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vendredi 25 septembre 2020

Colères et cliquetis N°4960 14e année

 

Les jets de clefs de restaurateurs et les appels à la désobéissance civile et pacifique lancés par des élus du sud de la France annoncent-ils des développements nouveaux et moins policés ?

Nous savons tous que les nouvelles mesures restrictives prises notamment à Paris et Marseille dureront plus de quinze jours, sans doute un mois…

Nous rentrons donc dans une spirale qui repose toujours sur le COVID : décidément ce virus est d’un grand pratique. Ne permet-il pas aussi bien au gouvernement de renforcer la cloche sur la nation comme il autorise Anne Hidalgo à bouleverser les rues parisiennes en faveur des « circulations douces » lesquelles le sont de moins en moins : bientôt on aura hâte de retrouver sa voiture, une voiture que la maire de Paris se garde bien de délaisser….. ? Du national au municipal, le COVID se révèle un merveilleux expédient à ceci près qu’à trop sévir envers des secteurs économiques le risque est accru de stopper net les « cheminées des usines ». Un pays ne se compose pas d’une multitude de villages vivant dans un périmètre de quelques kilomètres.

Le gouvernement français dispose d’une arme bien redoutable : l’abondance monétaire et sa facilité à en retirer des marchés et auprès de la BCE pour quasiment rien. Ce débit permanent d’argent permet d’accorder des aides à qui en veut, de garantir les minimas sociaux et en somme d’empêcher de cette façon toute extension de révolte générale. Aux siècles précédents les affaires tournaient mal parce que l’Etat ou le pouvoir se retrouvait à sec, en 2020 se serait donc le contraire, il croulerait sous les écus. Certains s’alarmeront des dettes et des déficits. Mais le système général, mondial ne repose-t-il pas sur la dette infinie laquelle à l’instar de certaines banques jugées trop grosses pour faillir, évacuerait une banqueroute étatique ?

Si l’on convient que toute cette monnaie est de plus en plus de singe, il faut bien noter qu’elle s’appuie sur le consentement des Etats et des banques centrales ces dernières faisant des bourses des faux marchés au profit des algorithmes qui s’appuient sur d’autres paramètres. Ces algorithmes ont une puissance inouïe qui accroit la déconnection avec l’économie réelle. Tant qu’un acteur majeur ne cassera pas l’entente, elle perdurera rendant difficile toute révolte et moins encore une révolution.

Dans ce contexte, le gouvernement français joue sur du velours comptant sur une police, une gendarmerie, une magistrature tout à fait sévères à l’encontre de la population française : d’ailleurs a-t-on vu ou entendu un policier ou un magistrat s’alarmer des dérives autoritaires de l’exécutif ? Personne. L’individualisation de la société affaiblit la force de la colère nationale. Elle est aujourd’hui catégorielle faute d’idéologies collectives. Cette lutte catégorielle ou classe active joue actuellement dans un sens négatif. Les Gilets jaunes ont illustré complétement cette impasse nationale premièrement à accueillir, deuxièmement à inciter les autres catégories sociales à les rejoindre naturellement. Dans ce cadre, on est très peu surpris qu’une gauche véhiculant des idées anciennes s’y engouffrât pour le malheur des Gilets jaunes.

La grande tâche française consisterait donc à dépasser le cadre catégoriel pour aborder de nouveau celui de la nation comme frontière ce qui l’opposerait d’emblée à l’Union européenne farouche ennemie dans ce domaine : ne vient-elle pas de proposer via Ursula Von der Leyen dans son grand discours autour de la fausse réforme du pacte de Dublin, que les frontières seraient entre les mains d’organisations non-étatiques ? Rien n’est plus régalien et national qu’une frontière la déléguer à autrui est plus que dangereux. Pour Bruxelles qui ne se veut ni un Etat ni une puissance politique cela ne compte pas.

Le COVID est un virus, un virus totalisant qui sous couvert de santé nous placerait in fine dans une prison de la Santé. Les jets de clefs ont une symbolique forte, rendre les clefs c’est partir ! Ne vaudrait-il pas mieux les garder et créer un rapport de force novateur face à un exécutif glaçant et vicieux ? Sans nier la véracité du virus, on peut sans risque comme le fait depuis des mois le professeur Raoult, dire stop à un manichéisme dévastateur dont les colères et cliquetis français sont actuellement un écho faible et désordonné…..

 

Jean Vinatier

Seriatim 2020

 

 

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