistions à la suite du débat de 2017 ? Si la campagne de Jean-Luc Mélenchon a été dynamique celle menée par Eric Zemmour a pâti de l’ostracisme envers les Français musulmans. Il n’a pas su proposer une nouvelle histoire nationale tout en ayant imposé des thématiques que ses adversaires ne repoussèrent pas. Désormais, nous avons une France qui sait ses maux sans pour autant vouloir les assumer et moins encore se projeter. Contrairement à Emmanuel Todd qui dit que Jean-Luc Mélenchon a réussi à capter une part de l’électorat diplômé chez Emmanuel Macron, je pencherai plutôt pour un retour de cet électorat vers la gauche qui trouve convenable la dualité globalisme/ identité nationale…sur laquelle joue d’ailleurs Emmanuel Macron.

Reste la fameuse écologie mise au rebus durant le quinquennat et portée au pinacle par le re-candidat Macron…Il faut y voir une facile séduction de l’électorat écologiste et des jeunes à la recherche du bonheur dans le pré…

Que dire de plus, qu’en cinq années, l’édifice français a tenu vaille que vaille grâce aux flots monétaires imprimés par la BCE et les apports des marchés permettant de calmer les colères sociales. A moins d’un déraillement, la production monétaire continuera avec une inflation qui aura pour mérite de réduire la valeur de la dette quitte à placer les acquéreurs immobiliers dans une situation moins favorable…

Et maintenant, Jean-Luc Mélenchon lance le troisième tour, celui des législatives, en demandant aux Français de le désigner comme Premier ministre ou d’Emmanuel Macron ou bien de Marine Le Pen sur fond d’une union des gauches, à droite ce sont Eric Zemmour et Marion Maréchal qui espèrent une union. Tant Jean-Luc Mélenchon qu’Éric Zemmour, chacun essaie de tirer les quelques haillons des partis traditionnels de leur camp respectif, ces derniers happés par Emmanuel Macron.

La bataille des oripeaux débute, néanmoins, sous une eau qui dort et laissant peu de place aux alternatives, cette rebelote de 2022 n’obère pas les radicalités en marche

Jean Vinatier

Seriatim 2022

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