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lundi 2 juin 2014

Juan-Carlos, Io el Rey ! N°1822 8e année

Benoit XVI se doutait-il en annonçant son choix de retrait du monde en février 2013 qu’il inaugurerait une série souveraine avec les abdications de la  Reine de Hollande, Béatrix, du roi des Belges, Albert II puis ce jour du Roi d’Espagne Juan Carlos ? Entre toutes ces couronnes qui changent de titulaires, le Président Hollande tout marri et déconsidéré qu’il est, ne songe absolument pas à démissionner, il y trouve même une jouissance celle du moqué de toujours qui fait, à son tour, toutes les facéties…..Mme Merkel (Junker), Vladimir Poutine (Sarkozy), Barack Obama (BNP) le baffe chacun à leur tour et François rit….
Loin de tout cela, Juan Carlos a fait le choix bien préparé et organisé de quitter la couronne pour la transmettre à son fils, le futur Felipe VI. Les rois d’Espagne ne furent jamais sacrés,  et ne sont plus couronnés depuis le Moyen-Âge : le prince reçoit la couronne sans la ceindre devant les Cortes qui font office d’assemblée consentante. On est là très éloigné des royautés, anglaise et française, sacrées, couronnées et thaumaturges jusqu’à Jacques II et Louis XVI. Il n’y a donc pas de mystique royale, pas davantage de transcendance comme ce fut le cas des rois d’Angleterre et de France. La royauté espagnole fut toujours simple sans ostentation même si l’étiquette de la maison de Bourgogne joua un rôle que Saint-Simon annota ; ce n’est au XIXe siècle où les lourdeurs plombèrent la majesté au moment, est-ce un hasard, des pertes des terres lointaines, des trois guerres carlistes  presque aussi sanglantes que celle de la Guerre Civile en 1936.
Juan Carlos fut bien fidèle à cette simplicité en veillant à ne pas réinstaller une cour qui existe relativement encore dans les pays du Nord (Provinces-Unies, Danemark, Suède, Norvège). Ce jeune prince de Bourbon placé dès l’enfance entre les mailles des filets tendus tant par le Caudillo que  par les partisans du comte de Barcelone, son père, dissimula au-delà de toutes les habiletés son véritable caractère conscient de la place éjectable où il était. Il flatta la vanité de Franco comme il sut temporiser son père, fils d’Alphonse XIII et nul doute qu’à l’instant du décès du galicien sourcilleux, il sentit qu’au moindre faux-pas, il serait broyé. En 1975 : de l’extrême droite à l’extrême gauche nul ne le regardait avec bienveillance quand le parti franquiste faisait de considérables efforts pour lui rendre la politesse. Le peuple espagnol tenu depuis plus de trente ans en lisière ne demandait pas mieux que de tenter le coup : Juan Carlos pouvait-il être plus dur que Franco ? Misant sur les liens tissés avec des réformateurs franquistes dont Adolfo Suarez, Calvo-Sotelo, il tira à lui les mailles du filet et ouvrit les vannes pour l’Espagne. Le coup d’Etat de Tejero en février 1981 rappelait tout de même la fragilité démocratique du royaume : socialistes et communistes se dépêchant de se cacher tandis que le Roi ramenait à la raison les capitaines-généraux. Il avait en mémoire l’erreur de son beau-frère, Constantin II de Grèce qui n’avait pas osé dompter ses officiers et quand il le fit il fut expulsé en décembre 1967. Juan-Carlos joua et l’emporta : la movida pouvait entrer en scène. Les Espagnols  s’y précipitèrent jusqu’à ce que la crise des années 2008 ne vienne assombrir un règne positif. C’est alors que les défauts du roi bien vieilli effacèrent ses qualités et ses gestes…Juan-Carlos lui-même ne parvenant plus à rebondir, affrontant les indélicatesses de son gendre et de sa fille sans parvenir ni à sévir ni à donner l’exemple, le chemin vers l’abdication se fit semaine après semaine.
L’abdication d’un roi est, en même temps, un acte contraint et l’ultime argument de puissance, selon que l’abdication enclenche ou non la succession souhaitée. La France le vit bien avec Charles X et Louis XIX en faveur du comte de Chambord : le duc d’Orléans, régent voulut une couronne sertie de combinaisons et de rancœurs qui ne le fit jamais apprécier des Français, bien moins que son cousin mort à Gorriz !
Quant à savoir si la royauté est utile ou pas ? L’histoire nous apprend que les régimes alternent depuis toujours : la République n’est pas plus moderne ou ringarde que la royauté. Tout régime correspond au moment d’un peuple, d’une nation. Tout régime est fragile quand bien même le revêt-on d’une sacralité que les hommes tentent de rendre divine. Aucun régime n’est éternel comme les nations qui vont et viennent au gré du temps. Tant que la correspondance se fait entre le roi ou le président et le peuple assemblé, tout tient. Que l’on se souvienne que les Français eurent le culte de « l’amour du roi » pendant huit siècles dont il nous reste, en dépit de toutes les guillotines et histoires réécrites, bien des parts dans notre inconscient collectif.
L’acte souverain de Juan-Carlos nous touche un peu plus d’abord parce qu’il est fils de France. Je me souviens des propos de Philippe Seguin, alors président de l’Assemblée nationale, recevant le jeune Prince des Asturies. Il rappela à tous ses collaborateurs que le prince était en France chez lui et qu’on lui devait les égards parce qu’il était un Capétien…C’était là bien marquer avec élégance et connaissance de notre si longue histoire…..
Juan-Carlos passe donc le relais à Felipe VI dans une période délicate quand les Catalans, Aragonais d’antan, veulent une indépendance alors même que l’union de l’Aragon avec la Castille fit l’Espagne : qu’est-ce donc que l’Espagne ?
 
