Quel Brexit sortira du chapeau britannique au terme des derniers
votes ? Le referendum sur le maintien ou pas du Royaume-Uni dans l’Union
européenne a pour origine des problèmes politiques intérieurs, notamment pour
ce qui concerne l’Ecosse. En toute logique, la fin se devait d’avoir aussi à
affronter une situation similaire.
Il ne semble pas certain qu’un second referendum intervienne, aucun des
deux grands partis n’épousant un camp plutôt que l’autre, leur corps électoral
respectif étant quasiment partagé en deux, d’égale part.
Des élections législatives anticipées feraient courir le danger de
n’avoir au Parlement plus de camp majoritaire, loin de solutionner le problème,
il l’augmenterait.
Une démission de Teresa May est l’hypothèse la plus probable à court
terme. Peu favorable au BREXIT, elle l’assume et n’a cessé de ménager la chèvre
et le chou avec l’espoir de placer le Royaume-Uni hors de l’Union tout en lui
gardant des corridors, une manœuvre qui n’échappa pas aux regards de Bruxelles.
Si le Premier ministre britannique prête
le flanc à bien des critiques, il faut aussi regarder l’attitude de l’Union
comme défavorable à la mise en ligne d’une négociation souple. Le
jusqu’au-boutisme bruxellois a sa part dans l’actuel chaos anglais.
Les médias nous répètent qu’un hard brexit plongerait ce royaume dans
le désarroi oubliant soigneusement que cette éventualité démontrerait que non
seulement un pays peut sortir de l’Union et, en plus sans, l’obligation d’un
accord. Quand un pays est maître de sa monnaie tel est le cas du Royaume-Uni,
il jouit d’une capacité manœuvrière que la Grèce n’avait pas.
En regardant sagement le panorama, c’est bien plus Bruxelles que
Londres qui craindrait le sans accord. Le Royaume-Uni dispose du Commonwealth,
de l’accord de libre-échange signé entre le Canada et l’Union européenne,
Canada dont la souveraine est Elisabeth II. Il est vraisemblable qu’un accord
commercial avec les Etats-Unis se ferait. Au-delà, la City redeviendrait une
place financière immense que les puissances émergentes privilégieraient. A tous
égards, pour Bruxelles le HARD BREXIT serait une catastrophe idéologique, un
tremblement de terre.
Dans cette optique, l’Union européenne aurait tout intérêt à assouplir
ses lignes pour que le Premier ministre réussisse à créer un consensus autour d’un
accord BREXIT soft. Tant à Bruxelles qu’à Londres, les durs ou ultras sont à la
manœuvre, qui l’emportera ?
Jean Vinatier
Seriatim 2019
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