El pequeño de Evry, aujourd’hui
Premier ministre d’un Président de la République devenu commentateur/animateur
sportif, a eu des accents étranges pendant le week-end : il a évoqué la
mort….de la gauche. Si nous avions eu un Premier de droite, le propos aurait
été : la droite peut mourir.
En réalité, nous crûmes tous à
une bonne nouvelle : enfin, la gauche et la droite reconnaissaient leur
disparition évidente mais il n’en était rien. Tout n’était de pantomime et
dramatisation histoire que les 101 mécontents du parti socialiste se décident à
venir se calfeutrer sous l’aile bienveillante d’un homme qui n’en peut plus de
cette gauche hostile à l’Europe version Pascal Lamy, à l’OTAN, à la russophobie,
à la bonne pensée dominante. On l’a compris la seule mort qu’il accepterait,
non sans larmes de circonstance, serait celle de cette gauche revêche ! Manuel
Valls doit éviter toute défiance lors du vote du Pacte de responsabilité, alors
il a recours à tous les tours possibles en alternant les menaces et les
caresses. Sa seule crainte serait que les députés socialistes mécontents
aillent jusqu’au bout y compris la perte de leur circonscription au nom de
leurs idéaux. En sommes-nous là ? Les renoncements successifs de François
Hollande seraient-ils si importants qu’ils iraient jusqu’au sacrifice ? Le
martyr en politique n’existe surtout que dans les mémoires. Le climat social
est tel qu’il n’est cependant pas tout à fait exclu que l’on assiste à des
comportements violents allant au défi mortel face à un exécutif déconsidéré qui
n’a plus que la fermeté entre ses mains. Une fermeté nullement guidée par une
main juste et légitime mais obéissante aux vœux de puissances diverses et en
particulier depuis Bruxelles. De la réforme territoriale à celle du ferroviaire,
c’est bien Bruxelles qui impose un tempo.
François Hollande charge Manuel
Valls se réaliser ce que Nicolas Sarkozy
ne fit pas : réunir en un même ensemble les courants socialistes libéraux
et les UMP atlantistes, les deux avalant les centristes, reléguant aux extrêmes
à gauche les débris de la rue de Solferino, le Front de gauche, le PC, et à
droite le Front national. Comble de tout, Marine Le Pen ne songe qu’à incarner
la droite tout comme Jean-Luc Mélenchon celui de la gauche. En un mot tout ce personnel politique est en train d’imaginer la
séquence d’après sans se soucier le moins du monde des électeurs. Allant plus
loin, ne faut-il pas arriver à cette idée que c’est toute cette classe
politique qui serait à renverser à l’instar des syndicats contraints aujourd’hui
de résister alors qu’ils ne songent qu’à parapher ?
La France arrive sans s’en
apercevoir dans une impasse qui a l’aspect d’une place dont les issues seraient
closes. De l’impopularité du Président aux discrédits multiples des
représentants politiques et salariaux, la France n’est, en fait en ce jour,
gouvernée que par l’illégitime que le peuple souverain, s’il existait
véritablement, pulvériserait en un instant. Nous sommes gouvernés par des hommes
d’ancien régime qui veulent imposer une modernité sans racine tout en gardant
pour eux toute la douceur du temps….Si la démocratie n’est pas confisquée, elle
est détournée, déformée et prête à être retournée contre les citoyens.
Jean Vinatier
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2014
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