Jean Vinatier
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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour. C'était le père de Juan Carlos de Borbon y Borbon qui devait être le roi d'Espagne. Cette monarchie de Juan Carlos était bizarre,bancale,j'ai lu qu'il aurait tué son frère accidentellement dans sa jeunesse avec un coup de pistolet,Juan Carlos a été confié enfant au militaire dictateur Franco Bahamonde,comme si ses parents ne voulaient plus vivre avec lui,il a toujours eut l'air triste à la télé,ce n'était pas une belle royauté majestueuse,c'était un roi qui avait l'air honteux. A-t-il vraiment régner? Je suis française de père français de Paris et de mère espagnole de Galice qui est devenue française en épousant mon père en 1960,je suis chrétienne et royaliste, j'aimerai que Dieu Jésus-Christ choisisse un roi chrétien pour la France,j'aimerai une monarchie française digne et fière,comme avec le roi saint Louis.J'aime la France,j'aime l'Espagne,deux magnifiques pays bénis par Dieu,je suis triste de voir à la télé ce qu'est devenue l'Espagne,tout ce chômage,cette misère affreuse,ce n'est pas une monarchie chrétienne.Je suis née en 1962,nous allions avec mes parents et ma soeur, presque tous les ans en Espagne, dans ma jeunesse, c'était magnifique, la mer chaude bleue claire,les plages de sable fin jaune,les palmiers,les orangers,les oliviers,les boissons et la nourriture délicieuses,les paysages grandioses merveilleux,la nature luxuriante,la vie y était douce,nous étions heureux en Espagne,nous étions en bonne santé au soleil au bord de l'océan Atlantique,ou près de la mer Méditerranée,et nous avions beaucoup de pesetas avec nos francs,on y gagnait au change,on y était plus riches qu'en France,j'ai des souvenirs heureux de mon enfance et mon adolescence en Espagne chez ma grand mère,puis après sa mort en 1972,mes parents louaient des appartements,ou alors on allait à l'hôtel ou dans des pensions de famille bon marché agréables,on se sentait bien en Espagne,les espagnols étaient sympathiques,accueillants,chaleureux,joyeux. Je ne suis pas allée en Espagne depuis 1983,je regrette de ne pas y être retournée. Salut cordial. Béatrice Berthelage-Hervé en Bourgogne en France