On peut sortir vainqueur d’une bataille et avoir la mine
défaite…C’est le cas de l’actuel présidence…Emmanuel Macron a poussé jusque
dans leurs retranchements les Français, élus ou pas pour cette « réforme »
des retraites pas du tout urgente mais que les créanciers presque tous étrangers
de la France pressaient de réaliser afin d’accroitre leurs gains, de se
repaitre de leurs appétits divers: 3 mille milliards de dettes, sacré festin!!
Au même moment, en l’espace d’une semaine, la Fed et la Suisse sont venus au secours de leurs banques en déversant 409 milliards en attendant beaucoup plus si les banques régionales américaines vacillaient. En France, Emmanuel Macron opérerait de la même manière faisant surgir des fleuves d’argent alors même qu’il laisse s’épuiser les services de santé et qu’il exige des Français des efforts…C’est un télescopage puissant, révélateur !
Le rejet de la motion transpartisane initiée par le député Charles de Courson a trébuché à 9 voix…Telle une balle sifflant si près de la tête que la couronne git à terre. Jamais un tel débat n’a été aussi regardé par le monde : c’est peu dire que la France porte en elle cette flamme, cette capacité atomique à pouvoir renverser ce qui est établi… Dans les minutes qui suivirent dans toute la France, ici et là les Français manifestèrent leur colère par des opérations mobiles. Et aujourd’hui ? Emmanuel Macron s’exprimera à 13 h, la veille de la journée du 23 mars…mais pour dire quoi ? Il s’est lui-même piégé et a réalisé sa propre nasse.
Sur le plan politique, en gardant ou pas Élisabeth Borne, il pourrait former un gouvernement plus social en y agrégeant des Républicains explosés évitant une dissolution très risquée. Mais quid du plan social, essentiel ? Emmanuel Macron a réussi l’exploit de ranger la CFDT et la CTFC sous les fourches caudines de la CGT. L’Élysée a maladroitement voulu déstabiliser Laurent Berger en lançant Nicole Notat lui savonner la planche parmi les fédérations, le vexant et lui ôtant, par la même la confiance dans le dire présidentiel. Aujourd’hui, les centrales syndicales, tout en condamnant les violences doivent laisser leur base respective agir comme bon leur semble afin de maintenir la pression, assurées d’avoir le soutien, selon les sondages, de presque 70% des Français. Pour faire la trêve, il faut être deux et que l’un des deux fasse le premier pas. Les syndicats ont leur responsabilité, le Président de la République en a une plus haute et nationale, c’est donc à lui qu’il revient de faire le premier pas avant que la situation ne dérape : l’entrée sur la scène des jeunes a un potentiel « Malek Moussekine » très fort car comme en 1986, opèrent ces horribles brigades motorisées qui frappent par derrière, les Brav-M (acron) !
Pour se défendre le pouvoir répétait sur tous les plateaux que le 49,3 était constitutionnel…A la fin de l’Ancien régime, le lit de justice était légal mais avait perdu de sa légitimité, idem lors des fameuses ordonnances de Charles X de juillet 1830 conformes à la Charte de 1814 mais regardées comme illégitimes par les Français d’alors. Il arrive que le légal pour des raisons diverses perde sa légitimité. C’est une confusion classique qu’opère généralement des pouvoirs épuisés, vacillants, débiles une confusion d’autant plus dévastatrice que le Chef de l’État n’est plus vu alors comme la seule clé de voute…J’ajoute aussi, comme sous l’ancien régime, une jacquerie se terminait par l’éviction de tel ou tel ministre ou intendant impopulaire et le « bon peuple » criait « Vive le Roi », le même Roi qui appuyait ledit ministre, le fusible est très antique !!!
Jean Vinatier
Seriatim 2023
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