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mercredi 23 septembre 2020

En marche Vert où ? N°4958 14e année

Rien ne va plus à la République en marche : démissions, départs, colères. Tout l’édifice macronien vacille sur son assise. Les dernières législatives partielles ont éliminé dès le premier tour leurs candidats : un désaveu cinglant sur fond de Covid et d’abstention record jusqu’à 87 %.

Le MODEM et Agir deux partis alliés à Emmanuel Macron tirent profit de cette crise d’abord par l’accueil qu’ils font aux élus déçus, ensuite parce que leur importance respective grandit au fur et à mesure que se dégrade la situation interne de LA REM.

LAREM qui se voulait ni droite ni gauche court le risque aujourd’hui d’être happé par le centre où sont précisément le MODEM, AGIR, l’UDI (cette dernière n’étant pas dans la majorité gouvernementale) lesquels s’ils s’unissaient, placeraient Emmanuel Macron dans une position de demandeur.

La montée en puissance de EELV lors des élections municipales qui espère lors des départementales et régionales de 2021 asseoir leur influence est un facteur déstabilisant pour l’Élysée. Même si les maires Verts prennent des initiatives douteuses et parfois ridicules, il y a en France, conséquence du COVID, une inquiétude très réelle autour des questions de santé et d’environnement général. Il y a chez les Français une envie de cultiver son jardin. Les Verts s’ils rêvent d’avoir la même importance que ceux d’Allemagne, ont entre leurs mains un terreau favorable et bénéficient un peu de la déception des partis historiques.

L’Elysée a trop tôt laissé dire que le second tour se ferait entre Macron et Le Pen oubliant que nombre d’électeurs ont voté contre Marine Le Pen plus que par adhésion au successeur de François Hollande. Ce refaire le match au mieux alimentera l’abstention, au pire favoriserait la candidate RN. Ce n’est pas pour rien que Marine Le Pen réfléchit à quitter la présidence du parti.

La droite très divisée entre ceux qui veulent être près de l’Élysée, ceux qui veulent sauver les apparences, ceux enfin qui s’y opposent s’affaiblit par elle-même ouvrant vers ces extrêmes des opportunités nouvelles.

La gauche est dans un état similaire à la droite et sera incapable, en l’état, de présenter une unité pour 2022.

Paradoxalement, le délitement de LAREM finit par se confondre avec les luttes intestines des autres partis laissant le Centre et les Verts comme des nouveautés.

Pour le Président de la République qui voudra se représenter en mai 2022 ne serait-ce que parce que la France aura alors la direction de l’Union européenne jusqu’à la fin de juin, sa stratégie et sa tactique sont soumises à rude épreuve. LAREM a fait la preuve de son entière ressemblance avec les autres partis classiques présentés comme archaïques. A partir de là, il sera très difficile de remodeler un nouveau En marche même mâtiné d’écologistes.

Le pouvoir soupire de ne plus avoir à gérer les protestations des Gilets jaunes et utilise comme il peut les restrictions de manifestation liés au COVID et de son hypothétique seconde vague. Un climat social apparemment tenu sous cloche sous laquelle couve des révoltes qui à un moment à un autre déborderont la tactique gouvernementale. La température du monde n’est pas très bonne et celle de l’Union européenne pas davantage. Le pouvoir avance sur des œufs avec un parti qui ne se croit plus et se disperse. Si en politique il est nécessaire de ne jamais dire jamais, convenons que les mois à venir seront fortement tributaires d’une situation intérieure bouillonnante et d’un environnement extérieur très crispé avec des accélérations et décélérations soudaines.


Jean Vinatier

Seriatim 2020

 

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